17/11/2025
Bref. Elle a accouché trop tôt.
Pas comme prévu.
Pas au bon terme.
Pas dans la douceur rêvée.
Juste… trop tôt.
On lui a dit :
“Il faut faire sortir bébé maintenant.”
Et tout s’est arrêté.
Ses plans.
Sa tête.
Son cœur.
Il est né.
Petit.
Silencieux.
Entouré de mains gantées et de gestes rapides.
On ne le lui a pas posé sur elle.
On l’a emmené.
Et elle a appris à aimer son bébé à travers une vitre.
Elle a découvert la néonat.
Les machines.
Les alarmes.
Les sondes.
Les carnets de poids.
Les mini-couches.
Elle a tiré son lait comme on laisse une trace de soi.
Elle a caressé sa peau avec deux doigts et un masque.
Elle a demandé :
“Je peux le toucher ?”
“Je peux rester un peu plus ?”
Elle s’est sentie mère.
Mais pas tout à fait.
Comme si on lui avait donné le titre,
mais pas encore le rôle.
Chaque jour, elle a appris à attendre.
À espérer.
À ne pas craquer devant les autres.
Et à pleurer dans les toilettes.
Chaque micro-progrès était un miracle.
Chaque gramme gagné, une fête secrète.
Chaque respiration sans aide, une libération.
Les soignants disaient :
“Il est fort.”
Et elle répondait :
“Moi j’essaie.”
Bref. Elle a accouché trop tôt.
Et elle a connu la néonat.
L’endroit le plus dur et le plus rempli d’espoir
qu’elle ait jamais vu.
Son bébé n’est pas né comme dans les livres.
Mais il est né dans la force.
Dans le combat.
Et dans un amour qu’aucun planning ne peut prévoir.
🫶🪆