03/09/2025
"Elles n'étaient pas des sorcières. Elles étaient des femmes libres."
En ce 8 mars 2025...
Un texte pour nous les femmes soeurcières...
Elles n’étaient pas des sorcières.
Elles étaient des femmes libres.
Elles connaissaient le langage des racines et le chant du vent dans les branches.
Elles savaient reconnaître les plantes qui guérissent, celles qui apaisent, celles qui protègent.
Elles murmuraient aux rivières et dansaient sous les étoiles, en harmonie avec les cycles de la Terre-Mère.
Ici, sur cette terre ,dans nos villages icitte au Québec, il y eut aussi ces femmes que l’on craignait.
Non parce qu’elles faisaient le mal, mais parce qu’elles détenaient un savoir ancien, une sagesse transmise de mère en fille, de grand-mère en petite-fille.
Elles guérissaient les corps et les âmes avec des décoctions de cèdre, de sureau et de verge d’or. Elles lisaient les signes dans la nature, dans le vol des corbeaux, dans les reflets de la lune sur les eaux dormantes.
Mais dans un monde dominé par la peur et le contrôle, une femme qui n’avait pas besoin d’un homme pour survivre était une menace.
Une femme qui soignait là où d’autres prêchaient la souffrance était une hérétique. Une femme qui savait était une coupable.
Elles furent dénoncées.
Elles furent traquées.
Parfois par jalousie, parfois par ignorance, parfois simplement parce qu’elles étaient trop belles, trop étranges, trop vivantes.
Elles furent accusées de pactiser avec le diable, mais c’est avec la Terre qu’elles avaient fait alliance.
On les humilia, on les enferma, on les chassa.
Et quand elles étaient trop fortes pour être brisées, on les fit disparaître.
Elles furent englouties par les eaux glaciales du fleuve Saint - Laurent, enterrées sous les tas de pierres dans les champs , effacées des mémoires,des albums photos, on ne pouvait pas prononcer leur nom.
Mais les rivières chuchotent encore leurs noms.
Le vent porte encore leurs chants. Dans les clairières oubliées, là où le sureau fleurit toujours, leur magie murmure à celles et ceux qui savent,qui ont reçu la transmission.
Nous sommes les héritières de ces femmes.
Nous sommes les filles des guérisseuses, des cueilleuses, des sages, des indomptées.
Leur savoir coule dans notre sang, dans nos os, dans nos mains qui caressent encore l’écorce des bouleaux et effleurent les pétales du millepertuis au crépuscule.
Les bûchers ont été éteints, mais les flammes de leur sagesse brûlent toujours en nous.
Aujourd’hui, nous marchons sur leurs traces.
Nous leur redonnons voix.
Nous faisons renaître leur magie verte, non pas dans la peur, mais dans la fierté.
Nous honorons celles qui sont tombées, non pas dans l’ombre, mais dans la lumière de nos feux sacrés.
Elles étaient des femmes libres.
Elles étaient des femmes puissantes.
Elles sont encore là.
Et nous sommes debout.
La cueilleuse indigène