05/27/2025
Tu dis que tu vas bien. Tu le répètes souvent, même trop. À force de le dire, tu finis presque par y croire. Pourtant, quand tu t’arrêtes deux secondes, quand le silence t’enlace un peu trop fort, tu sens ce vide dans ta poitrine. Pas une douleur aiguë. Non. Juste ce creux, ce froid. Comme si ton cœur battait à distance. Comme si ton corps avançait sans toi.
Te couper de tes émotions, c’est ta manière de survivre. Tu n’es pas faible. Tu es fatigué(e). Tu as pris des coups que les autres n’ont pas vus. Alors tu t’es construit(e) un abri. Un mur invisible entre toi et ce qui pourrait encore faire mal. Tu n’as pas appris à ressentir sans souffrir, alors tu as préféré ne plus rien ressentir du tout. Et tu sais quoi ? C’est logique. C’est humain. Mais ce n’est pas vivable à long terme.
Quand tu n’écoutes plus ce que tu ressens, ton corps parle à ta place. Les insomnies, la boule dans la gorge, les douleurs sans explication, les crises d’angoisse qui surgissent sans prévenir… Ce ne sont pas des faiblesses. Ce sont des messages. Des SOS de l’intérieur. Ton âme tape à la porte, doucement d’abord… puis elle cogne plus fort, parce qu’elle refuse de disparaître.
Plus tu fuis ce que tu ressens, plus tu t’éloignes de toi. Tu fonctionnes en pilote automatique. Tu dis oui quand tu penses non. Tu souris quand tu as envie de pleurer. Tu aides les autres pendant que toi, tu t’effondres en silence. Et au fond de toi, tu sais que ça ne tiendra pas éternellement. Que quelque chose doit changer. Parce qu’on ne peut pas vivre toute une vie à moitié vivant(e).
Mais laisse-moi te dire une chose : tu n’es pas brisé(e). Tu es juste gelé(e) à l’intérieur. Et ça, ça peut fondre. Avec du temps. Avec de la douceur. Avec un peu de courage aussi. Tu n’as pas à tout comprendre d’un coup, ni à tout régler en une nuit. Tu peux commencer petit. En te posant la question : "Qu’est-ce que je ressens là, maintenant ?" Et en acceptant la réponse, même si elle fait peur.
Reconnecter à tes émotions, ce n’est pas une punition. C’est un retour à toi. Ce n’est pas facile, je sais. Mais c’est là que tu retrouves ta puissance. Là que tu redeviens entier(e). Ressentir, ce n’est pas faillir. C’est exister. C’est vivre avec intensité, avec sincérité. Même si ça fait mal parfois, même si ça dérange. Tu ne peux pas aimer, rêver, vibrer si tu refuses de ressentir. Et tu mérites tout ça.
Alors si tu lis ces lignes et que tu te reconnais, sache ceci : tu n’es pas seul(e). Et surtout, tu n’es pas en train de te perdre. Tu es en train de revenir. Lentement peut-être, mais sûrement. Reviens à toi. Reviens à ce cœur que tu as trop longtemps mis en veille.
Il est temps de vivre… pour de vrai.
© Francis Machabée
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PS : Tu veux apprendre à te reconnecter à ce que tu ressens ? Découvre l’outil que j’ai glissé en commentaire.
