10/17/2025
A propos de l'Esprit amour et spiritualité
C’était l’aurore. Dans cette contrée, le soleil se levait vraiment très rouge au-dessus des montagnes, des fleuves, des prés. Son reflet était tel qu’il laissait de grandes raies de lumières sur chaque élément. Aussi les arbres, les fleurs, l’herbe, et même la rivière et l’eau de la fontaine, près de laquelle se tenait l’Ermite, se teintaient d’un rose très doux, très tendre, lumineux. Et cela dessinait un pays semblant irréel.
Le vieil homme contemplait l’astre du jour.
Le sage était tranquille, serein. Les oiseaux, habitués à sa présence, volaient tout autour. Certains se posaient sur ses épaules et certains buvaient à même ses mains.
Un visiteur lui demanda:
- Maître, vous qui avez traversé le Temps, vous à qui on ne peut donner d’âge, vous qui savez la quête difficile, s’il vous plaît, parlez-nous de l’Amour. Car c’est bien cela que nous recherchons depuis toujours.
Le vieillard enseigna alors sur l’Amour.
L’Amour, dit-il, ce n’est rien de plus que ce soleil que tu vois, comme un point, éclairant toutes choses aux alentours. L’Amour, par définition, rayonne et fait du bien. L’Amour ne se demande jamais à qui il donnera ou à qui il ne donnera pas ni quand il commencera ou qu’il finira.
Mais vous, les hommes, votre confusion est grande. Et voici pourquoi:
Vous pensez souvent comme des petits enfants. Ces derniers ont naturellement besoin d’être aimés pour grandir véritablement. La demande de l’Amour à cet âge est naturelle l’enfant ne recherche pas l’amour mais la sécurité. Ainsi, restant dans une pensée enfantine, toute votre vie, vous demandez à consolider cette sécurité, à vous sentir aimés. Dès que cela est, vous pensez : « Amour », vous croyez « Amour ».
Cependant l’Amour dont je voudrais vous parler n’est pas cette recherche de sécurité enfantine.
Car, ancrés dans cette recherche, vous construisez, hélas, des maisons dont les fenêtres portent des barres d’acier. Vous y emprisonnez votre moi véritable, votre Liberté.
Un jour vient cependant, plus tôt, plus t**d, où vos ailes demandent à se déployer, où votre esprit réclame de voler libre au-dessus des vents. Ce jour-là, votre maison de béton craque de toutes parts et vous vous décidez à partir en quête, à tenter de retrouver l’Amour que vous avez par vous-mêmes mais bien souvent innocemment falsifié.
Alors vous vous dîtes enfin libres et vous voici sur un chemin à la recherche de l’Amour.
Certains d’entre vous commenceront à donner, d’autres à prendre ce qu’ils pensent qui leur revient de plein droit et ils diront : « C’est pour l’amour de moi!
Mais que vous donniez ou que vous preniez restera toujours sans importance. Car l’Amour dont je voudrais vous faire ressentir l’éclat, se trouve au-delà!
Ainsi vous dîtes que vous entreprenez un chemin spirituel. Mais le chemin spirituel n’est pas cela.
Ce n’est ni le don de vous-mêmes, ni le droit naturel que vous avez d’accéder dans l’harmonie à ce qui vous revient naturellement.
Voyez! La montagne s’éclaire et l’ombre de la nuit toute entière disparaît. Voilà à quoi ressemble le chemin spirituel, voilà le but de la quête : être ce soleil splendide qui donne sans le savoir, qui nourrit tous et chacun à sa façon, sans même s’en rendre compte. Car c’est sa mission. Et ainsi il répand sa lumière le plus naturellement du monde.
Aussi, si vous voulez rencontrer et connaître l’Amour, il vous faut comprendre que vous êtes ce soleil tout simple. Il vous faut vous noyer dans la lumière afin de répandre celle-ci le plus simplement du monde. Voilà ce qu’est l’Amour.
Ainsi, on peut dire que le vrai Amour serait de plonger au centre même de votre divinité. Alors, le vrai Amour vous fait découvrir la Bonté et la Largesse du Penser sans jugements, sans croyances trompeuses.
La Bonté vous fait découvrir la Compassion.
Partout il est écrit, partout vous avez lu, que le monde et vous faîtes un! Que la Terre et vous faîtes un! Comment pouvez-vous prétendre à l’Amour si ce n’est en adorant ce monde en vous, cette Beauté en vous, cette Bonté en vous.
C’est pourquoi le seul péché véritable est la violence que vous faîtes en ne considérant que l’ombre que votre moi falsifié vous fait porter.
À chaque fois que vous considérez cette ombre, vous en perdez la vision de votre soleil et vous cessez dès lors de répandre la Compassion, la Compréhension et la Bonté.
Voilà ce qu’est l’Amour. Voilà ce que j’ai à en dire. Voilà la méditation et l’exercice que je vous propose. Voilà déjà que la lumière éclaire vos yeux. Voilà déjà que vous la répandez.
Swami Purushananda
Livre : les 9 enseignements d'un ermite.