12/07/2021
Bien intéressant à la veille du temps des fêtes🎄
La réponse courte à la question « Une personne qui allaite peut-elle consommer de l’alcool lorsqu’elle allaite » est oui.
Peut-elle en consommer sans modération? Dans ce cas, la réponse est non. D’ailleurs, PERSONNE ne devrait consommer d’alcool sans modération. Cela vaut tout particulièrement pour une personne responsable de prendre soin d’un bébé ou d’un enfant.
Comme l’explique très bien Dr Gonzales, la concentration d’alcool dans le sang est à peu près la même que dans le lait humain. Ainsi, une personne allaitante présentant un taux d’alcool dans le sang de 0,05% (la limite légale pour conduire dans plusieurs pays d’Europe) nourrira son bébé d’un lait contenant 0,05% d’alcool. Comme le sang, le lait se filtre continuellement. Donc, au fil du temps, simultanément à la descente du taux d’alcool dans le sang de cette personne, son lait deviendra de moins en moins alcoolisé (le taux d’alcool dans le lait diminuerait même un peu plus vite que celui du sang). Le lait accumulé « dans les seins » n’est pas statique; il est en constante transformation. Tout comme le sang n’est pas immobile dans nos veines!
Il peut faire peur à certaines personne allaitant (et à leur entourage) de nourrir un enfant avec du lait « alcoolisé ». Cependant, il est important ici de relativiser. Légalement, dans plusieurs pays, un breuvage contenant moins de 0,5% d’alcool est considéré sans alcool. On parle ici de 10 fois plus d’alcool qu’un breuvage contenant 0,05% (le lait humain dont nous parlions plus haut, qui aurait bu assez d’alcool pour présenter un taux d’alcool dans le sang de 0,05%). Pour qu’une personne qui allaite produise un lait qui serait considéré « alcoolisé » d’un point de vue légal, il lui faudrait fabriquer un lait à plus de 0,5% d’alcool. Son sang devrait donc contenir 0,5% d’alcool ou plus. Or, pour un très grand buveur comme pour un buveur occasionnel, un taux d’alcool sanguin de 0,5% entraîne un coma éthylique. Le corps ne peut tout simplement pas fonctionner à un tel taux d’alcoolémie sanguine. Le sang d’une personne en état d’ébriété (grand buveur ou buveur occasionnel, sans distinction) pourra atteindre 0,2% ou 0,3% d’alcool, mais de façon réaliste, le sang d’une personne buvant modérément n’atteindra que rarement 0,05%.
Aussi, étant donné que le bébé ne boit que quelques dizaines de millilitres de lait par boire, l’alcool dans ce lait se retrouve en quelque sorte « dilué » dans son petit corps. Le taux d’alcoolémie sanguine du bébé ne se trouve donc pas à être égal à celui de la personne allaitante, et dans tous les cas, il est de beaucoup inférieur.
On peut donc dire que de boire de l’alcool n’est pas incompatible avec l’allaitement. Nul besoin donc de compter ses consommations ou de donner un substitut de lait humain à son enfant lorsqu’on a bu un verre ou deux. Certes, nous partons de la prémisse que la modération a bien meilleur goût, et qu’en effet, allaiter un enfant en ayant bu une quantité plus ou moins grande d’alcool comporte des risques : bébé plus somnolent, baisse du réflexe d’éjection chez la mère, etc. Il faut aussi, bien entendu, considérer que le sommeil de de ce parent pourrait être perturbé (à considérer lorsqu’on pratique le partage du lit), ainsi que son niveau de vigilance.
Ceci dit, nous parlons ici d’une consommation d’alcool occasionnelle. Du lait humain contenant de l’alcool, quotidiennement, n’est certainement pas l’idéal, et qu'une personne présentant un problème de consommation d’alcool a tout intérêt à demander de l’aide.
Gardons bien en tête aussi que lorsque nous sommes responsables d’un enfant, il n’y a pas que le taux d’alcool dans le lait qui prime. Être alerte et réceptive demeure la priorité numéro un!