10/15/2024
15 octobre 2024: Journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal…
Parce que trop de gens ne comprennent pas vraiment, j’ai écrit ce texte il y a quelques années pour aider ceux qui ne l’ont jamais vécu à mieux comprendre et ainsi être un meilleur support…. Je le republie avec quelques modifications… merci à ceux et celles qui prendront le temps de le lire 🫶🏻
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Vous savez, quand on passe aux travers d’une épreuve comme celle du deuil périnéal, on se fait dire toutes sortes de choses... souvent, les gens ne veulent que bien faire, mais ils ne comprennent pas...en écrivant ces lignes, je veux juste aider à briser un peu l’incompréhension face à ce genre de drame...SVP, avant de vous adresser à une femme qui vient de mettre au monde un petit corps inerte ou qui vient de voir sa grossesse prendre fin de façon abrupte, tenter de garder en tête ce que je vous écrit...
Trop souvent les gens ne comprennent pas que :
🥀Ce que l’on vit peut prendre toute la place... qu’il n’y a rien de rationnel dans ce genre de perte... on ne peut pas la gérer avec notre tête cette perte car notre peine est envahissante et tellement souffrante... on ne peut pas non plus se ressaisir car rien n’a de logique dans ce qu’on vit...
🥀Dès que l’on sait qu’on a ce petit être dans notre bedon et qu’on en ressent la joie de l’attente, on commence à rêver et à avoir des projets pour ce bébés... pour nous, ce n’est pas qu’un embryon ou un fœtus... pour nous c’est déjà notre petit bébé et on espère chaque jour le moment où il sera dans nos bras...
🥀On ne peut pas « se reprendre »... car rien ne remplacera ce petit être qu’on vient de perdre... oui peut-être qu’on aura la chance de porter à nouveau la vie... mais ça ne sera jamais une « reprise »... ça sera un « nouveau »... et malheureusement, il y en a pour qui se sera impossible de connaître le bonheur de la grossesse à nouveau...pour bien des raisons possibles...
🥀La grandeur de notre peine ne se compte pas en nombre de jours ou de semaines que notre petit bb bedon avait ou que notre petit bébé a vécu avant de devenir un ange.... la grandeur de notre peine est proportionnelle à l’amour d’une mère pour ses enfants.... même s’il n’a pas connu la vie terrestre, on était déjà sa maman et on l’aimait autant qu’une mère peut aimer son enfant. Même si nos yeux l’ont jamais vu, même si nos bras ne l’ont jamais bercé, pour nous il a vécu...
🥀Vous avez le droit de pleurer avec celle qui traverse le deuil périnatal... les gens croient souvent qu’ils doivent être fort et ne doivent pas montrer leur peine pour nous supporter.... et c’est tellement le contraire qui nous réconforte... vous avez pas idée de comment ça fait du bien quand on se rend compte que ce petit a exister et compter pour quelqu’un d’autre aussi... que quelqu’un d’autre que nous pleure aussi sa mort....pcq on se sent seule avec cette peine... on a l’impression que pour les autres ils n’existaient pas vraiment donc ils n’en souffrent pas autant que nous...c’est réconfortant de savoir qu’on était pas seule à le sentir bien réelle et faisant déjà partie de nos vies...
🥀C’est correct de demander « comment tu vas? » mais une fois par jour... pas milles fois... ou regarder sans cesse la personne qui vit sa peine avec la crainte dans les yeux de la voir exploser en milles miettes... même quand vous ne parlez pas, on les sens ces regards et ils n’ont rien de réconfortant eux... on est pas de petites choses fragiles... on est simplement des êtres terriblement blessés et démolis... on ne va pas se briser plus... on est au maximum de ce qu’on peut être éclaté....
🥀Ça se peut qu’on ne veuille que de certaines personnes autour de nous pendant quelques temps... ce n’est pas qu’on n’aime pas les autres... c’est simplement pcq on se sent à l’aise d’exposer notre fragilité avec seulement quelques personnes... si ca l’arrive, ne vous sentez pas moins important ou mis à l’écart... ce n’est pas notre souhait
🥀Même une grossesse surprise pour laquelle la mère c’est questionner au début à savoir si elle poursuivait ne change rien à l’ampleur du drame et de la perte... pcq une fois qu’on a choisis qu’il était nôtre, il devient nôtre!! Une fois qu’on a décidé de poursuivre, on devient dans le même état que si on l’avait souhaité et espérer... pcq l’amour d’une mère est l’affaire qui naît le plus vite dans la vie...
🥀On a l’impression d’avoir déçu tellement de monde... le papa, le grand frère, la grande sœur, la mamie, le papi, bref la famille en entier...
🥀En plus du sentiment de décevoir, on vit souvent une énorme culpabilité... même si on le sait qu’on est pas responsable... souvenez vous que je vous ai dit que rien n’est rationnel... notre tête nous le dirais qu’on est coupable de rien si le coeur ne crirait pas si fort toutes ce qu’on peut penser être une faute qu’on a commise et qui a mener à notre perte... « j’ai bu avant de savoir que j’étais enceinte », « au début j’ai penser ne le garder, il a peut-être senti que je le voulait pas », « je n’aurais pas dû travailler autant », etc... bref, on analyse tellement ce qu’on aurait pu faire de différent que tout est sujet à devenir un motif...
🥀Parfois, des femmes, comme moi, se sentent comme un cercueil... l’idée d’avoir porter la mort est déchirante, détruisante... elles vont très vite espérer avoir la chance de pouvoir retomber enceinte pcq elles ne veulent pas que la dernière chose que leur bedon ait porté soit la mort... et la douleur de ne pas savoir si elles vont pouvoir y arriver est exponentielle.... dans mon cas, j’avais 42 ans la dernière fois que j’ai perdu un petit être…. je m’étais séparé de l’homme que j’aimais le plus au monde et de qui je souhaitais ardemment avoir un jour un enfant... de savoir que je l’avais dans mon bedon mais que je l’avais perdu me rendait la chose insupportable... car pour moi, il n’y aurait pas de chance de « nouveau » et ça me tuait... non ce n’est pas rationnel mais c’est ainsi...c’est comme si j’avais perdu le cadeau inestimable qu’il m’avait donné...
🥀On ne cesse pas d’aimer ceux qui sont à nos côtés même si parfois on finit par s’emmurer dans un mur de silence ou dans la colère et la rage... on n’en veut pas aux gens... on en veut à la vie, à nous... mais pas aux gens qui sont là pour nous supporter...
🥀On ne peut pas « en revenir » !!!! Des phrase comme « reviens-en » ou « shake toi donc un peu » ou « come on, ressaisis toi » c’est des phrases assassines pour quelqu’un qui vit une telle douleur... le temps seul fera que l’émotif cédera un peu sa place au rationnel... pas vos «encouragements» mal placé... si vous voulez vraiment dire quelques choses d’utiles à ce moment là, dites lui simplement « aimerais tu que je t’aide à trouver quelqu’un qui pourrait t’aider à tranquillement aller mieux » et contactez quelqu’un qui dans son approche et sa façon de soigner/traiter/aider sera la meilleure alliée que vous pourrez avoir pour le chemin de la guérison… Moi ou Cynthia Dionne pouvons vous aidez dans votre cheminement car comment nous aidons n’a rien à voir avec tous les autres soins qu’on nous a proposer ou qu’on peut nous proposer habituellement
🥀Si la femme et/ou la famille a besoin de créer un souvenir physique, ne les jugez pas...un boite souvenir, un tatouage, etc... ce n’est ni morbide, ni malsain... c’est un deuil et chacun a le droit de le vivre comme il l’attend... tout ce qui peut aider est bienvenue et vous n’êtes pas placé pour juger...
Un jour, on fini par mieux aller... on oubliera jamais et on aura le droit de pleurer quand ce manque si grand se fera de nouveau sentir... faites juste vous s’assurer qu’on ne tombe pas en chute libre et sans fin... mais ne paniquez si ça prend des jours, voir des semaines ou des mois avant qu’on aillent mieux.... l’important c’est que ça l’aille toujours en s’améliorant, aussi doucement que ce soit s’il le faut....
Sans rancune à tout ceux qui m’ont inspiré ces écrits....💕🌸