
07/24/2025
L’itinérance augmente dans cesse parce qu’on le fait pas suffisamment pour aider les locataires à se loger décemment. Et il manque de ressources pour les personnes en situation d’itinérance. La solution n’est pas la répression. Il faut baser la lutte contre l’itinérance sur le respect des . Il faut des mesures structurantes pour renforcer le filet social. Ça urge. .
«Les ressources d’hébergement pour les sans-abri sont pleines à craquer à Montréal, au point que plusieurs d’entre elles sont maintenant entourées de campements. Dans le milieu communautaire, on craint que la crise ne soit accentuée par l’interdiction du flânage dans le métro, mais aussi par une présence policière plus marquée(…)
« On voit une augmentation continuelle des personnes qui sont réellement sans option, donc elles campent devant nos portes, devant les portes de plein d’autres partenaires aussi. C’est frustrant de voir autant de détresse », affirme sans détour le directeur de la Mission Old Brewery, James Hughes, en entrevue.(…)
Le phénomène des « minicampements » pourrait avoir pris de l’ampleur en raison de « l’obligation de circuler » qui est de nouveau appliquée dans le métro depuis la mi-juin, avance le directeur de la Mission Old Brewery, James Hughes.(…)
Le gestionnaire appelle les autorités à tolérer ces formes de « minicampements ». « Ces gens, ils sont là parce que les services sont ici. Ils peuvent entrer pour aller à la salle de bains, téléphoner, prendre un sandwich, obtenir de l’aide en cas d’urgence, bref, avoir des services pour survivre », souligne-t-il.(…)
Même constat à L’Anonyme, qui offre du soutien psychosocial mobile aux sans-abri dans un autobus. « On remarque qu’il y a de plus en plus de nouvelles installations, parfois proches des ressources, mais aussi dans des zones d’ombre », observe la directrice du programme de sécurité urbaine de l’organisme, Sophie Gagnon. « On voit les gens se regrouper, pour l’aspect de communauté, mais aussi le sentiment de sécurité. Ce sont des stratégies de survie : ils trouvent des sites où ils sont moins visibles, moins achalés, en se faisant plus petits, en ne voulant pas déranger».
« Si on voit plus de campements, c’est qu’il n’y a plus autant d’alternatives disponibles », soutient de son côté Andrew Marrocco, directeur général de la Mission St-Michael, qui tient une halte-chaleur de 60 places au centre-ville.
L’interdiction du flânage dans le métro n’est toutefois pas le seul facteur à prendre en compte, selon lui. « Au-delà de ça, le centre-ville est plus “supervisé”, note-t-il. Ça oblige beaucoup de personnes vulnérables à se rendre plus loin pour trouver des espaces excentrés, où le voisinage est moins habitué à cohabiter. »
« Ces gens qu’on sort du métro, ça vient avec le fait qu’on les tolère de moins en moins dans les espaces où, historiquement, ils avaient leur place, comme les artères piétonnières », renchérit la directrice du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), Annie Savage. »