
07/01/2025
Dire ce qu’on tait depuis trop longtemps… même si ça dérange.
Beaucoup de personnes passent leur vie à se taire, à ne pas dire ce qu’elles pensent vraiment, à ne pas exprimer ce qu’elles voient, ce qu’elles ressentent, ce qui les dérange.
Pourquoi ?�
Parce que parler, oser « dire » les choses, ça peut bousculer.
Ça peut déranger.
Ça peut faire peur.
On leur a peut-être souvent trop dit qu’elles étaient trop intenses, trop sensibles, trop critiques, trop « hors-normes ».�On leur a appris que leurs idées dérangeaient, que leurs questions étaient de trop, que leur regard sur le monde n’était pas le bienvenu.
Alors, elles ont fini par se taire.�Elles ont appris à rentrer dans le moule, à garder leurs perceptions pour elles, à douter de leur vérité intérieure.
Et si toi aussi tu es en cheminement, tu t’es peut-être reconnu·e là-dedans.�Tu t’es sûrement posé toutes ces questions :�
Pourquoi est-ce que je vis telle expérience ?
Quel est le sens de la vie ?
Pourquoi est-ce que je souffre ?
Pourquoi je suis dépendant·e ?
Pourquoi les autres semblent si à l’aise alors que moi je ressens tout, tout le temps ?
Pourquoi je bloque ?
Pourquoi je répète ?
Pourquoi je me sens vide, en colère, confus·e, épuisé·e ?
Et souvent, les réponses qu’on reçoit sont floues, pas forcément adaptées à notre réalité ou alors, elles viennent nourrir encore davantage ce qu’on essayait justement de dépasser.
Je connais ce processus de l’intérieur parce que pendant longtemps, je me suis empêchée de dire ce que je voyais, ce que je comprenais, ce que je percevais… surtout quand ça allait à contre-courant.�Je me taisais par peur d’être rejetée, étiquetée, mal comprise, par peur aussi de blesser et de déranger.�
Et l’un des domaines où j’ai le plus hésité à m’exprimer, c’est celui du développement personnel.�Un univers qui m’a longtemps accompagnée, mais dans lequel je ne me reconnais plus parce que ce que j’y vois dérange.�Et c’est justement ça que je choisis de dire maintenant.
Aujourd’hui, je te partage la révélation qui a changé ma vie et permis d’intégrer une toute autre réalité, et surtout une paix intérieure exempte de peur.
J’ai eu cette révélation le jour où, malgré tout le « travail » que j’avais fait sur moi – tous les traumatismes et comportements compris, analysés, expliqués, décortiqués – il a suffi d’une seule expérience, douloureuse, difficile, pour que remonte à la surface un vieux comportement que je croyais pourtant réglé, disparu, éliminé grâce à des années de thérapies, d’ateliers, de méditations, de lectures, de retraites et de développement personnel.
Quelle n’a pas été ma surprise de retomber dans un état intérieur qui n’avait plus aucun sens pour moi, un état que j’avais non seulement compris, observé, dépassé, mais que je croyais avoir balayé de ma vie.
Et pourtant, une peur, une seule peur, a resurgi des profondeurs, et en un instant, je suis retombée dans une souffrance sans nom, une douleur qui ne semblait plus avoir de raison d’être, une spirale que je croyais avoir quittée pour de bon.
Et c’est là que j’ai compris quelque chose d’essentiel, de fondamental : le développement personnel ne suffit pas.
Il est nécessaire, oui. Il est précieux dans le processus de libération, d’apaisement, de recentrage. Il nous aide à mieux comprendre comment on fonctionne, à maîtriser nos émotions, à identifier nos blocages, à être plus aligné·e avec nos véritables besoins, à sortir de certaines pensées obsédantes du passé, à comprendre les blessures de notre enfance, ce qui nous a rendu colérique, soumis.e, effacé.e, envahissant.e. Il nous permet d’expliquer pourquoi on agit comme on agit, et parfois même, de s’en dégager.
Mais il ne suffit pas.
Car quand on prend le temps de regarder avec lucidité, on voit que le développement personnel continue malgré tout à nourrir notre ego. Il nourrit notre besoin de nous changer, de nous expliquer nos comportements, de nous raconter notre passé. Il nourrit l’idée que nous sommes toutes ces histoires que nous avons vécues, toutes ces pensées que nous avons intégrées, tous ces mécanismes qu’on a observés. Il nous laisse croire que nous sommes nos rôles, nos expériences, nos blessures. Il nourrit cette identification à toutes nos personnalités que j’appelle nos personnalités égotiques.
La suite du processus, c’est l’acceptation radicale que nous ne sommes pas nos pensées.
Que nous ne sommes pas nos expériences.
Que nous ne sommes pas nos rôles, ni nos blessures, ni notre passé.
Nous ne sommes pas juste une mère, un père, un professeur, un.e enfant maltraité.e, une femme violée, un homme battu, un adolescent.e ingrat.e, un.e enfant surdoué.e, un·e docteur.e, un·e sans-abri. Et je pourrais continuer cette liste longtemps…
Oui, nous avons vécu des expériences. Oui, certaines ont été difficiles, voire traumatisantes. Mais nous ne sommes pas que ÇA. Et le problème, c’est que nous finissons par croire que c’est cette histoire-là qui nous définit.
Combien de fois ai-je nommé le fait d’avoir été une enfant abusée sexuellement ? Combien de fois ai-je utilisé cette expérience pour expliquer certains comportements, comme mon alcoolisme, ma peur des hommes, ma dépendance affective ... ?
Longtemps, j’ai travaillé sur moi pour réussir à me sortir de cette agression que j’ai vécue et qui m’entraînait dans des comportements avec lesquels je n’étais pas alignée. Et ce n’est qu’à l’âge de 53 ans que j’ai pu véritablement m’en libérer après plus de 30 ans de développement personnel.
Ça s’est fait le jour où j’ai cessé de m’identifier à cette expérience. Le jour où j’ai cessé de me raconter que c’était « mon histoire ». Le jour où j’ai accepté que c’était une expérience – certes difficile – mais, dans mon cas, profondément évolutive.
Et c’est en cessant de m’identifier à cette personnalité égotique, celle qui me ramenait sans cesse le passé et la souffrance à la surface, que j’ai pu sortir du cercle vicieux dans lequel je tournais en boucle, malgré toute ma conscience.
Aujourd’hui, je ne cherche pas à convaincre.
Je sens que m’assumer, m’affirmer et m’afficher fait partie de mon processus évolutif et je décide de la faire sans peur.
Alors je choisis simplement de m’exprimer, parce que c’est dans l’acte de dire que la libération prend forme.
Et toi, qu’est-ce que tu n’oses pas encore dire ?�Qu’est-ce qui, en toi, attend d’être exprimé, libéré, assumé ?�
En toute conscience
Natacha