10/05/2025
Il y a quelque temps, durant une séance, comme à chaque fois, j’ai senti la douleur d’une autre personne traverser mon corps. Mon cœur, mon plexus, mes épaules… chaque souffle me rappelait la profondeur de sa souffrance, même si ce n’était pas la mienne. À certains moments, j’ai failli pleurer. Ça faisait réellement très mal.
J’ai dit à mon équipe : « C’est bon, j’ai compris, vous pouvez baisser l’intensité. Ne soyez pas inquiets ou tristes pour moi. » Cette particularité fait partie de moi depuis aussi loin que je me souvienne. Aujourd’hui, je sais : ce n’est pas ma douleur, mais celle de l’autre.
Accueillir l’autre sans absorber sa douleur, sans en faire la sienne… c’est quelque chose que j’ai appris avec le temps. Quand j’étais enfant, je ne comprenais pas ; c’était comme si tout m’appartenait.
Avant, si mon corps criait, si mon cœur et mon plexus étaient bousculés, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Aujourd’hui, j’ai compris : c’est la profondeur de mon empathie, c’est mon unicité. Je peux ressentir ce que l’autre traverse, tout en sachant que ce n’est pas à moi de porter cette douleur. C’est intense, ça fait mal parfois… mais c’est ce qui me rend capable d’accompagner avec justesse et présence.
Accompagner les autres n’est pas de les porter, ni de porter leur salut. C’est être là, l’espace d’un battement d’ailes, parfois même sans mots.
Ressentir profondément n’est pas une faiblesse. C’est un signe de force, d’ouverture et de vérité dans mon accompagnement. 🌿
Manon
Anantya