05/20/2025
Petite reflexion de massothérapeute
"Du souffle à la présence"
Pendant un massage, j’ai observé quelque chose qui me semble precieux.
La respiration de la personne sous mes mains.
Souvent courte, haute, presque absente.
Comme si le corps, tendu, ne s’autorisait pas à être là.
En fait ca arrive meme plutôt souvent...
Et puis…
à un moment, le souffle descend.
Le bassin s’alourdit.
La cage thoracique s’ouvre.
La personne devient disponible
Je le sens
Je le ressens car a ce moment moi aussi, je respire mieux.
Ces moments m ont appris quelque chose :
l’attention et la disponibilité, ce n’est pas la même chose.
L’attention, telle qu’on l’apprend, est souvent liée à l’effort.
Elle se concentre.
Elle trie, juge, cherche à comprendre.
Elle repose sur ce qu’on croit savoir, ce qu’on attend.
Et parfois, elle nous éloigne de l’instant.
La disponibilité, elle, s’ouvre sans saisir.
Elle ne contrôle pas.
Elle ne force rien.
Elle fait confiance à ce qui vient,
et à notre capacité à être avec.
Et c’est là que le massage devient une porte.
Une invitation à laisser tomber les attentes,
à relâcher le besoin de comprendre,
à être là, simplement.
Même si ce n est pas si simple pour bcp de personnes...
Je le sais car je le ressens souvent, la personne fait un effort d attention pour essayer d etre disponible ou de se relâcher... alors que ça ne demande... absolument rien... c est beau n est-ce pas.... rien est difficile a faire 😊
En massage pas besoin de vigilance.
Juste un espace offert.
Un accueil du ressenti, sans interprétation.
Et dans ce silence,
rien ne se répare puisqu il n y a rien de brisé
Mais tout se voit enfin.
Tout reprend sa juste place,
pour ce que c’est.
Simplement.
Et ce souffle-là,
Celui qui survient quand on arrive a relâcher l attention pour être disponible au moment
Il vous permet de mieu respirer, il désaltère comme de l eau lorsqu on a très soif
Dans un temps où notre attention est sans arrêt sollicitée, apprenons a être disponible, sans attentes et confiant que nous pouvons toujours faire face a ce qui surviendra.
🥰
Petite suite réflexive…
En relisant ce que j’ai partagé, je me rends compte à quel point cela va à contre-courant de ce qu’on apprend.
Alors j ai envie d ajouter ceci sur une note plus personnelle.
À l’école, dans le travail, dans les relations… on nous enseigne à être attentif, à réussir à comprendre, à faire des efforts.
Mais très rarement à se déposer, à ne pas chercher, à laisser venir.
On valorise l’attention, le classement, l’analyse, la maîtrise…
Mais on oublie la disponibilité, cette qualité qui nous ouvre à l’inattendu, à la vraie rencontre, à nous-mêmes.
Et je me demande :
Pourquoi mise-t-on autant sur ce qui nous éloigne de notre nature ?
Pourquoi cherchons-nous à cadrer ce qui demande simplement à respirer ?
C’est peut-être là l’une des racines profondes des troubles qu’on nomme “d’attention”…
Peut-être que ce n’est pas qu’on manque d’attention,
mais qu’on manque d’espace pour être disponible.
Et si on remplaçait parfois le “sois attentif” par “sois là, simplement” ?
Et si on laissait à nos enfants le droit d’exister sans performer, sans se conformer,
juste en étant eux-mêmes…
ouverts, sensibles, vivants.
Et je me dis aussi ceci :
Je ne veux plus me couper de ce que je suis pour entrer dans ce qui est attendu.
Même si ma singularité me dérange parfois, même si elle me fait sortir du cadre…
je choisis de l’honorer.
Parce que c’est justement elle qui respire en moi,
qui sent, qui questionne, qui crée.
C’est elle qui me rend disponible à d’autres façons de voir,
à d’autres possibles,
à des rencontres vraies.
Je n’ai plus envie de me mettre en laisse moi-même,
ni d’y mettre les enfants.
Je veux leur offrir, autant que possible,
un espace où l’on peut être entier, complexe, vibrant,
sans devoir se rétrécir pour convenir.
Osons être nous même!
Simplex Cité
Pour respirer, vraiment.
Pour exister, pleinement.
Pour se déposer, sans devoir performer.
Et pour honorer ce qui en nous est déjà vivant.