
08/19/2025
✈️ Soutien aux agents de bord d'Air Canada (même si je suis "pognée" à San Francisco)
J’ai été franchement choquée quand des clientes agentes de bord m’ont expliqué qu’elles n’étaient pas payées tant que l’avion n’avait pas décollé. Genre, tout le travail à la porte d’embarquement, l’accueil des passagers, les consignes de sécurité, etc.? Du bénévolat.
Sérieusement? C’est inacceptable.
Oui, cette grève a des répercussions énormes sur "les Canadiens et l’économie", comme ils disent aux nouvelles. Mais est-ce que les Canadiens réalisent que notre économie roule sur le dos de travailleurs exploités?
Autre constatation : j’essaie de dealer avec la Croix Bleue pour mon assurance voyage... et je me rends compte que c’est un vrai racket. Tu appelles, ils te transfèrent d’un service à l’autre, personne ne peut te confirmer les montants auxquels t’as droit, la ligne coupe "par magie"… et en plus, ils rendent les options téléphoniques volontairement incompréhensibles. Une chance que je suis pas en danger de mort à l’hôpital! Une chance que je suis pas une aînée techno-nulle…
Déplorable.
Une journée dans MA VRAIE vie chez Air Canada Rouge ✈️
✈️ L’agente de bord Lisa Marie Lalonde explique comment peut se dérouler une journée typique chez Air Canada Rouge… et pourquoi les employés sont en grève.
Pour tous le monde qui veulent comprendre :
4h30 — Le réveil sonne.
5h30 — Je pars de la maison, direction le stationnement, avec 30 minutes de marge pour prendre la navette employé.
6h15 — À la porte d’embarquement. L’arrivée obligatoire est 1h avant le départ.
Départ prévu à 7h15.
Avion ? Pas là.
On attend. Non payé.
L’avion finit par arriver. Le catering n’est pas fait. J’appelle la compagnie — avec mon propre téléphone.
Je commence à briefer mon équipage : passagers malentendants, à mobilité réduite, mineurs non accompagnés, animaux d’assistance, bébés.
Le commandant me fait son briefing météo & sécurité. On vérifie chaque pièce d’équipement d’urgence — DEA, gilets de sauvetage, extincteurs, kits de contention, système de sonorisation… tout.
Toujours non payé.
Top départ pour embarquer : 194 passagers.
On en fait monter 70… puis STOP. Problème mécanique.
Tout le monde doit descendre.
On attend un autre avion.
On recommence tout — vérifications, catering, embarquement.
Toujours non payé.
Enfin — on relâche les freins. C’est là seulement que je commence à être payé.
Vol vers Varadero, débarquement non payé, réembarquement non payé — retour vers Toronto.
On atterrit, je remercie les 194 passagers un par un.
J’aide des passagers en fauteuil roulant — encore 20 minutes.
Non payé.
Je « deadhead » pour rentrer (je prends un siège passager, mais je peux être appelé pour travailler techniquement).
Prévu à 19h alors qu’on a atterri à 17h. Vols vers Montréal ? Retardés. Je poireaute des heures à l’aéroport jusqu’à trouver moi-même un vol (parce que le service planification équipage ne l’a pas fait).
Arrivée à ma base : 22h52.
Toujours non payé.
J’ai travaillé 16h17.
Payé pour environ 8. 🙂🙂🙂
Et encore… certains collègues ont eu des journées pires. Mais vous avez l’idée.
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