
07/04/2025
Le deuil traumatique, c’est tellement bien expliqué.
Le deuil d’une mort violente
Perdre quelqu’un est toujours douloureux. Mais perdre quelqu’un d’une mort violente, c’est une déchirure à part. C’est un deuil dont on parle peu, un deuil qui fait peur aux autres.
Ce n’est pas seulement l’absence qu’on pleure, c’est le choc, la brutalité, l’injustice.
On ne dit pas au revoir.
On apprend parfois les faits dans un appel sec, un titre de journal, un silence glacial.
Le cœur ne suit pas, l’esprit se fige. Le corps tremble.
Ce n’est pas une mort qui s’explique naturellement. Ce n’est pas le temps qui a fait son œuvre. C’est l’arrachage.
Ce deuil-là s’accompagne de colère, de questions sans fin, d’images qu’on n’a pas vues mais qu’on imagine ou d’images vues dont on se remettra jamais.
C’est un chemin rongé de culpabilité.
On cherche le sens, on cherche le pourquoi.
On vit avec un avant et un après.
Et souvent, on le vit seul. Parce que ceux qui n’ont pas connu ça ne savent pas quoi dire.
Et parce que la violence dérange. L’ignorance devient jugement .
Mais ce deuil mérite qu’on en parle.
Parce qu’il existe, parce qu’il est réel, parce qu’il brûle longtemps.
Parce qu’il demande un courage immense pour simplement continuer à vivre.
Si tu vis ce deuil là , sache que ta douleur est légitime.
Tu n’es pas faible d’avoir mal.
Tu n’es pas fou d’être en colère.
Tu n’es pas seul, même si le silence autour de toi peut donner cette impression.
Ce n’est pas un deuil comme les autres.
C’est un chemin difficile, tortueux, parfois invisible aux yeux du monde et dont tu n’as pas à avoir honte .
Mais pas moins digne. Pas moins vrai. Pas moins sacré.
Charlotte Cellier