11/30/2025
Voici un nouvel article publié dans la r***e BMC Cancer montrant le rôle très important des 11-oxyandrogènes dans le cancer de la prostate.
Contexte : Les androgènes 11-oxygénés dérivés des glandes surrénales (11-oxyandrogènes) ont émergé comme des contributeurs clés potentiels à la progression du cancer de la prostate (CP) en activant le récepteur des androgènes (AR). Cette étude examine leur rôle clinique et mécanistique chez des patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique résistant à la castration (mCRPC) débutant un traitement par inhibiteurs de la voie AR (ARPI).
Méthodes : Dans une étude pilote portant sur 35 patients mCRPC initiant un ARPI, les stéroïdes sériques ont été quantifiés par spectrométrie de masse et corrélés à la survie. Des tests fonctionnels ont évalué les effets prolifératifs des 11-oxyandrogènes sur des cellules CRPC et leur inhibition par l’enzalutamide, soutenus par des analyses transcriptomiques et protéomiques.
Résultats : La 11-cétotestostérone (11KT) et son dérivé hydroxylé, la 11-hydroxytestostérone (11OHT), sont les androgènes puissants prédominants, représentant 81 % des androgènes circulants. Des niveaux de base élevés de 11KT, 11OHT, du précurseur abondant 11β-hydroxyandrostènedione (11OHA4) et du métabolite en aval 11-hydroxyandrostérone (11OHAST) sont associés à une survie sans progression prolongée (HR : 0,56–0,69 ; P < 0,05), suggérant une meilleure réponse au traitement. 11KT et 11OHT favorisent la prolifération et l’expression génique médiées par AR dans les cellules CRPC, effets inversés par l’antagonisme AR, indiquant une médiation principalement via AR. De plus, les 11-oxyandrogènes présentent des effets distincts, incluant l’activation de voies indépendantes d’AR.
Conclusions : Les 11-oxyandrogènes sont de puissants activateurs d’AR dans le mCRPC, avec des preuves suggérant qu’ils exercent des effets biologiques distincts par rapport aux androgènes classiques. Leur association avec une survie sans progression prolongée et une meilleure réponse aux ARPI pourrait refléter un environnement tumoral plus hormonalement actif, indicatif de tumeurs à forte dépendance à AR et réceptives à la thérapie. Leur profilage pourrait aider à prédire la réponse aux ARPI, justifiant des recherches supplémentaires.
Félicitations à tous les auteurs dont notamment au Dr Louis Lacombe!
Androgenic effects of 11-oxyandrogens in castration-resistant prostate cancer