10/24/2025
Une autre triste première de la part du gouvernement de la CAQ : après l'adoption d'une loi (PL83) qui a instauré des mesures discriminatoires visant les jeunes médecins, nous voici, à peine un an plus t**d, devant une loi spéciale qui résulte d'une stratégie planifiée de négociation de mauvaise foi visant à créer de toute pièce une crise à des fins purement électoralistes et cela, au prix d'effets délétères dont on ne saisit pas encore la portée pour l'ensemble de la profession.
C’est un jour sombre pour la santé, pour la médecine de famille et pour la démocratie parlementaire.
Bâillonner la démocratie — et les médecins — ne réglera pas la crise de l’accès aux soins qui continue de sévir au Québec.
Le gouvernement du Québec a déposé ce matin le projet de loi 2, en remplacement du projet de loi 106.
À peine présenté, il fait déjà l’objet d’un débat expéditif à l’Assemblée nationale, en vue d’une adoption sous bâillon.
Les parlementaires n’auront eu que quelques heures pour analyser un texte aussi lourd de conséquences pour les Québécoises et les Québécois.
Le gouvernement ne bâillonne pas seulement les élus : il bâillonne aussi toutes celles et tous ceux qui pensent différemment ou qui osent poser des questions.
La FMOQ analyse présentement chaque disposition du projet de loi 2, qui reprend les éléments coercitifs du projet de loi 106 tout en ajoutant de nouvelles contraintes inacceptables. Certaines dispositions s’appliqueraient dès janvier ou avril 2026.
Les avocats de la FMOQ évaluent dès maintenant toutes les options possibles — y compris les recours judiciaires — afin de protéger vos droits et de défendre la première ligne. Le projet de loi 2 sera contesté, car il comporte des conséquences graves pour la médecine de famille dont :
• La perte d’autonomie professionnelle : le gouvernement contrôle désormais la rémunération, les horaires et la gestion des pratiques.
• La baisse importante de la rémunération : aucune indexation prévue pour refléter l’inflation des dernières années, retranchement de la composante technique liée aux frais de cabinet, réduction de tarifs, etc.
• Le risque pour la viabilité des cabinets : affaiblissement marqué de la capacité financière des cliniques de première ligne.
• La négation du pouvoir de négociation : entente imposée jusqu’en 2028, suivie d’un pouvoir réglementaire unilatéral.
• Le risque de démobilisation : mesures coercitives et déconnectées de la réalité clinique.
• La centralisation du pouvoir : le ministre, la RAMQ et Santé Québec dirigeront désormais directement la première ligne.
🩺 À nos membres, nos estimés médecins de famille :
Nous savons que votre colère envers ce gouvernement est immense. Elle est plus que légitime. Le gouvernement de la CAQ a choisi la confrontation plutôt que la collaboration — et il la choisit plus que jamais.
Nous vous solliciterons sous peu pour en discuter, tous ensemble.
D’ici là, prenez soin de vous, à la hauteur de vos capacités.
Restez proches de vos familles, de vos amis — c’est essentiel.
Ne prenez surtout pas de décisions sur le coup de l’émotion, qu’elle soit de la colère, de la tristesse ou de l’angoisse.
Aujourd’hui, il faut qu'on continue de tenir debout.
Ensemble. Pour nous et pour nos patients.