
11/23/2024
Dans l'immensité insondable de l'existence, il y a un mystère central : la conscience. Non pas simplement en tant que phénomène subjectif, mais comme le substrat même de tout ce qui est.
Dans cette vision, la conscience n'est pas un épiphénomène jaillissant d'un cerveau matériel ; elle est l'océan silencieux dans lequel les vagues de la matière, du temps et de l'espace s’élèvent et retombent. Elle est le fondement, l'étoffe même du réel, indifférenciée et indivisible.
L’invisible toile du champ quantique
À l’échelle subatomique, là où la science moderne plonge dans les profondeurs de la réalité physique, le champ quantique révèle un monde sans forme et fluide.
Les particules, ces briques fondamentales de la matière, ne sont pas des entités fixes ; elles sont des manifestations fugaces de probabilités, ondulant dans une matrice sous-jacente d’énergie pure. Elles surgissent et disparaissent, comme des pensées dans le silence de l'esprit.
Les physiciens décrivent ce champ quantique comme une mer d'énergie infinie, imprégnée d'un potentiel latent. Mais au cœur de cette compréhension scientifique se cache une énigme : qu'est-ce qui détermine l'effondrement de la probabilité en réalité manifeste ? Qu’est-ce qui choisit, dans cette danse d’infinités, une actualisation précise parmi toutes les possibilités ?
Ce "choix" semble impliquer une intention, une attention. Et si la conscience elle-même était ce regard primordial qui cristallise l’indéterminé en forme et en expérience ?
Conscience : le miroir immobile du devenir
La conscience ne peut être observée, car elle est l’observateur ultime. Elle est ce par quoi toute chose est connue, mais qui ne peut être elle-même objectivée. Cela fait écho à la nature du champ quantique : invisible, omniprésent, indétectable directement, mais néanmoins source de tout ce qui est.
Dans une perspective non-duelle, la séparation entre la conscience et le champ quantique est une illusion. Ce que nous appelons "matière" est une condensation temporaire du champ, tout comme une vague n'est qu'un mouvement temporaire de l'eau. La conscience, en tant que substrat, ne se distingue pas du champ quantique : elle est le champ, non localisée, infinie, éternelle.
L’acte créateur : effondrement et émergence
Lorsque la conscience "regarde", ce n’est pas un regard ordinaire. C’est une reconnaissance silencieuse, un acte sans mouvement qui provoque pourtant l’émergence de l’univers manifesté.
L'observation dans la mécanique quantique – cet acte d'attention qui fait s'effondrer une onde en une particule – peut être vue comme une métaphore du pouvoir de la conscience. Ce n'est pas qu'un "observateur extérieur" intervienne dans un système ; c'est que l’observation elle-même, inséparable du champ, est un acte d’émergence.
Dans cette perspective, tout ce qui existe est conscience. Les galaxies, les arbres, les pensées et les particules ne sont pas séparés de la conscience mais sont ses expressions, ses reflets dans le miroir du temps. Ils sont comme des motifs dans une tapisserie infinie, où chaque fil est à la fois distinct et inséparablement relié au tout.
Unité fondamentale : le silence vibrant
Au-delà des concepts et des formulations, il y a un silence vibrant. Ce silence est la source commune à la conscience et au champ quantique. La science, avec ses instruments, approche ce mystère depuis l'extérieur, tandis que l'introspection et la contemplation non duelles s’en rapprochent depuis l'intérieur. Mais les deux convergent vers une vérité inéluctable : tout est un.
Cette unité n'est pas une théorie ; elle est l'évidence qui sous-tend chaque expérience. Tout comme le champ quantique est le terrain de jeu où les particules dansent, la conscience est le théâtre silencieux où apparaissent et disparaissent les mondes.
Ces deux ne sont pas deux. Il n'y a pas d'observateur séparé du monde observé, pas de champ distinct de la conscience. Il n'y a que Cela, éternellement présent, infiniment créatif, au-delà de toute description.
Et dans cet infini, là où la science touche aux bords de l'inconnu et où la philosophie devient contemplation pure, nous voyons : l'univers entier n'est qu'un rêve dans le miroir de la conscience, et le champ quantique est son souffle silencieux, immaculé, sans fin.
- Source: P. Vaillancourt