06/04/2025
Tu regardes un arbre.
Il est là, immobile, enraciné, grand. Tu le vois… mais vois-tu vraiment tout ce qu’il est?
Regarde mieux.
Il y a des branches, des formes étranges, des élans dans tous les sens. Il y a des centaines, peut-être des milliers de feuilles, chacune bougeant à son propre rythme. Certaines dansent doucement, d’autres frémissent à peine. Et puis il y a celle-là. Oui, celle-là. Cette petite feuille là qui te dérange. Tu ne sais pas trop pourquoi… mais elle attire ton attention. Elle te tape sur les nerfs. Tu ne vois plus que ça. Elle bouge trop. Ou pas comme les autres. Elle ne devrait pas être là. Elle brise ton idée de l’arbre parfait. Alors tu te dis : « Je vais la faire arrêter. Je vais la couper, la figer, la remettre à sa place. »
Mais… à sa place selon qui?
C’est fou comme on peut passer à côté de la beauté de l’ensemble, juste parce qu’une seule petite chose ne fait pas ce qu’on attend d’elle. Une seule feuille. Une minuscule partie du tout. Et pourtant, elle prend toute la place dans ta tête.
Tu ne vois plus l’arbre. Tu ne ressens plus sa force, sa paix, son mouvement naturel. Tu veux que tout suive ta logique. Tu veux contrôler le vent. Tu veux contrôler l’arbre. Tu veux même contrôler chaque feuille… et dans le fond, tu veux que tout l’univers danse au rythme de ta volonté.
Mais la vie, elle, danse à son propre rythme.
Et tout est parfait comme ça.
Ce n’est pas l’arbre qui a un problème. Ce n’est pas la feuille. Ce n’est même pas le vent. C’est ton regard qui s’est figé. C’est ta volonté qui s’est contractée. C’est ton besoin de décider ce qui est « bon », ce qui est « beau », ce qui est « acceptable », qui a pris toute la place.
Mais l’arbre, lui, continue de vivre.
Il n’a pas besoin que tu sois d’accord. Il pousse. Il respire. Il offre de l’ombre. Il offre un refuge. Il traverse les tempêtes. Il accepte les saisons. Il accueille le vent, même quand il est fort. Il laisse tomber ses feuilles à l’automne, sans s’inquiéter. Il ne retient rien. Il ne retient personne.
Et toi… combien de feuilles essaies-tu de retenir?
Combien de petits détails te grugent de l’intérieur, simplement parce qu’ils ne répondent pas à ce que tu aurais voulu? Combien de fois as-tu manqué la grandeur de ce qui t’entoure, parce qu’une seule petite chose ne t’a pas convenu?
On passe notre vie à pointer la feuille qui nous dérange, à vouloir changer ce qui est déjà en mouvement, à corriger ce qui ne demande qu’à être accepté.
Mais imagine un instant…
Et si tu regardais l’arbre dans son ensemble?
Et si tu voyais que cette petite feuille blanche qui t’agace fait aussi partie de l’équilibre? Que sa présence est un rappel. Une invitation à relâcher. À faire la paix avec ce que tu ne contrôles pas.
Et si c’était elle, justement, qui venait t’enseigner le lâcher-prise?
Tu crois peut-être que la sérénité viendra quand tout sera à sa place. Mais la vraie paix commence quand tu reconnais que tout est déjà à sa place. Même ce que tu ne comprends pas. Même ce que tu n’aimes pas. Même cette petite feuille-là.
La vie ne t’a pas demandé d’être le chef d’orchestre de l’univers. Elle t’a simplement invité à en faire partie. À respirer avec elle. À danser avec le vent. À aimer même ce que tu ne choisis pas.
Parce que dans ce grand mouvement qu’est la vie, chaque chose a sa fonction. Chaque détail a sa raison. Et plus tu veux tout contrôler, plus tu t’éloignes de ce qui est.
Laisse l’arbre être arbre. Laisse les feuilles danser. Et toi, choisis d’ouvrir un peu plus ton regard.
Tu verras… ce qui t’agaçait tant finira peut-être par t’émouvoir.
Parce que ce n’était jamais la feuille le problème.
C’était ta résistance à l’imprévu. Ta peur du désordre. Ton besoin que tout entre dans des cases.
Mais la vie… elle est un arbre immense, libre, sauvage, imprévisible.
Et c’est justement pour ça qu’elle est si belle.
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