10/16/2025
Vieillir, ce n’est pas se faner.
C’est mûrir de l’intérieur, jusqu’à ce que la peau en porte la trace.
Le visage se marque, oui —
mais c’est la mémoire du vivant qui y écrit son poème.
Chaque ride est un souvenir d’amour ou de courage.
Chaque tache est un soleil qui a laissé sa bénédiction.
Le corps n’obéit plus aux injonctions.
Il devient un allié, une maison d’âme.
Il sait ce qui compte.
Il ne cherche plus à séduire : il rayonne d’une autre clarté, celle de la présence.
Vieillir, c’est déposer les masques un à un,
jusqu’à retrouver la nudité de l’être.
C’est n’avoir plus rien à prouver,
et pourtant tout à offrir.
Ce n’est pas une perte — c’est un dépouillement.
Une façon de revenir à la simplicité du souffle,
à la noblesse de vivre encore,
à la beauté sauvage d’exister, même lente, même cabossée.
Alors oui, que vienne la vieillesse.
Qu’elle me façonne comme le vent polit la pierre.
Qu’elle me révèle ce que la jeunesse ignorait :
que la lumière aime les visages traversés.