08/19/2025
Depuis quelques temps, Nancy et moi recevons plusieurs cas, parce que le système de la santé ne sait pas trop quoi faire avec tous ces symptômes. Grâce à une analyse juste des signes et symptômes, c’est ainsi qu’on choisit de manière juste le plan de traitement. Parce que chaque cas est différent.
La COVID longue est une maladie chronique complexe qui survient lorsque des symptômes persistent au-delà de trois mois. Elle bouleverse tous les aspects du quotidien et est très handicapante.
Elle touche pratiquement tous les systèmes du corps et peut rester dans différents tissus (cerveau, cœur, intestin, poumons, système immunitaire, etc). Le virus ne disparaît pas et se réactive dans l’organisme quotidiennement, créant des inflammations chroniques, des dérèglements immunitaires et une atteinte du système nerveux autonome.
Certaines personnes sont plus à risque que d’autres comme celles vivant déjà avec une condition chronique, les personnes neuroatypiques (autistes, TDAH, entre autres), mais aussi les populations marginalisées qui subissent plus de négligence médicale, ce qui accentue le risque d’une mauvaise prise en charge.
Les symptômes les plus fréquents sont :
La fatigue chronique extrême
Des malaises post-effort
Un brouillard cérébral qui peut amener des problèmes de concentration, de mémoire et même de langage
Des palpitations, de la tachycardie et des étourdissements liés à la dysautonomie
Des troubles digestifs comme le syndrome du colon irritable
Des troubles anxieux et dépressifs
Des maux de tête
Une hypersensibilité sensorielle aux bruits, lumières et autres stimulis
De l’essoufflement persistent
Des douleurs chroniques
Et bien d’autres. Plus de 200 symptômes ont été recensés jusqu’à présent.
Vivre avec la COVID longue, c’est devoir faire face à un corps imprévisible qui se dérègle rapidement et ne récupère pas bien. Pour plusieurs, il devient impossible de travailler ou d’aller à l’école, mais aussi de maintenir une vie sociale et gérer le quotidien.
C’est une maladie qui limite l’autonomie et qui isole. Chaque action doit être planifiée, adaptée et surtout bien étalée sur le temps pour limiter au maximum l’épuisement du système.
Une seule interaction sociale, un déplacement, une tâche quotidienne ou quoi que ce soit qui dépasse légèrement les limites du corps peut amener des symptômes qui s’étendent sur des jours, voir des semaines. Et ces limites sont variables et parfois imprévisibles. C’est donc très difficile de prévenir et d’adapter dans le but d’un rétablissement possible.
Contrairement à certaines croyances populaires, il ne faut surtout pas essayer de se dépasser, ni repousser ses limites. Ça amène directement une régression et empire la situation.
Tous ces symptômes invalidants sont invisibles aux yeux des autres. Il y a un grand décalage entre le vécu souffrant et la perception de l’entourage.
À cette invisibilité s’ajoute l’ignorance médicale, avec beaucoup de professionnel.le.s de la santé peu informé.e.s, parfois aussi dans le déni. Les symptômes sont minimisés, banalisés, attribués au stress. Les suivis sont rares, les traitements limités, et de nombreuses personnes se retrouvent livrées à elles-mêmes. Cette absence de reconnaissance empire la souffrance et retarde énormément la prise en charge.
Les difficultés ne viennent pas seulement des symptômes, mais aussi du vide autour comme l’absence de traitements et de prise en charge, le manque d’écoute et la fatigue de devoir toujours justifier son état.
La COVID longue ne disparaît pas avec de la volonté, de la motivation et des efforts, c’est une condition chronique qui nécessite de l’adaptation, un soutien et une prise en charge médicale et sociale adaptée.