10/02/2025
On me demande souvent quelle est la différence entre un psychiatre, un psychologue et un psychanalyste.
Un psychiatre est avant tout un médecin : il a suivi des études de médecine, puis s’est spécialisé en psychiatrie. Il est le seul à pouvoir poser un diagnostic médical et prescrire des médicaments, ce qui le distingue du psychologue et du psychanalyste. Le psychiatre prend en charge des troubles mentaux cliniques tels que la schizophrénie, les troubles de la personnalité limite, le trouble bipolaire, la psychose ou la dépression sévère, en associant l’écoute à la médication. C’est également lui qui décide de l’admission ou de la sortie d’une personne, en fonction du diagnostic, des symptômes et de l’évolution du trouble.
Le psychologue, quant à lui, utilise différents tests psychométriques et des méthodes dites « scientifiques » pour évaluer les comportements observables, la personnalité, les capacités cognitives ou encore les motivations d’une personne. Sa pratique repose sur la parole, l’écoute et le questionnement : c’est ce que l’on appelle l’« anamnèse ».
Le travail du psychanalyste, enfin, consiste à accompagner le patient dans l’exploration de ses profondeurs : l’inconscient, les rêves, les souvenirs, les lapsus, les pulsions de vie et de mort, l’enfance… La thérapie psychanalytique est très singulière, car elle se concentre sur le monde unique et subjectif de chaque patient. C’est pourquoi elle est parfois considérée comme moins « scientifique », et davantage empirique.
Comment savoir vers qui se tourner lorsque l’on ne va pas bien ?
Si tu soupçonnes un trouble de la personnalité chez toi (ou si ton entourage t’en parle), ou si tu traverses une période de pensées noires et de souffrance intense, il peut être pertinent de consulter d’abord un psychiatre. Il pourra poser un diagnostic et proposer un traitement médicamenteux adapté. Il est vrai que les délais d’attente pour consulter un psychiatre peuvent être longs ; dans l’urgence, ton médecin traitant peut également prescrire un traitement, car il en a la compétence.
En attendant, tu peux tout à fait débuter une thérapie avec un psychologue ou un psychanalyste.
Aujourd’hui, il existe une multitude de thérapies et de thérapeutes, toutes aussi intéressantes les unes que les autres, et passionnantes à explorer. Finalement, lorsqu’il s’agit de thérapie, ce n’est pas tant le titre ou la méthode qui compte, mais la relation de résonance et de confiance que tu établis avec le thérapeute. Il est possible de rencontrer un « psy » (peu importe son diplôme ou son orientation) qui ne t’aidera pas, voire qui pourrait aggraver la situation, tout comme tu peux croiser un « simple » thérapeute qui saura vraiment t’accompagner et te comprendre.
À la question : « Quelle est la meilleure thérapie ? », j’ai envie de répondre : toute thérapie peut potentiellement t’aider. C’est à toi de partir à la rencontre de la personne qui te correspond, avec laquelle tu ressens une véritable connexion intellectuelle, émotionnelle et humaine. Sans ces trois dimensions réunies, toute thérapie, diplôme ou titre reste stérile et dépourvue de sens.
Avant de s’engager dans l’accompagnement, le thérapeute doit d’abord avoir ressenti une vocation profonde, une vocation qui ne s’acquiert pas par des diplômes ou des titres. Ces derniers ne font qu’accompagner et compléter une prédisposition humaine qui était déjà là, bien avant tout. Ainsi, dans la recherche du meilleur thérapeute ou de la meilleure thérapie, fais confiance à ton instinct dès que tu entames ce travail sur toi-même avec quelqu’un. Cet instinct est facile à reconnaître : sois attentif à ce que tu ressens avec le thérapeute, à la façon dont il te met à l’aise. Il est essentiel de sentir que tu peux tout dire sans être jugé, que règne entre vous une chaleur humaine protectrice. Au fil des séances, il doit y avoir un échange qui t’enrichit, émotionnellement et intellectuellement.
Attention, la thérapie ne livre pas toutes les clés dès le début (même si cela peut arriver, chaque personne étant unique), mais tu dois sentir qu’elle t’apporte quelque chose, qu’elle t’enrichit plutôt qu’elle ne t’enlève. Elle t’apporte une certaine paix, le sentiment d’être écouté, vu et entendu, une curiosité nouvelle, une patience envers toi-même que tu n’avais peut-être pas, et la confiance nécessaire pour t’observer et regarder à l’intérieur de toi.
Du côté du thérapeute, il est important que tu ressentes en face de toi quelqu’un qui t’écoute avec un réel intérêt, qui s’implique dans ton histoire, et non quelqu’un qui se contente de l’effleurer ou d’appliquer mécaniquement une théorie apprise dans un livre.
Fais confiance à ton instinct, à tes ressentis et à ton jugement dans le choix de ton thérapeute.
Roxana Mihalache Psychanalyste