07/21/2025
Quand on aide les autres, on reçoit des confidences.
On reçoit parfois en quelques secondes tout un torrent d’informations qui se transforment en émotions et qu’il nous faut gérer et transformer rapidement en empathie.
C’est tout un processus qui se réalise en quelques secondes seulement et qu’il nous faut absorber sans trop l’absorber non plus, sans quoi on bascule vers la sympathie, qui peut vite inviter à la consonance ou dissonance, au lieu de la résonance.
Bref, je reçois régulièrement des confidences confrontantes, alors que je n’ai pas toujours l’étoffe de les recevoir au moment où elles arrivent, souvent sans crier gare.
Voilà pourquoi aider demande d’abord d’être solide et de prendre soin de soi, au préalable.
Ce n’est pas toujours aisé ni facile de rester solide dans un monde en perpétuels changements où une catastrophe n’attend plus l’autre et où on ne peut plus prendre l’avenir pour acquis, ni nos richesses, ni nos plus belles ressources.
Tout semble partir en fumée voire se décimer sous nos yeux. Cest troublant et ça inquiète.
Pour reprendre les magnifiques et si justes mots de la psychologue et chroniqueuse du Devoir Nathalie Plaat, qui écrivait dans son article de la semaine dernière « Et voici le déluge » :
« …nous sommes si petits, tout humains que nous sommes, devant ce climat qui rappelle qu’il y a des limites à tout, et qu’elles sont depuis longtemps dépassées. »
Je me sens, malgré ma force apparente d’aidante, toute petite et grande à la fois humaine que je suis, tellement impuissante et inutile.
Inutile face à si gros, impuissante face à si terrible, innocente et coupable à la fois, aussi, comme je prends part et contribue, des près comme de plus loin, sans être la seule non plus, à cette écatombe planétaire.
À notre déchéance humaine.
Dans ces moments troubles, dans ces moments de peur et de perte de sens face a ce trop qui submerge, je me demande :
Est-ce encore possible de croire et de penser ou alors même de dire que l’on aide lorsque cette aide nous paraît si subtile et futile à comparer de ce qu’il nous faudrait faire et accomplir pour réellement dire que l’on a aidé vraiment ?
Je veux dire : à force d’aiguiser notre conscience de l’autre, de soi et du monde qui nous entoure, j’ai le sentiment que toute action est vraiment une goutte d’eau dans l’océan même si je continue d’entretenir la conviction que cette goutte est nécessaire.
Cette goutte entretient le sens et suffit encore à me mobiliser à contribuer au monde à ma manière, comme je sais le faire.
Alors je continue de le faire.