08/06/2025
Quand la gratuité devient une insulte ❗
En arrivant au travail ce matin, je me sentais indignée et en colère par ce que je venais d’entendre à la radio; des propos violents et surtout, complètement gratuits tenus par un animateur du ÉNERGIE 106.1
Comparer un être humain et son métier à une activité de loisir extrême, c’est non seulement lui retirer son humanité, mais c’est aussi méprisant et complètement inadmissible. Utiliser des mots comme « prostituée », dont l’étymologie est lourde de sens, et qui sont porteurs de préjugés nuisent tant aux personnes qui pratiquent le travail du sexe librement qu’aux victimes d’exploitation sexuelle. Ça entrave les efforts de lutte à l’exploitation et à la reconnaissance des droits des travailleur.euse.s du sexe puisqu’on mélange des réalités bien distinctes. Le travail du sexe, qu’on soit en accord ou non avec son existence, implique des humains réels, avec des droits, des émotions, des histoires, des familles; cette « prostituée », ça pourrait être ta mère, ta fille, ta sœur… Tenir ce genre de propos humiliants de façon publique, c’est exposer des personnes déjà marginalisées à davantage d’exclusion, de stigmatisation et de violence. Dans une société où la violence envers les femmes persiste à tous les niveaux, ces propos sont non seulement inacceptables, ils sont dangereux.
Les acteurs publics, dont les médias, ont une responsabilité vis-à-vis des opinions qu’ils véhiculent puisqu’elles influencent l’opinion publique; vomir des propos dégradants sous le couvert de l’opinion, c’est une incitation à la violence sociale. Si collectivement on accepte qu’une personne ayant accès à une plateforme qui lui donne de la notoriété et de la crédibilité s’exprime ouvertement d’une telle façon, on légitime alors la violence.
Pour IRIS Estrie, le droit au respect et à la dignité pour toustes n’est pas négociable! Depuis 1995, le volet CatWoman travaille non seulement auprès des travailleur.euse.s du sexe, mais aussi du reste de la population pour diminuer la stigmatisation que ces personnes vivent au quotidien, même en 2025… .des propos comme ceux-ci en sont la preuve.