03/22/2025
-> VERSION FRANÇAISE
𝐏𝐎𝐔𝐑𝐐𝐔𝐎𝐈 𝐂𝐎𝐌𝐌𝐄𝐍𝐂𝐄𝐑 𝐋𝐀 𝐏𝐋𝐀𝐍𝐈𝐅𝐈𝐂𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐅𝐈𝐍 𝐃𝐄 𝐕𝐈𝐄 𝐃𝐄̀𝐒 𝐌𝐀𝐈𝐍𝐓𝐄𝐍𝐀𝐍𝐓 ?
Il faut d’abord poser la question : pourquoi la plupart des gens attendent-ils d'être certains qu'il ne leur reste que quelques mois ou quelques semaines à vivre pour commencer à planifier leur fin de vie ? La plupart d'entre nous ne voudraient pas que nos proches prennent des décisions cruciales à notre place, alors pourquoi attendons-nous que cela devienne urgent ?
Certes, nous vivons dans une culture qui traite la mort comme un sujet tabou. Et pour les personnes dans la fleur de l'âge, il n'est pas « logique » de commencer à penser à la fin de leur vie. En réalité, le moment le plus approprié pour entamer la plupart des tâches liées à la fin de vie se situe bien avant que vous ne vous trouviez dans une phase finale de votre vie. Si nous savons tous que nous mourrons un jour (l'une des rares choses irréfutables, semble-t-il), certains aspects de la planification de la fin de vie sont un moyen de faire face à l'incertitude de savoir QUAND votre mort surviendra. Il s'agit essentiellement de reconnaître que, quel que soit votre état de santé, une mort inattendue ou soudaine est toujours possible à tout moment.
Personne ne peut non plus prédire s'il sera un jour confronté à une maladie mortelle. Il y a beaucoup de choses pratiques que vous pouvez faire à l'avance pour alléger le fardeau de vos proches et atténuer l'impact sur votre dernier chapitre. J'ai tenté de noter certaines de ces actions sur la trajectoire typique de la vie d'une personne dans le graphique ci-dessous, dans le but de mettre en évidence le moment opportun pour entamer la planification de la fin de vie.
N'oubliez pas que ce qui est important pour une personne peut être très différent pour une autre. La planification de la fin de vie est donc un processus très individualisé. Les thanadoulas participent au processus de planification, mais chaque personne doit décider seule de ce qui lui convient.
Commencez par vous demander ce qui est important pour vous personnellement, puis établissez une série d'actions prioritaires pour ces premières étapes. Rappelez-vous qu'il ne s'agit pas d'une tâche à accomplir en une seule fois, mais qu'une fois le cadre mis en place, vous pourrez l'actualiser en fonction des changements qui surviennent dans votre vie.
𝑻𝒂̂𝒄𝒉𝒆𝒔 𝒖𝒓𝒈𝒆𝒏𝒕𝒆𝒔 :
À un stade précoce de votre vie productive, surtout si vous avez des enfants, la toute première mesure que vous pouvez prendre pour atténuer les effets d'un décès prématuré est d'assurer la protection juridique de vos actifs, de vos biens et de vos souhaits personnels. Pour ce faire, il faut 𝐫𝐞́𝐝𝐢𝐠𝐞𝐫 𝐮𝐧 𝐭𝐞𝐬𝐭𝐚𝐦𝐞𝐧𝐭 qui comprend 𝐥𝐚 𝐝𝐞́𝐬𝐢𝐠𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝'𝐮𝐧 𝐦𝐚𝐧𝐝𝐚𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞. Les parents peuvent également choisir de désigner des tuteurs pour leurs enfants afin d'assurer leur sécurité financière dans le cadre de leur testament. Il s'agit là d'étapes essentielles dans 𝐥𝐞 𝐝𝐨𝐦𝐚𝐢𝐧𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐢𝐧𝐬 𝐩𝐫𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬, qui consiste à prendre des dispositions pour ce qui se passera après votre décès.
𝑻𝒂̂𝒄𝒉𝒆𝒔 𝒕𝒓𝒆̀𝒔 𝒊𝒎𝒑𝒐𝒓𝒕𝒂𝒏𝒕𝒆𝒔 :
Les tâches très importantes sont ici assimilées aux souhaits de fin de vie qui ne sont pas susceptibles de changer avec le temps ou au cours de la vie. Ils peuvent refléter des convictions profondes ou des valeurs personnelles. Si vous êtes très attaché à un certain aspect de votre fin de vie, le fait d'agir dès que vous prenez conscience de votre conviction personnelle vous rendra plus fort et vous apportera la tranquillité d'esprit. Ces souhaits peuvent concerner divers aspects du bien-être reflétés dans les domaines de la fin de vie.
Un exemple tiré du domaine du 𝐛𝐢𝐞𝐧-𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐡𝐲𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞 en fin de vie. Supposons que vous surviviez à un accident, à une blessure ou à une attaque cérébrale qui vous laisse dans un état végétatif. Vous ne voulez pas être maintenu en vie par des machines, ni être réanimé en cas de défaillance cardiaque. Vous pouvez alors souhaiter 𝐬𝐢𝐠𝐧𝐞𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐝𝐢𝐫𝐞𝐜𝐭𝐢𝐯𝐞 𝐦𝐞́𝐝𝐢𝐜𝐚𝐥𝐞 𝐚𝐧𝐭𝐢𝐜𝐢𝐩𝐞́𝐞, au cas où vous deviendriez incapable de communiquer ou de prendre des décisions pour vous-même. La province de Québec dispose d'un mandat de protection, un document officiel, qui protège les volontés d'une personne et désigne la personne que vous avez choisie pour veiller à ce que vos volontés soient respectées, au cas où vous deviendrez inapte.
𝑻𝒂̂𝒄𝒉𝒆𝒔 𝒊𝒎𝒑𝒐𝒓𝒕𝒂𝒏𝒕𝒆𝒔 (𝒑𝒆𝒏𝒅𝒂𝒏𝒕 𝒒𝒖𝒆 𝒗𝒐𝒖𝒔 𝒆̂𝒕𝒆𝒔 𝒆𝒏𝒄𝒐𝒓𝒆 𝒆𝒏 𝒃𝒐𝒏𝒏𝒆 𝒔𝒂𝒏𝒕𝒆́) :
Saviez-vous que la plupart des souffrances que nous éprouvons en fin de vie ne sont pas liées au corps physique ? Elle est due à un attachement émotionnel à la vie, aux possessions, aux amis ou à la famille, aux biens, à la terre. Il est courant de ressentir des troubles liés à des affaires inachevées ou d'avoir des regrets de ne pas avoir vécu la vie que l'on souhaitait vraiment.
L'âge n'a pas d'importance. En fait, plus vous commencerez tôt dans votre vie, mieux vous serez préparé à la fin. Réfléchissez à votre vie, à ce qui vous rend heureux, à ce qui vous apporte la paix, aux pratiques spirituelles, contemplatives, énergétiques, d'entraide ou yogiques ou aux mouvements qui vous donnent 𝐮𝐧 𝐬𝐞𝐧𝐭𝐢𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝'𝐞́𝐪𝐮𝐢𝐥𝐢𝐛𝐫𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐩𝐥𝐞́𝐧𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞. Ce travail exploratoire relève du domaine du 𝐛𝐢𝐞𝐧-𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐬𝐩𝐢𝐫𝐢𝐭𝐮𝐞𝐥 mais aussi du domaine du 𝐛𝐢𝐞𝐧-𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐞́𝐦𝐨𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐥. Rappelez-vous qu'il faut du temps pour développer de bonnes habitudes.
𝐈𝐝𝐞𝐧𝐭𝐢𝐟𝐢𝐞𝐳 𝐯𝐨𝐬 𝐫𝐞̂𝐯𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐚𝐬𝐬𝐨𝐮𝐯𝐢𝐬, qu'il s'agisse de visiter un pays lointain, d'écrire un livre, de partir à l'aventure avec un ami, qu'ils soient petits ou grands. Planifiez vos options pour les réaliser. 𝐏𝐫𝐞̂𝐭𝐞𝐳 𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚̀ 𝐯𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐯𝐢𝐞 𝐢𝐧𝐭𝐞́𝐫𝐢𝐞𝐮𝐫𝐞 et faites ce qui nourrit votre âme.
𝑻𝒂̂𝒄𝒉𝒆𝒔 𝒊𝒎𝒑𝒐𝒓𝒕𝒂𝒏𝒕𝒆𝒔 (𝒏𝒆́𝒄𝒆𝒔𝒔𝒊𝒕𝒂𝒏𝒕 𝒖𝒏 𝒉𝒐𝒓𝒊𝒛𝒐𝒏 𝒂̀ 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒍𝒐𝒏𝒈 𝒕𝒆𝒓𝒎𝒆) :
Certains souhaits de fin de vie ne sont pas urgents, mais nécessitent simplement un délai plus long pour préparer leur réalisation. Comme la plupart des gens, si vous avez passé votre vie à accumuler des objets matériels et que vous avez réussi à remplir votre espace de vie, un garage ou un entrepôt, faites le point avec vous-même sur ce que vous ressentez. Il est probable qu'à l'approche de la cinquantaine, cette situation commencera à vous harceler si vous n'avez rien fait pour y remédier. C'est le genre de tâches qui restent constamment à l'arrière-plan de votre esprit en raison d'une impulsion constante qui vous pousse à agir. Laissez donc l'envie migrer vers l'avant-plan de votre esprit.
Un exemple de cette catégorie : 𝐫𝐞́𝐩𝐚𝐫𝐞𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐛𝐫𝐢𝐬𝐞́𝐞 - cela relève du domaine du 𝐛𝐢𝐞𝐧-𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐞́𝐦𝐨𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐥. Il faut parfois du temps pour passer des émotions qui s'enveniment à une action responsable. Il faut parfois du courage pour agir sans attendre quoi que ce soit de l'autre personne. Vous ne parviendrez peut-être pas à rétablir la relation, mais vous gagnerez à vous guérir ou à vous pardonner. Vous éviterez de ressentir un profond regret lorsque le souvenir de ces blessures vous reviendra en pleine figure, dans les dernières semaines de votre vie.
𝐋𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐭𝐬 𝐝'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 relèvent du domaine de 𝐥'𝐡𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐮 𝐛𝐢𝐥𝐚𝐧 𝐝𝐞 𝐯𝐢𝐞. Réfléchissez-y à deux fois si vous pensez que vous n'avez rien à laisser derrière vous ou que vous n'avez pas eu d'impact sur la vie des gens. Il y a en chacun de nous un élément transcendant naturel. Chacun veut qu'on se souvienne de lui pour quelque chose. Vos proches vous seront reconnaissants de leur avoir laissé un contenu qu'ils pourront utiliser pour commémorer votre vie. Vidéos, photos, écrits, objets matériels qui racontent une histoire - il y a une infinité de façons de partager le parcours de votre vie. Comment voulez-vous que les autres se souviennent de vous ? Vous pouvez commencer par rassembler vos souvenirs ou décider de l'histoire ou de la partie de votre histoire que vous souhaitez transmettre aux générations futures.
𝑳'𝑬𝑺𝑺𝑬𝑵𝑻𝑰𝑬𝑳 𝑨̀ 𝑹𝑬𝑻𝑬𝑵𝑰𝑹
Cela peut paraître surprenant, mais la planification de la fin de vie n'est pas réservée aux infirmes, aux personnes âgées et aux mourants ; elle commence pendant la phase saine et productive de notre vie.
N'attendez pas pour agir sur ce qui est important pour vous. Je recommande vivement le livre (malheureusement, en anglais seulement) 𝑇ℎ𝑒 𝐹𝑖𝑣𝑒 𝐼𝑛𝑡𝑒𝑛𝑡𝑖𝑜𝑛 : 𝐷𝑖𝑠𝑐𝑜𝑣𝑒𝑟𝑖𝑛𝑔 𝑊ℎ𝑎𝑡 𝐷𝑒𝑎𝑡ℎ 𝐶𝑎𝑛 𝑇𝑒𝑎𝑐ℎ 𝑈𝑠 𝐴𝑏𝑜𝑢𝑡 𝐿𝑖𝑣𝑖𝑛𝑔 de Frank Ostaseski, dont la première « invitation » est précisément ce message : « N'attendez pas ».
Commencez maintenant et ajustez vos plans plus t**d.
Achevez votre planification de fin de vie progressivement, plutôt que de laisser les tâches devenir urgentes et comprimées au cours des derniers mois. Il sera peut-être trop t**d ! Il se peut aussi que d'autres personnes doivent décider à votre place. Si vous souhaitez être accompagné dans le processus de planification de la fin de vie, je peux vous guider dans une réflexion sur les cinq domaines et vous éclairer sur la marche à suivre pour réaliser vos volontés. Ce processus peut être transformateur et vous permettre de vivre plus sereinement, en ayant le contrôle sur ce qui est vraiment important pour vous!
𝐍'𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧𝐝𝐞𝐳 𝐩𝐚𝐬, 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐜𝐞𝐳 𝐚̀ 𝐫𝐞́𝐟𝐥𝐞́𝐜𝐡𝐢𝐫 𝐚̀ 𝐯𝐨𝐬 𝐯𝐨𝐥𝐨𝐧𝐭𝐞́𝐬 𝐚𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐝'𝐡𝐮𝐢… 𝐜𝐞𝐥𝐚 𝐩𝐞𝐮𝐭 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐮𝐧 𝐚𝐜𝐭𝐞 𝐥𝐢𝐛𝐞́𝐫𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐞𝐭 𝐚𝐩𝐚𝐢𝐬𝐚𝐧𝐭!
Restez à l'écoute pour mon prochain article sur les cinq domaines de la planification de la fin de vie !
̂tre ́rénité