10/28/2025
COLÈRE
Telle une belle tomate, je l’ai cultivé toute la journée hier. Elle est née d’une fatigue physique suite à une séance de yoga intense, peut-être trop, pendant laquelle j’ai topé mes limites. Bien que ce choix de pratique (le yoga, pas la culture de tomate), fréquente dans ma vie m’amène tant de joie et de résilience dans l’effort, hier, c’est la frustration qui est montée.
Puis, forte d’un terreau visiblement riche, la belle tomate a été nourrie, heure après heure de petits riens : une déception comme un rayon de soleil, une pratique à la clinique un peu « hard core » comme un engrais, un mot de mon chum comme une belle pluie rafraichissante… et la voilà prête et bien mûre vers 19h, à disperser ses effluves de partout en moi et autour de moi.
Généralement, sentir « la mèche courte » comme on dit au Québec, est mon alerte pour aller marcher ou m’isoler. Et ce n’est pas le choix que j’ai fait hier soir. Je me suis dit qu’on verra ça demain, la vie mettant sur mon chemin d’autres « priorités ».
Sauf qu’entre ce moment-ci et demain, il y a une nuit.
Et la nuit, dans son grand calme et sa grande sagesse ne manque jamais de sonner la cloche du débordement!
Me voici donc à 2 heures du matin dans mon sofa à lire, écrire… et à réaliser que si cela fait bien longtemps que je n’ai pas ressenti de colère, cette vague et cette leçon, je les prends en pleine poire (décidément, les végétaux m’inspirent dans cette histoire de fruit-stration).
Et vous savez quoi : bah ça fait du bien !
Ça fait du bien de se rappeler :
* Que le germe de colère qu’on a en nous, tel un creuset, est prêt et disposé à être rempli,
* Que NOUS et nous-seul nourrissons ce creuset,
* Que frustration et colère montantes sont des priorités, il en découle tant...
* Que les contacter nous permet des moments de Grâce : avoir la paix, trouver du silence (à 2 h du matin sur son sofa à bouquiner, écrire et manger des amandes tamari, c’est le pied intégral quand même !),
* Qu’on a le choix entre atteindre la Grâce avec une tomate ou bien avec autre chose (fruit ou légume de saison ou pas !),
En bref, se souvenir du goût de la colère permet de re-choisir de la cultiver dans son jardin ou non.
Je décide que non, vous laisse car je suis dans les patates (ok, ok, j’arrête...) et je retourne me coucher.
Et toi, à quoi ressemble ton dialogue avec la colère ?