17/07/2025
« Avant de chercher à guérir quelqu’un, demandez-lui s’il est prêt à renoncer aux choses qui l’ont rendu malade. »
Cette phrase illustre une vérité fondamentale que l’approche orthokinésique met en lumière chaque jour : la guérison ne peut s’opérer que si le patient est prêt à rompre avec les habitudes, les postures, les comportements et les croyances qui l’ont mené à la pathologie.
En orthokinésie, nous ne nous contentons pas de corriger les symptômes. Nous cherchons à identifier les causes dynamiques, posturales, biomécaniques ou comportementales qui créent les déséquilibres. Si un patient souffre de douleurs chroniques, de troubles fonctionnels ou de pathologies d'hypercompensation, il est souvent prisonnier de schémas répétitifs : des gestes mal coordonnés, une posture subissante figée, une respiration dysfonctionnelle, ou encore le port permanent de chaussures inadaptées.
Le processus de guérison commence dès que le patient prend conscience de ces schémas et accepte de les remettre en question. Cela suppose parfois d’abandonner une ergonomie trop rigide, d’arrêter de surprotéger certaines zones douloureuses, ou de réintroduire des mouvements que le corps avait appris à éviter. Cela implique aussi, dans certains cas, de changer de lit, de chaise, de semelles, ou de gouttière buccale, mais surtout de changer de rapport au mouvement, à la gravité, à son propre corps.
L’orthokinésie enseigne que la guérison est un mouvement actif. Elle ne peut être prescrite, elle doit être incarnée. Le thérapeute orthokinésiste peut guider, accompagner, révéler, mais il ne peut guérir à la place du patient. Ce dernier doit devenir acteur de son changement, et cela commence par une décision : celle de renoncer à ce qui le maintient dans la maladie.
Autrement dit, renoncer aux mauvaises postures, aux systèmes compensatoires, aux peurs du mouvement, à l'immobilisme ou à la dépendance passive à des traitements palliatifs. C’est à cette condition que l’activation neuromusculaire, la correction posturale, les activateurs plantaires ou buccaux, et les manipulations dynamiques prennent tout leur sens.
Ce que nous propose Hippocrate dans cette citation, c’est une médecine de la responsabilité, que l’orthokinésie réactualise aujourd’hui par une pratique fondée sur la compréhension fine des causes fonctionnelles, et sur l’engagement du patient dans sa propre transformation.