18/01/2024
Celui, thérapeute ou non, qui s’affranchit des dérives réductionnistes de la psychanalyse et de l’articulation intellectuelle de la psyché, découvre en lui l’importance de plusieurs aspects fondamentaux à la guérison. Sciemment semés et disséminés par les traditions spirituelles et ésotériques, ils sont délaissés par les approches académiques et universitaires, qui sont les symptômes de velléités de contrôle de l’humain occidental sur la nature qu’il objective.
La PRESENCE, est l’attitude permettant l’émergence de ce qui dort sous les distractions sensorielles quotidiennes, et le bavardage du mental. La dissipation progressive du voile quotidien de l’ego, la sédimentation des pensées. La présence ouvre la porte à l’élément suivant :
La RELATION comme dynamique symptomatique des lois qui régissent l’infiniment grand et l’infiniment petit. Pratiquée avec conscience et présence, il s’y joue une perception accrue des mécanismes qui régissent la nature humaine, intersection parfaite entre deux polarités constitutives du réel, matière et esprit. La relation ouvre la porte à l’élément suivant :
Le REGARD, qui, pratiqué avec une profondeur qui n’a habituellement plus cours dans nos interactions sociales classiques, permet la mise en mouvement du profond sentiment de reconnaissance et de lien, indispensable à la survie de l’humain. Posé dans celui de l’autre, il nous connecte, sans mot, à des mécanismes archaïques que nous fuyons, et qui peuvent alors être rencontrés, par chacune des parties.
La RESPIRATION, mécanisme horloger du vivant, est le premier lien à la dynamique universelle de contraction et de dilatation, éternelle alternance des polarités constitutives de tout ce qui est. Calée sur celle de l’autre, elle permet l’installation d’une corégulation, nécessaire à l’exploration sécure des émotions qui émergent du regard et la relation. La respiration ouvre la porte à l’élément suivant :
La conscience de l’ENERGIE, comme une réalité incontournable. Bien que mesurable et compréhensible par l’intellect, car centre des considérations scientifiques, il s’agirait de la percevoir autrement que par une conceptualisation. De la rencontrer expérientiellement, et de la manipuler par le corps et l’intention.
C’est précisément le mariage de la conscience et de l’énergie, dans le cadre d’une présence à la relation, où se déroulent regard et respiration, qui ouvre la porte à la guérison de l’inacceptable. A la dissolution des émotions cristallisées, à la pulvérisation des murs et remparts, constituant cet édifice que nous avons érigés au milieu de cette infinie et mystérieuse forêt qu’est le vivant.
C’est alors que « quelque chose » frappe à notre porte. Un mystérieux attracteur, déclencheur du sentiment mystique et transpersonnel, qui va nous demander un certain courage pour sortir de cet édifice, narratif, identitaire, conceptuel et sécurisant. Si nous tendons l’oreille, nous entendons son murmure : « Je favorise celui qui me sert par son courage et sa confiance ».
Par un Curieux Hasard - Stephan Schillinger
Extrait des livres "Par un Curieux Hasard", disponibles sur curieuxhasard.com/boutique
(illustration : artiste à determiner)
