21/05/2025
Pour ma part, j’ai adoré découvrir les joies de la lecture avec cette collection qui a accompagné mes jeunes années, mais quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre que les nouvelles éditions de ces romans pour enfants ont été simplifiées ! Les phrases sont désormais raccourcies et certains mots tels que 𝒑𝒊𝒕𝒕𝒐𝒓𝒆𝒔𝒒𝒖𝒆, 𝒆𝒔𝒔𝒆𝒏𝒕𝒊𝒆𝒍, 𝒄𝒉𝒂𝒎𝒑𝒆̂𝒕𝒓𝒆, 𝒆𝒏𝒕𝒉𝒐𝒖𝒔𝒊𝒂𝒔𝒎𝒆, 𝒃𝒂̂𝒕𝒊𝒔𝒔𝒆, 𝒗𝒆𝒔𝒕𝒊𝒃𝒖𝒍𝒆, 𝒓𝒆́𝒕𝒐𝒓𝒒𝒖𝒆𝒓, 𝒆́𝒈𝒂𝒚𝒆𝒓... ont tout bonnement disparus.*
Quelle tristesse ! Prendrait-on nos enfants pour des imbéciles ignares et incapables de saisir le sens d’un mot grâce au contexte ? Comment peuvent-ils alors se les approprier et apprendre à les orthographier s’ils ne les rencontrent jamais ?
Les enfants ont des capacités immenses mais comment leur laisser l’opportunité de les développer en leur servant de la bouillie ? Personne n’aurait l’idée d’utiliser ses dents en recevant de la nourriture pré-mâchée !
Si vous avez la chance - contrairement à moi - d’avoir encore vos anciennes éditions, conservez-les !
* pour davantage d’infos, je vous encourage la lecture de 𝘓𝘢 𝘧𝘢𝘣𝘳𝘪𝘲𝘶𝘦 𝘥𝘶 𝘤𝘳𝘦́𝘵𝘪𝘯 𝘥𝘪𝘨𝘪𝘵𝘢𝘭 de Michel Desmurget dont voici un extrait :
« Évidemment, l’atteinte faite au langage dépasse largement le cadre des évaluations académiques formelles. Elle s’incarne aussi dans la « vraie vie ». En ce domaine il apparaît ainsi, par exemple, que les enfants d’aujourd’hui sont incapables d’absorber les ouvrages de la « Bibliothèque rose » que lisaient aisément leurs ascendants dans les années 1960-1970. Pour ne pas condamner Fantômette ou Le Club des Cinq aux oubliettes, nos amis éditeurs ont dû se lancer dans une vaste opération de réécriture. Tout est désormais court et concis. On ne précise plus « le pique-nique marqua une halte agréable, dans un cadre champêtre à souhaits » ; on écrit « la famille s’arrête pique-niquer en haut d’une colline ». Fini le passé simple, les mots sortant de l’ordinaire, les formes singulières, les descriptions fécondes ; trop compliqués pour ces pauvres enfants du XXIe siècle. »