
24/08/2025
Je réagis à ce post car le mot « concurrence » m'irrite profondément. Pourquoi parler sans cesse de concurrence alors que nous devrions partager un même but : offrir des soins et un accompagnement de qualité à la population jurassienne ? Les acteurs privés portent des valeurs fortes et un sens de la qualité indispensables. Normal : sans clients ni collaborateurs, ils n'existeraient pas.
Pensez-vous que nous choisissons nos clients ? Nous acceptons souvent des prestations non rentables, avec de longs déplacements, parce que personne d'autre n'y va. Nous ne pouvons pas dire non : la prochaine fois, on ne nous sollicitera plus. Contrairement au public, nous ne recevons pas de subventions. Ne vaudrait-il pas mieux réfléchir ensemble pour relever les défis à venir : manque de ressources, augmentation de la demande, vieillissement, complexité des soins ?
Imaginons un réseau de soins jurassien où public et privé coordonnent les demandes. Une centrale de demandes orienterait les patients vers des professionnels selon leurs compétences et leur proximité. Si une organisation a de la capacité d'accueil et une autre moins, la variation serait mieux absorbée. Le patient serait accompagné au moment où il en a réellement besoin, et non « placé là où il y a des trous ».
Les collaborateurs bénéficieraient de journées plus équilibrées et d'une meilleure qualité de vie professionnelle. Au lieu d'envoyer deux équipes distinctes dans un lieu éloigné, on pourrait regrouper les interventions et optimiser les trajets. J'en suis persuadé : nous y gagnerions en qualité des soins, en satisfaction des personnes concernées, en économies et en écologie. La coopération devrait primer sur la concurrence pour le bien commun du Jura. Construisons des passerelles durables entre acteurs, partageons bonnes pratiques, ressources et offres de formation continue, afin d'assurer une prise en charge de manière coordonnée, résiliente et centrée sur la personne dans le canton.