06/05/2020
J'ai malheureusement eu du mal à faire vivre Info-Endo mais me réjouis de m'y remettre !!
J'ai beaucoup d'idées, d'envies, de jolis projets à vous partager ^^
Je me fait opérer ce lundi 11.05.20 si il n'y à pas d'autres rebondissements dus au covid.
Je me réjouis beaucoup bien que j'appréhende... enfin du concret, une preuve, l'explication et la confirmation de mes douleurs et symptômes...
J'espère aussi un soulagement pour longtemps, la réparation de mon instrument de travail, pouvoir chanter à nouveau...
Je suis touchée, car beaucoup beaucoup de ceux que je connais, proches comme lointains, pensent qu'une fois opérée je serai guérie définitivement, que tout repartira comme avant et que j'aurai vite oublié cette galère... et je m'imagine déjà leur expliquer que non, je ne somatise pas...
Je pense ne pas être la seule dans ce cas.
Comme avant... parlons-en:
Si ils savaient qu'avant, c'est plus de 25 ans à tenter de me convaincre que c'est normal, que ça n'est rien, à me faire violence, quotidiennement, pour me lever, sourire et cacher ce mal indicible et humiliant, invisible, étant même devenue capable de "m'empêcher de m'évanouir" en public...
Je n'ai plus la force ni l'envie, à 39 ans, de m'adapter à autrui au dépend de ce que je suis, de mener une "double vie" pour éviter à ce dernier de se retrouver face à ses peurs les plus profondes, de cacher, par empathie ou par pudeur...
Je suis d'ailleurs choquée à chaque fois que je lis ou entend qu'il s'agit d'une maladie bénigne, rare, anodine ou à la mode... choquée qu'elle soit encore si méconnue et méprisée...
L'endométriose est un handicap!
La grossesse, les hormones, les opérations, les régimes anti-inflammatoires, le jeune, la ménopause, la psychanalyse, et j'en passe, ne la guérissent pas !
Je considère les soins proposés actuellement comme des soins palliatifs.
Il n'y a actuellement aucun traitement valable qui existe pour guérir cette maladie. Choisir entre la peste et le choléra, délicat...
Plusieurs ont la chance que l'endométriose qui les habites s' endorme un temps ou très longtemps, suite à...
Certaines sont miraculeusement guéries...
Mais la plupart (soit quasi 1 femme sur 10) en souffriront, souvent quotidiennement, parfois jusqu'à leur mort...
L'endométriose ne tue pas, oui, peut-être, pas directement, mais elle reste une jumelle du cancer (elle s'oppère d'ailleurs de la même manière, mais en essayant de préserver un maximum les organes -ben oui, comme on en meurt pas, hem-) avec les souffrances, la fatigue et les incertitudes que cela amène, les "traitements" hormonaux accompagnés de leurs effets secondaires souvent nombreux et parfois violents, les mieux, les rechutes, la douleur,et ce, à vie...
Perdre au fil du temps un rein, un bout de foie, de colon, de poumon, de vessie, de re**um, l'utérus, parfois plusieurs d'entre eux en même temps, avoir des trous dans le diaphragme, des nerfs abîmés et j'en passe... est-ce vivre?
Être ménoposée à 13 ans avec tout ce que cela implique, porter une poche fécale à vie, faire des séjours mensuels à l'hopital, pleurer du sang tous les mois, devoir se sonder pour uriner, ne plus pouvoir manger correctement, avoir des douleurs au lieu du plaisir lors des rapports sexuels, subir la fatigue chronique, être stérile tout en ayant le ventre d'une femme enceinte et en subissant un accouchement tous les mois, être confiné à vie, le tout en sourire... est-ce vivre?
Je veux croire que je ferai partie de celles pour qui l'endométriose s'endormira pour toujours et que le prince charmant ne la retrouvera jamais et je crois aux miracles de la Vie, de Vie, de mon Créateur...
Quoi qu'il advienne, je ne pourrai m'empêcher de parler en mon nom et au nom de toutes celles qui subissent cette maladie chronique, de mettre en lumière, tenter de briser le tabou qui l'entoure...
Prenez soin de vous en ces temps spéciaux
Héloïse