Courses, préparations de repas, besoin d’acquérir des compétences culinaires, plats en lien avec des moments de vie, charge mentale... Il est souvent conseillé de ne pas manger ses émotions, de ne pas se remplir pour combler le vide que l'on peut ressentir à certains moments de sa vie. Mais après l'avoir conscientisée et alchimisée par tout le travail qui va être fait. La vue, l'ouïe, l'odorat, le
toucher, le goût, sentir son cœur battre, ses poumons se remplir et se vider si naturellement, puis se ressentir dans son entièreté et observer son environnement. Quelle est l'émotion qui se présente? Autour de soi qu'est-ce qui nous attire? Qu'est-ce qui nous donne de l'appétence? Qu'est-ce qui à contrario nous dégoûte (ce qui bien souvent est le plus intéressant à travailler)
De quoi avons-nous envie? Sucré, salé, acide, amer, umami? Cru ou cuit? Végétal, lacté ou carné? Quelles couleurs m'attirent? Quelles sont les épices ou plantes qui me viennent spontanément? Et si l'envie est de travailler le produit brut il le sera ainsi. Vient ensuite la préparation, par le travail de nettoyage, de découpe, de cuisson et d'assaisonnement, la présentation, puis vient le moment de l'expression de ce que l'on a devant soi, de ce qui nous a amené à ce plat, quelque soit son aspect et l'accepter comme étant une brique de notre construction. De donner enfin son aval sur ce, sur quoi nous avons choisi d’œuvrer. Une brique solide que l'on a travaillé, compris, renforcé et qui va nous servir d'appui. Puis nous allons déguster ce plat tout en partant du principe dès le départ que le goût n'est pas la finalité. La finalité c'est l'expression d'une émotion que l'on souhaite s'approprier en plein, en faire matériellement l'expérience pour pouvoir l'intégrer, la digérer et naturellement s'en débarrasser. La finalité de tout ça? Aller mieux! Se nourrir! Déguster ! Se régaler ! Plus seulement de façon mécanique uniquement pour ne pas mourir, mais en prenant conscience que lorsque nous mangeons nous faisons un acte d'amour vis à vis de nous et vis à vis des autres. Les émotions nous nourrissent beaucoup plus que ce que nous tendons à imaginer, même si dans le langage courant beaucoup d'expressions sont liées à la table ou à la cuisine, nous avons tendance à les verbaliser sans les intégrer. Reprendre confiance en soi, remettre l'émotion dans son rôle d'expérience et choisir ce que l'on en fait (ou pas), se réapproprier un lieu dans lequel on avait jamais vraiment éprouvé de plaisir ou qui nous intimide parce qu'il nous semble hors de portée ou détesté pour plein de raisons diverses et variées. Retrouver le goût... le plaisir, apprendre à écouter ses envies (parfois le corps demande ce dont il a besoin, et il est bon de l'écouter), matérialiser ses envies, avoir dans ses mains quelques outils qui nous permettent par la suite de choisir de quelle façon nous pouvons traiter l'émotion qui se réveille par une odeur, un goût, un contexte environnemental ou social. Aller mieux et apprendre à se faire du bien avec douceur. Mettre de l'Amour dedans!
