26/05/2025
Quand le soin devient performance : réflexions d’un praticien engagé
Dans la pratique du massage, l’envie de bien faire est naturelle. Elle naît du désir de soulager, de satisfaire, d’offrir une expérience marquante. Mais cette intention, si elle devient trop présente, peut se transformer en pression silencieuse.
On cherche à “réussir” sa séance, à laisser une bonne impression, à faire revenir le patient. Et parfois, sans retour concret, un doute s’installe. Non pas sur l’autre, mais en soi : ai-je été à la hauteur ? est-ce que cela a suffi ?
Ces réflexions ne relèvent pas d’un manque de compétence, mais d’un investissement profond. Elles rappellent que, dans le soin, la frontière est parfois fine entre implication sincère et exigence de performance.
Avec le temps, on apprend à repérer ces élans, à en comprendre l’origine. Mais rien n’est jamais vraiment acquis. Il y a toujours cette voix intérieure qui s’invite après une séance, parfois discrète, parfois insistante — celle qui questionne, qui compare, qui doute. On oscille alors entre la sensation d’avoir offert quelque chose de juste… et l’impression d’être passé à côté. Ce mouvement fait partie du chemin. Peut-être qu’il ne s’agit pas de s’en débarrasser, mais de l’apprivoiser, comme un rappel à rester sincère, vivant, en lien.