
30/11/2024
Ne me laisse pas pleurer maman. Mes poumons ne s’agrandiront pas, je ne serai pas plus fort, je ne serai pas plus sage.
Ne me laisse pas pleurer maman. N’écoute pas ces remarques, tes baisers ne me gâteront pas, ta poitrine ne me rendra pas dépendant, je ne le fais pas pour t’embêter.
Ne me laisse pas pleurer maman. Je ne peux faire confiance qu’à toi, je ne connais que ta voix, ton odeur, je ne pense qu’à toi depuis que je suis sorti de ton ventre.
Ne me laisse pas pleurer maman. Ne m’apprends pas à me consoler tout seul, je n’en ai pas besoin, parce que je sais que je peux toujours compter sur toi. Ne les écoute pas. Tu ne me gâte pas quand tu t’occupes de mes pleurs. Je ne te demande pas de réconfort la nuit pour t’embêter, je te cherche parce que j’ai besoin de toi, parce que je ne comprends pas ce monde dans lequel nous vivons, parce que je viens d’apprendre à aimer.
Ne m’apprends pas à pleurer, à souffrir, à être seul.
Je l’apprendrai, je te le promets. Un jour je souffrirai vraiment et mes pleurs ne seront pas pour que tu me prennes dans tes bras ou pour que tu me donnes le sein, un jour mes pleurs seront d’adulte et tu ne pourras pas le consoler. Ce jour-là, je veux me rappeler des jours plus simples. Des jours où mes parents m’embrassaient et seulement avec ça, j’arrêtais de pleurer. Ces jours ne reviennent pas et si je n’en ai jamais eu, je n’aurai plus rien à me rappeler. Ne me laisse pas pleurer maman.
Auteur inconnu