Ngoumela Fondji - NDI SI

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Je lutte pour la réappropriation de nos us et coutumes, de notre identité individuelle, culturelle, cultuelle et spirituelle de notre TERRE MÈRE, Khatiopia (KAMA)

Texte : Les séquelles invisibles du viol de l'imaginaire collectif Il existe une violence qui ne laisse pas de bleus sur...
12/12/2025

Texte : Les séquelles invisibles du viol de l'imaginaire collectif

Il existe une violence qui ne laisse pas de bleus sur la peau mais qui fissure la conscience. Une violence qui ne crie pas, ne frappe pas, ne tue pas physiquement mais qui mutile la capacité d’un peuple à se percevoir comme sujet de son histoire. Le viol de l’imaginaire collectif des peuples d’Afrique fait partie de ces violences-là. Une opération séculaire, si profondément ancrée que ses ravages se manifestent aujourd’hui dans les gestes les plus quotidiens, dans les attitudes les plus banales, dans les conversations les plus anodines.

On croit parfois que ce viol symbolique appartient au passé. Il n’en est rien. Il vit encore sous la forme de bruissements intérieurs, de réflexes défensifs, de pensées brouillées, de réactions disproportionnées ou absurdes. Il vit dans les familles. Dans les amitiés. Dans les rues. Dans la manière dont certains pensent, réagissent, évitent, fuient.

J’ai longtemps observé, perplexe, l’attitude de mon aîné. Une manière étrange d’argumenter, de se contorsionner, de se défendre. Un mécanisme que j’ai fini par nommer « la relativité relative ». Une imposture logique où tout est relatif — sauf sa propre position. Une manière de dissoudre le réel pour ne pas affronter ses contradictions. Si je lui disais : « Ce que tu fais est incohérent », il répondait : « C’est relatif. » Mais lorsque je lui demandais si son propre point de vue était lui aussi relatif, il refusait net. Comment peut-on croire qu’un principe s’applique à tous sauf à soi ? Comment peut-on vouloir régner sur un monde dont on nie l’existence objective ?

Ce n'est pas seulement de la mauvaise foi. C’est un système psychique de survie. Une pensée blessée qui, pour ne pas s’effondrer, se met à tordre la logique jusqu’à ce que tout devienne flou. Une pensée qui passe de la mer à la lave, puis à la montagne, et conclut que la nage fut douce. Une pensée qui n’a plus d’ossature interne solide parce que ses fondations culturelles ont été attaquées pendant des siècles.

Ces séquelles cognitives, il faut les nommer. Car elles ne sont pas individuelles. Elles sont collectives. Elles sont le produit d’une histoire où les repères furent remplacés, ridiculisés, criminalisés. Quand un peuple perd la continuité de son imaginaire, sa pensée se fragmente. Et cette fragmentation se voit dans mille petites choses : la difficulté à planifier, la peur du rêve, l’évitement de la réflexion, la fuite dans la dérision, l’agressivité face à l’ambition, l’hostilité envers celui qui ose penser autrement.

Lorsqu’on tente d’avoir une conversation sérieuse sur l’avenir, sur les projets, sur les stratégies à adopter pour élever sa vie ou sa nation, il suffit parfois d’un mot pour déclencher une tempête. On a l’impression d’avoir réveillé un essaim d’abeilles traumatisées. « Pardon, ferme ta bouche et va prendre une bière. » La phrase tombe comme une gifle. Pas seulement une gifle personnelle : une gifle civilisationnelle. Comme si réfléchir était devenu un acte suspect. Comme si penser une trajectoire digne était une provocation. Comme si l’imaginaire avait été tellement amputé qu’il ne supportait plus d’être éveillé.

Et il y a cette autre phrase, glaçante dans sa banalité : « Tu as fait quoi, on a vu. »
Elle sert à éteindre toute étincelle. Elle dit, en filigrane : « N’essaie plus. N’imagine plus. Ne dérange pas. »
C’est le langage de ceux dont l’élan vital a été étouffé par des siècles de négation.
C’est le langage de ceux que l’on a dressés à vivre en mode survie, jamais en mode création.

Quand l’imaginaire d’un peuple est violé, il développe des défenses paradoxales : une méfiance envers le rêve, une hostilité envers l’audace, une suspicion envers l’intelligence. Beaucoup finissent par fonctionner comme des automates, coupés d’eux-mêmes, de leur histoire, de leur désir. Ils avancent sans mouvement intérieur, comme si l’énergie primordiale avait été débranchée. Des êtres en marche mais sans direction. Des vivants qui ne savent plus que respirer.

Je ne raconte pas cela pour accuser les individus. Je raconte cela pour dévoiler le mécanisme. Car dès que l’on comprend le mécanisme, quelque chose se déverrouille. Et dès que quelque chose se déverrouille, une réparation devient possible.

Nommer le viol de l’imaginaire collectif, c’est commencer à reconstruire.
Nommer les blessures transgénérationnelles, c’est permettre à la pensée de retrouver une ossature.
Nommer les contorsions mentales, c’est redonner au réel sa densité.
Nommer la peur du rêve, c’est rouvrir le champ des possibles.

Ce texte n’est pas un cri de plainte. C’est un diagnostic. Un acte de lucidité. Une mise en lumière des dégâts invisibles. Une invitation à reprendre possession de notre espace intérieur, celui-là même que d’autres ont tenté de dévaster. Une invitation à reconstruire un imaginaire digne, solide, enraciné. Un imaginaire capable de dire : « Nous venons de loin, et nous allons loin. »
Parce qu’un peuple qui répare son imaginaire répare son destin.

Ngoumela Fondji - NDI SI

J'espère qu'on comprend maintenant ce qui nous arrive : UNE CATASTROPHE ANTHROPOLOGIQUE PLANÉTAIRE
12/12/2025

J'espère qu'on comprend maintenant ce qui nous arrive : UNE CATASTROPHE ANTHROPOLOGIQUE PLANÉTAIRE

*Texte : Le viol de l’imaginaire collectif des peuples d’Afrique*Parler du viol de l’imaginaire collectif des peuples d’...
11/12/2025

*Texte : Le viol de l’imaginaire collectif des peuples d’Afrique*

Parler du viol de l’imaginaire collectif des peuples d’Afrique, ce n’est pas convoquer une métaphore spectaculaire. C’est qualifier une réalité historique qui a méthodiquement broyé l’âme de peuples entiers. Une opération de longue durée, conduite avec une précision glaciale, qui ne s’est pas limitée à voler des terres, des corps et des richesses. Elle a pénétré là où les armes n’auraient jamais dû entrer : dans l’espace mental, dans les systèmes symboliques, dans le droit de rêver et de s’aimer.

Ce viol a commencé quand d’autres ont décidé que notre humanité n’était pas complète, que nos cosmogonies étaient des superstitions, que nos langues n’étaient que des dialectes, que nos Forces-Ancêtres étaient des fantômes trompeurs ou des fictions primitives. Ils se sont arrogé le pouvoir de définir la vérité, de redessiner l’histoire, de nommer le monde à notre place. Et ils ont appelé cela civilisation.

Le résultat n’est pas seulement une blessure intime. C’est un désastre culturel et psychique dont les fissures traversent encore nos rues, nos écoles, nos médias, nos familles. Nous sommes plusieurs générations à porter dans le sang un doute qui ne nous appartient pas : ce soupçon toxique selon lequel nous serions nés déficitaires, incomplets, à reconstruire avant même d’exister.

Ce doute-là, ce n’est pas nous qui l’avons produit. On nous l’a inoculé. C’est la marque la plus efficace de ce viol symbolique. Quand un peuple commence à douter de sa valeur, de son esthétique, de son intelligence, de sa spiritualité, il n’a plus besoin de chaînes : il se surveille lui-même. Le colon peut rentrer chez lui, le travail continue tout seul.

Ce texte n’a pas pour objectif de ressasser la douleur comme un instrument identitaire. Il vise à nommer la violence pour dissiper l’anesthésie. Trop souvent, on nous demande d’oublier, de relativiser, d’être « raisonnables », comme si celui qui crie au milieu d’une maison en flammes était coupable de trop de lucidité.

Je choisis de dire la vérité sans détour : nos imaginaires ont été forcés, amputés, reconfigurés. Et pourtant, malgré cette entreprise de démolition, quelque chose en nous n’a pas cédé. La mémoire s’est cachée dans les chants, dans les gestes, dans les rites, dans les récits initiatiques, dans les pratiques de nos Puissances originelles. Elle s’est incrustée comme une braise dans la nuit, prête à rallumer le sens dès que les conditions s’y prêtent.

L’enjeu aujourd’hui n’est pas la nostalgie. Il est la reconquête. Réparer l’imaginaire, c’est reprendre le droit de raconter le monde selon nos codes, nos forces vitales, nos visions du réel. C’est briser le sortilège qui a enseigné à tant d’enfants noirs à admirer l’autre et à se craindre eux-mêmes. C’est assumer que nous avons été blessés, oui, mais jamais vaincus.

Reconquérir son imaginaire, c’est rétablir l’oxygène. C’est rendre aux générations futures un espace intérieur libéré de la honte importée. C’est le début d’une guérison collective qui ne demande qu’une chose : qu’on cesse de se taire.

Ngoumela Fondji - NDI SI
**A ́

09/12/2025

L'ANCÊTRE

*Texte : Le retour au tribunal des non-dits*Il n’est plus l’enfant.Il n’est plus celui qui observait en silence pendant ...
06/12/2025

*Texte : Le retour au tribunal des non-dits*

Il n’est plus l’enfant.
Il n’est plus celui qui observait en silence pendant que les adultes fabriquaient un récit à sa place.
Il revient, debout, avec la lucidité de celui qui sait que son identité a été amputée.

La pièce dans laquelle il entre est la même que dans son enfance, mais quelque chose a changé.
Ce n’est pas la pièce.
C’est lui.

Autrefois il regardait le sol.
Aujourd’hui il regarde droit devant.

Les visages sont les mêmes.
Les discours n’ont pas bougé.
Les masques sont encore en place, impeccables, bien huilés comme des machines à préserver la version officielle.

Il respire, lentement.
Il ne tremble pas.

Puis il parle.

Pas un cri.
Pas un reproche.
Pas une supplique.

Une phrase, simple, inévitable :

*«J’ai besoin de connaître l’autre version»*

Cette phrase ne demande rien.
Elle exige, sans violence.
Elle affirme, sans insulter.
Elle ouvre un gouffre.

Les regards s’évitent.
Le silence se met à suinter.
On entend la panique muette de ceux qui ne veulent pas que la vérité sorte.

La mère, ou celui qui possède la version dominante, se crispe.
Ceux qui ont bâti leur identité sur la version officielle ont peur :
si l’autre version sort, sur quoi vont-ils s’appuyer pour continuer à exister ?

On lui demande s’il n’a pas honte.
S’il veut vraiment “remuer le passé”.
S’il veut “détruire la famille”.
Les phrases classiques des gens qui protègent leur trône.

Mais il ne recule pas.
Parce qu’il sait que toute famille fondée sur un mensonge est déjà détruite.

Il avance encore :

« Je ne suis pas venu chercher un coupable.
Je suis venu chercher ce qui me manque. »

On ne peut rien lui opposer à ça.
Parce qu’il ne veut ni vaincre ni punir — il veut se compléter.

Alors l’impensable arrive.

Les fissures.
Les dénégations.
Les justifications.
Puis, malgré eux, les vérités qui glissent, qui fuient, qui sortent malgré les dents serrées.

Et dans ce flot, il découvre une chose essentielle :

personne n’avait toute la vérité.
Pas même celui qui parlait à sa place depuis toujours.
Pas même celui qui était réduit au silence.

La vérité totale était éparse, prisonnière de plusieurs bouches, de plusieurs douleurs, de plusieurs peurs.

Il comprend alors que la justice ne consiste pas à trancher, mais à additionner ce qui a été séparé.

À cet instant précis, il n’est plus l’enfant.
Il n’est plus la victime d’un récit volé.
Il devient l’architecte de son identité.

Parce qu’il choisit de reconstruire à partir de toutes les voix, même celles qui font mal, même celles qu’il aurait préféré ne pas entendre.

Il se reconstitue avec la vérité entière — pas avec la version qui flatte.

Et dans ce face-à-face, c’est la famille entière qui se retrouve forcée de regarder ce qu’elle fuyait depuis des décennies :

ce n’est pas la vérité qui détruit,
c’est le mensonge.

Ngoumela Fondji - NDI SI
́rité

Texte : Père, tu me manquesLe manque n’est jamais une simple absence. C’est une cavité qui respire, un vide qui palpite....
05/12/2025

Texte : Père, tu me manques

Le manque n’est jamais une simple absence. C’est une cavité qui respire, un vide qui palpite. Quand un père disparaît, ce ne sont pas seulement ses gestes qui quittent la scène, mais aussi l’architecture intérieure qu’il avait cimentée en nous. Devant le gouffre, je reconnais aujourd’hui l’offrande extraordinaire qu’il fut : une base, une référence, une verticalité qui tenait mon monde debout.

J’ai eu le réflexe — presque infantile dans sa logique, presque héroïque dans son intention — de chercher un substitut du côté maternel. Une tentative de transfert, dirait la clinique, un glissement psychique pour combler la brèche. Mais l’objet maternel ne pouvait pas porter ce poids-là. Je lui ai demandé fermeté, constance, présence, là où elle ne peut offrir que contorsions, instabilité et ambiguïtés. J’ai voulu faire d’un roseau un pilier. Le résultat, c’est l’effritement des passerelles que je reconstruis sans cesse, comme si le chantier de ma vie devait rester en travaux perpétuels.

Puis je me suis tourné vers mon beau-père. Là encore, un espoir mal situé : l’illusion d’une figure masculine solide, un père de seconde main, prêt à jouer la partition. Mais l’homme est un labyrinthe d’ambivalence. Son discours poli cache une mécanique de manipulation. Sa parole, au lieu d’asseoir le réel, le détourne. Il ne soutient que quand le public regarde, comme si la présence de témoins était sa seule morale. En clinique, on dirait un moi social hypertrophié, mais un moi intime inexistant. Pour moi, ce fut un rappel cuisant : toutes les silhouettes masculines ne sont pas des hommes debout.

Alors j’ai cherché ailleurs. Errance projective. Dépôt d’attentes sur des inconnus, des passants, des personnages de circonstances. Je croyais diversifier. En réalité, je cherchais mon père. Son intégrité compacte. Sa franchise comme une lame. Sa manière de prendre le problème d’autrui dans sa main, de le porter jusqu’au dénouement comme une dette sacrée. Il était un repère cardinal dans un monde en perte de boussole.

L’espèce à laquelle il appartenait semble éteinte. On pourrait presque en faire un chapitre de paléontologie affective : disparition d’une lignée d’hommes entiers, évaporés comme les dinosaures, engloutis comme les secrets des pyramides.

Et voilà qu’au moment crucial où mes ancêtres me demandent de poser un toit sur mon autel, la scène familiale rejoue ses vieux symptômes. Mon beau-père brouille les tarifs et noie les accords. Ma mère convoque sa dramaturgie habituelle, injecte de la dette symbolique comme on verse du poison à petite dose. Elle paie ce qui n’a pas été discuté, crée une confusion volontaire, et me prépare déjà comme bouc émissaire. En clinique, ça se nomme triangulation toxique : un lien qui en utilise un autre pour décharger sa propre responsabilité.

Je regarde cela, et ça me lacère. J’ai l’impression d’assister à une conjuration contre l’ordre intérieur que mes ancêtres tentent de restaurer en moi : le DROIT, la MÉMOIRE, la MÄAT. L’univers que mon père incarnait se heurte au théâtre diffracté du présent.

Quand il prenait la situation de quelqu’un en main, c’était sans artifice. Son implication était totale, presque monastique. Il agençait le réel avec une précision chirurgicale. Il s’y mettait comme on entre en bataille : le cœur droit, la rigueur comme armure, la parole comme outil. Il ne connaissait ni la compromission ni l’esquive. Sa façon d’agir était une clinique de la droiture, une thérapeutique par l’exemple.

Aujourd’hui, je constate cette vérité inconfortable : je ne cherche pas seulement un père perdu, mais la structure même qu’il avait installée en moi. Cette ossature qui manque, c’est ce que je tente de reconstruire seul. Et c’est précisément dans cette reconstruction que les Ancêtres me guettent, me guident, et m’attendent.

Ngoumela Fondji - NDI SI

*Texte : Est-ce que la famille africaine a encore un sens ?*Quand on prononce le mot famille, les grandes illusions se l...
04/12/2025

*Texte : Est-ce que la famille africaine a encore un sens ?*

Quand on prononce le mot famille, les grandes illusions se lèvent comme des fantômes bien éduqués : *Protection. Sécurité. Soutien. Réconfort.*
Autrefois, ces mots avaient un poids. Aujourd’hui, au contact du réel, ils sonnent comme des hallucinations venues d’une époque disparue.

*La famille africaine devait être un sanctuaire*. Un espace où l’on grandissait avec des muscles psychiques solides, un lieu d’ancrage énergétique, un socle qui préparait à la vie.
Ce qu’on en voit maintenant ressemble à un autel renversé. Les piliers ont cédé.
La charpente morale a pourri.
Et dans les interstices, la moisissure a pris racine.

Cette famille qui se disait matrice est devenue une poubelle émotionnelle où chacun déverse ses frustrations, ses jalousies, ses insécurités ancestrales.
On n’y transmet plus l’énergie vitale, mais l’angoisse.
On n’y protège plus, on y dévore.

C’est une termitière qui ronge son propre bois, un animal qui se mange la queue pour survivre un jour de plus.

Je repense à mon parcours : mes études, mes relations, mes engagements. Je croyais naïvement avoir une alliée — une confidente qui marchait avec moi. J’étais prêt à donner jusqu’à ma respiration pour elle. *Pendant que je rêvais de loyauté, elle faisait des calculs.*
Chaque geste de ma part était pour elle une opportunité. Chaque parole, une monnaie. Chaque vulnérabilité, une ouverture pour avancer ses pions.

Je suis tombé du haut de ma propre innocence quand elle a renié — sans frémir — l’apport de mon père dans sa vie. Une ingratitude clinique, presque chirurgicale. Puis ma femme a dévoilé l’arnaque complète qu’elle tissait autour de moi, sous couvert de « soutien » et de « fraternité ». Je n’ai pas voulu croire parce que j'estimais que ma femme allait trop loin dans l'analyse mais le regard d'une femme mérite son évaluation. Alors, j’ai observé par moi-même et j’ai vu l'horreur se décliner sous mes yeux ahuris.
Et ce que j’ai aperçu m'a percuté de plein fouet, cela m’a brûlé l’intérieur comme un acide.

Et ce n’est pas tout. Si cela s'arrêtait juste à cette cousine.
Dans cette même famille, les figures censées être les gardiennes — les oncles, les tantes, les grand-mères — se transforment en centres de dispersion toxique. Des êtres qui ne transmettent plus les bénédictions, mais les blessures. Qui sèment la division avec la précision d’un chirurgien, mais pour le plaisir du chaos.

*On dirait que la famille s’est transformée en nid de scorpions, chacun avec son venin, chacun prêt à piquer avant même d’être menacé.*

Tout le monde parle de solidarité africaine. C’est devenu une blague cruelle.
La solidarité existe, oui… mais uniquement pour te dépouiller.

La famille ne protège plus. Elle consomme. Elle exige. Elle siphonne. Elle manipule, culpabilise, infantilise.
Elle étouffe les talents.
Elle bouche les horizons.
Elle écrase ce qui dépasse.
Et quand tu t’en sors malgré tout, elle te regarde comme un traître.

La grande vérité, la plus sale, la plus difficile à dire en public, c’est celle-ci :
*Nous avons hérité d’une famille qui n’est plus une matrice, mais un piège.*
Un piège tissé par les frustrations transgénérationnelles, les humiliations historiques non digérées, la misère psychique, la jalousie érigée en sport national.

La famille devait être un refuge. Elle est devenue un poignard planté dans le dos.
Et le plus tragique, c’est qu’on tend encore le dos, par tradition, par loyauté mal placée, par peur d’être seul.

Ce texte ne cherche pas la consolation. Il révèle simplement ce que beaucoup vivent en silence : La famille n’est plus ce qui nous élève.
Elle est malheureusement plus souvent ce qui nous fracture que ce qui nous rassemble.

Ngoumela Fondji - NDI SI

*Texte : la folie à nos tables*Pourquoi la folie rôde-t-elle toujours autour de la nourriture et de l’alcool ? Pourquoi ...
03/12/2025

*Texte : la folie à nos tables*

Pourquoi la folie rôde-t-elle toujours autour de la nourriture et de l’alcool ? Pourquoi suffit-il de mettre des assiettes et des verres entre les êtres humains pour réveiller des monstres qu’ils cachent soigneusement le reste du temps ?

J’ai observé ce théâtre étrange : dès qu’on partage un repas, la politesse disparaît, les corps se poussent, les langues se transforment en lames, les frustrations s’ouvrent comme des plaies. Ce n’est plus une réunion, c’est une jungle.
Professions, diplômes, grades sociaux — tout ça fond comme du beurre en plein soleil. Même l’élite la plus policée laisse sortir le gouffre psychique tapie sous la chemise repassée.

Le riche n’est pas l’exception de cette farce. Il est souvent le premier à tomber.
Sa générosité devient un piège.
Son argent n’est pas un partage, c’est une arme : qui mange à sa table doit marcher au pas, doit rire à ses blagues, doit courber l’échine pour mériter chaque bouchée.
Dès qu’on arrête de se plier, il ferme le robinet.
Ce n’est pas la nourriture qu’il offre. C’est la domination.

Et dans la même salle, le pauvre frôle la folie pour une autre raison.
Il mange pour survivre, mais il se bat aussi pour sauver sa dignité. On lui a appris que sans possession matérielle, il n’est rien. Alors il s’arrache une parcelle de pouvoir par la bouche, par l’assiette, par l’excès — pour combler le vide intérieur.

Autour de la nourriture, l’âme humaine tombe le masque.

Psychologiquement, c’est très simple : manger active le rapport primal au monde. Lutte pour la survie, hiérarchie, contrôle du territoire, peur de manquer. Derrière nos habits, nos diplômes et nos parfums, nous restons des animaux qui veulent s’assurer qu’ils ne mourront pas demain.

Ésotériquement, c’est encore plus violent : la nourriture est énergie. Quand elle circule, elle révèle les blessures énergétiques. Le plexus solaire — centre de la volonté, de l’ego et du pouvoir — explose. Celui qui manque hurle. Celui qui domine écrase. Les traumas se réveillent, les mémoires de famine, d’humiliation, de guerre, de privation remontent à la surface.
On ne se bat pas pour la nourriture.
On se bat contre l’histoire qui nous a affamés.

Banquets, fêtes, mariages, funérailles… il suffit d’observer.
On croit fêter la vie.
En vérité, on expose la douleur psychique de chacun, mise à nu autour d’une table.

Alors qui est à plaindre — le pauvre ou le riche ?
La réponse est brutale : les deux.
Parce que les deux sont prisonniers de la même peur fondamentale : ne pas être assez, et croire que l’assiette peut combler ce manque.

La folie qui flotte dans l’air lors des repas parle de nous.
Elle dit que l’être humain n’a pas faim seulement de nourriture.
Il a faim d’amour, de reconnaissance, de pouvoir, d’identité, de place, de sens.
Et quand ce vide intérieur n’est pas nourri de l’intérieur, il dévore tout autour de lui.

La table est un miroir.
Ce qu’on y voit n’est jamais les plats.
Ce qu’on y voit, c’est l’âme nue — et parfois ça fait peur.

Ngoumela Fondji - NDI SI

*Texte : Comment identifiez-vous votre ami ?*Avez-vous un ami ? Et comment diable le savez-vous ? Par le rire partagé, p...
02/12/2025

*Texte : Comment identifiez-vous votre ami ?*

Avez-vous un ami ? Et comment diable le savez-vous ? Par le rire partagé, par des souvenirs, par l’habitude ? Par la répétition des gestes ? Ou par la douleur qu’il laisse quand il vous quitte ?
Je croyais en avoir un. Je lui avais donné un nom trop lourd pour lui : FRATELLI. Le frère. L’intime. Le reflet.
J’avais cette naïveté toxique : penser que les gens voient le monde comme moi. C’est ainsi qu’on se brûle.

Il me parlait de ses aspirations, de son désir d’entrer dans les ordres. Un fantasme religieux qui tournait en boucle comme une cassette usée. Je regardais ça avec un mélange de tristesse et de lucidité. Je n’avais pas le droit — ni le pouvoir — de le détourner de son rêve. Je n’étais que le témoin muet de son obsession.

Avec le temps, l’image s’est éclaircie. Sous la dévotion apparente se cachait un conflit psychique massif : une guerre ouverte avec l’autorité paternelle. Ce n’était pas Dieu qu’il cherchait. C’était la fuite. La désertion. Le refus de se voir en vrai.
Et j’étais ce miroir qu’il approchait sans jamais s’y regarder. Un miroir qu’il espérait voir se briser avant d’avoir à affronter son propre reflet.

Mais le miroir n’a pas craqué.
Il a même brillé — c’était le problème.
Chaque étape de ma vie s’accomplissait, et dès qu’une victoire surgissait, une autre pointait déjà. Pendant qu’il rêvait de lumière, je la vivais. Il me voyait devenir cette étoile sombre, sabre en main, que rien ne semble pouvoir stopper.

Et sans que je ne m’en rende compte, je servais de pilier à son chaos intérieur.
Je cochais sans effort deux cases essentielles pour lui :
• l’accès facilité à l’argent
• le rôle de pare-chocs émotionnel quand le monde le frappait
Je n’étais pas un ami. J’étais une ressource. Une béquille. Une armure de location.

Quand j’ai compris ça, la relation s’est fissurée.
J’ai commencé à reprendre ma place.
Alors il a sorti son arme : la religion. Il a essayé d’utiliser Dieu comme une massue contre ma réussite. Comme si mes victoires n’étaient pas les miennes, comme si elles étaient suspectes.
Devant le tribunal de son imaginaire divin, mes ancêtres devenaient des coupables, mes efforts des blasphèmes. Tout pour étouffer ma tête sous l’eau et sauver l’image qu’il avait de lui.

La distance s’est transformée en mur.
Le mur en fossé.
Aujourd’hui, on se voit à peine, de loin, comme deux continents qui ont cessé de se toucher.

Et dans cette séparation, j’ai appris ce qui pique le plus :
Le vrai ami que je cherchais désespérément n’a jamais été en dehors de moi.
Il était là depuis le début — dans ma propre poitrine, dans cette partie de moi que je refusais de reconnaître comme suffisante.

L’amitié… ce n’est pas celui qui dit je suis là.
C’est celui qui reste lorsque vous cessez d’être utile.

Le reste, ce ne sont que liens de convenance, loyautés parasites, fraternités de circonstance.

La véritable fraternité se construit avec soi d’abord.
Sinon, on devient la proie parfaite pour ceux qui manquent d’eux-mêmes.

Ngoumela Fondji - NDI SI
Jerode Ndikumana

*Texte : Le naïf devenu mature par la force des ancêtres*Oui, j’ai été naïf dans le choix de mon épouse.Oui, j’ai été le...
01/12/2025

*Texte : Le naïf devenu mature par la force des ancêtres*

Oui, j’ai été naïf dans le choix de mon épouse.
Oui, j’ai été le dindon d’une mise en scène où je n’existais que comme ressource.
J’ai été la poule aux œufs d’or qu’on protège juste assez pour mieux la ponctionner.

Dans une relation intime, il arrive un moment où l’on est forcé — volontairement ou par effondrement — de mener une autopsie émotionnelle de l’histoire du couple. Sans excuses, sans illusions, sans anesthésie. J’en suis arrivé là.

Dès le départ, j’avais averti mon épouse du danger : ma mère, mes frères, mes sœurs. Je parlais d’expérience. Des années d’exposition à leur toxicité.
Mais mes mots ont été jugés nuls et non avenus.
Un fils qui met en garde contre sa propre mère passe pour un ingrat, un paranoïaque ou un monstre. Elle s’est appuyée sur une croyance naïve : « une mère ne peut vouloir que le bien ». L’adage l’a aveuglée. La réalité allait la dévorer.

Elle soutenait ma famille contre moi. Elle s’est transformée de compagne en adversaire intime.
Ce basculement détruit un couple de l’intérieur : l’homme renonce ou l’homme abdique. Soit il quitte la maison, soit il devient un étranger dans sa propre maison. Il n’y a pas d’issue douce.

Mais la variable imprévisible est arrivée.
Les ancêtres.
Ils m’ont formé, informé, initié. Ils m’ont éduqué pour naviguer dans la vase sociale, dans le langage humain corrompu, dans les attitudes déloyales et manipulatrices dont personne ne veut reconnaître la part destructrice.

Je rêvais d’un projet de vie, de couple, d’enfants, d’univers. Je voyais ma femme comme une pièce centrale du dispositif.
Le réel a pulvérisé la fiction.
C’est depuis le réel que j’ai bâti le nouveau moi : enraciné dans les enseignements des anciens, opérant à la jonction du visible et de l’invisible, solidifié par la transmission.

Elle savait l’influence qu’elle avait autrefois dans ma vie et l’importance qu’elle occupait dans mes projets.
Puis elle a compris que je n’avais plus besoin d’elle pour bâtir.
Elle a paniqué, sans l’avouer.
Quand un oiseau vole jusqu’à la cime des arbres et trouve sa propre nourriture, la main qui le nourrissait avant devient inutile.

Et l’inutile devient hostile.

L’affrontement était inévitable. À un moment, la tension a failli se transformer en violence physique, en expulsion. Elle a compris que les dés étaient jetés.
Je l’avais dit clairement : si mon père n’avait pas insisté, je n’aurais jamais pris épouse.
Mon père n’était plus là physiquement.
Je devais avancer seul, avec son corps subtil à mes côtés. Mission de vie oblige.

Elle a finalement abdiqué, mais pas par lucidité.
Elle a cédé pour deux raisons, très simples :

1. Ma famille ne sait que consommer.

Tant que quelqu’un fournit — argent, attention, énergie — ils sont généreux en flatteries. Mais chez eux, la circulation est à sens unique : ça descend, ça ne remonte jamais.
Même mes enfants étaient traités comme des étrangers. Ce détail l’a frappée plus fort que tous mes discours.

2. J’étais prêt à rompre.

Pas à menacer.
À agir.
À la renvoyer dans sa famille et à valider le divorce.

Là, elle a compris : le paradigme avait changé.
Une transmutation avait eu lieu.
Le naïf était mort.

Je réclamais mes avoirs et mes pouvoirs.
Je ne quémandais plus ce qui m’appartient de droit.
Je ne cherchais plus à convaincre, à expliquer, à supplier.

Je suis le mâle dominant de ma lignée, porteur de la bénédiction et du mandat ancestral.
Je suis le propriétaire légitime de mon trône intérieur.

Le naïf a quitté la cage.
Le souverain a pris place.

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