06/10/2025
ELECTIONS DU 12 OCTOBRE 2025 : L’ENJEU MAJEUR
Le Cameroun, comme plusieurs autres pays avant lui est arrivé à un moment fatidique de son histoire politique. L’enjeu de l’élection présidentielle du 12 Octobre 2025 est loin d’être une affaire de choix du président de la république, c’est plus une affaire de choix d’un ordre de gouvernance.
Le colon n'est pas vraiment parti
C’est un secret de polichinelle que de dire que le Cameroun est l’un de ces pays qui est resté fortement sous la coupe coloniale même après les indépendances. D’André Marie Mbida à Paul Biya, en passant par Ahidjo, le genou du colon est resté permanent sur le cou du Cameroun. Et bien que de manière non officielle les uns et les autres disent que Biya aurait annulé les accords coloniaux avec la France, l’influence de cette dernière dans la vie politique du Cameroun est restée importante.
Les pro-colons à la manœuvre
Le colon qui a le plus sévit au Cameroun et qui est toujours à l’œuvre jusqu’à ce jour, c’est l’ordre gouvernant actuel. La forme de l’Etat laissé par le colon reste celle que les gouvernants actuels appliquent. Et d’ailleurs, la manière dont les hommes de cet ordre gouvernant se comportent n’a rien de diffèrent de la manière dont les gouvernants coloniaux se comportaient. Ces camerounais sensés ramener l’ordre souverain dans le pays, se sont emparés de la souveraineté nationale et en ont fait un bien personnel : ils sont les souverains et le reste du peuple est subalterne ; ils piétinent, humilient, décident de qui va j***r du bien commun ou pas, pillent le trésor national, arrachent des terres, sectarisent la nation, tuent sans que personne ne leur demande des comptes.
Plus que le choix d'un homme à la tête du pays
L’enjeu de l’élection du 12 Octobre 2025 est donc, au-delà du choix d’un homme à la tête de l’Etat, le choix d’un ordre de gouvernance : soit garder l’ordre de gouvernance doublement colonial actuel, soit rompre avec cette vieillerie qui ne fait que du mal à cette nation et avoir le courage d’entrer dans une nouvelle ère de gouvernance souveraine du Cameroun. C’est un choix que les camerounais doivent faire, lorsqu’ils opteront pour l’un des 13 candidats en lice.
Quels choix se présentent aux camerounais ?
A notre observation, sur la liste des 13 prétendants à la magistrature suprême, trois groupes se dégagent :
(1) Le groupe des figures pro-coloniales
Ils sont quatre : Paul Biya, Akere Muna, Bello Bouba, Issa Tchirouma.
Ils incarnent la continuité de l’ordre de gouvernance coloniale et néocoloniale. Ce sont tous des gens qui de par leur âge ont vécu et subit le traumatisme colonial. De ce fait ils demeurent dans une vision coloniale de l’exercice de la gouvernance, une vision étroite, avec la peur mieux l’incapacité d’explorer les horizons hors du joug colonial ; de véritables hommes des cavernes qui restent dans la zone de confort de leur caverne, pourtant le monde est si vaste au-dessus de leur tête. D’ailleurs au moins trois d’entre eux ont dirigé les instances décisionnelles de ce pays pendant plusieurs décennies et le résultat nous le connaissons tous.
(2) Le groupe des figures de la rupture et du changement
Ils sont aussi quatre qui incarnent la rupture d’avec l’ordre de gouvernance coloniale et néocoloniale :
- Cabral Libii qui de mon point de vu, à l’heure actuel porte le flambeau de la rupture et du progrès, de par ses idées bien pensées, bien présentées, et en adéquation avec la rupture et le progrès
- Joshua Osih qui a incarné le changement même au sein de son parti politique le SDF, et qui demeure une figure qui porte les aspirations de changement
- Hiram Iyodi qui représente une toute nouvelle génération, mais dont l’aura politique est encore embryonnaire
- Serge Espoir Matomba que j’ai eu du mal à intégrer dans ce groupe, mais sa constance à candidater pour briguer un mandat présidentiel m’a persuadé qu’il est peut-être porteur de convictions révolutionnaires pour notre pays, son âge parlant aussi pour lui
(3) Le groupe des figures insolites
Insolites, pas parce qu’ils seraient risibles, mais parce que leurs candidatures suscitent une seule question dans mon esprit : « qu’est-ce qu’ils font là ? ».
En somme les Camerounais qui vont voter doivent d’abord réfléchir à quel type de gouvernance ils veulent pour leur pays. S’ils veulent le statuquo et la zone de confort, ils opteront pour un candidat du groupe des figures pro-coloniales. Par contre ceux qui optent pour la rupture avec l’ordre de gouvernance coloniale et acceptent le risque de sortir de la caverne pour découvrir le monde des opportunités différentes de tout ce qu’ils ont déjà connu, ceux-là vont certainement voter pour un candidat du groupe des figures de la rupture et du changement. Mais nous disons, le Cameroun a fortement besoin de changement, le Cameroun a besoin de dirigeants complètement émancipé de la mentalité coloniale, le Cameroun a fortement besoin d’une énergie nouvelle qui lui fera entrer dans une souveraineté aboutie, gage d’un réel épanouissement de tous ses enfants.