22/09/2025
🔴| Je n’oublierai jamais l’année 2018. Ma fille venait d’avoir son baccalauréat. Toute la famille était dans la joie, surtout moi, son papa, car j'avais de grands projets pour elle. J’étais convaincu qu’elle allait briller à l’université.
Mais une fois la rentrée entamée, tout a changé.
Elle commençait à se comporter de manière étrange. Il lui arrivait de mettre sa petite sœur hors de leur chambre, puis de s’enfermer à clé pendant des heures. À plusieurs reprises, j’ai surpris la petite sœur couchée sur le canapé du salon. Quand je la réveillais pour lui demander pourquoi elle dormait là, elle m’avouait que sa grande sœur l’avait chassée de la chambre.
Une nuit, après avoir copieusement grondé ma fille, je me suis vu contraint de retirer la porte de leur chambre. Mais même cela ne suffisait pas : son comportement étrange persistait.
Parfois, elle venait nous demander — à moi et sa mère — de baisser considérablement le volume de nos appareils et de nos voix, car cela la "déconcentrait" dans ses révisions. Nous avons accepté, mais avec beaucoup d’amertume. Elle n’avait jamais été comme ça auparavant. Nous avons tous fait l’université, dans des filières exigeantes, mais jamais cela ne nous avait poussés à imposer un mode de vie aussi radical à notre famille.
À l’approche de la session normale (la SN), elle est venue me présenter une copine chez qui elle souhaitait passer une semaine, pour mieux se concentrer sur ses études. La fille m’a paru normale, et même si cette idée ne m’enchantait pas, je l’ai acceptée, en insistant sur un point : elle devait quand même passer nous saluer tous les jours, pour qu’on sache qu’elle allait bien.
Figurez-vous que je suis même allé jusque chez cette "copine", à plus de trois quartiers de chez nous. Je voulais m'assurer de l’endroit où ma fille comptait passer ses nuits. Je n’y ai rien trouvé d’anormal… et pourtant, ce fut ma pire décision : celle d’avoir accepté ce deal.
Elle ne venait pas à la maison comme convenu. Depuis mon travail, j’appelais mon fils aîné (son grand frère) pour lui demander si elle était passée. Il me répondait que non. Je préférais l’appeler lui, car je craignais que la petite sœur ne me mente. Mon fils me disait que leur sœur appelait juste une fois pour dire qu’elle allait bien. Mais après le premier jour, jusqu’au cinquième, c’était silence radio.
Ma femme a tenté de me rassurer, affirmant que ce silence était sûrement dû à une surcharge d’études. Elle disait échanger avec elle via WhatsApp, mais moi, je n’étais pas tranquille.
Le sixième jour, après le boulot, je suis allé discrètement chez cette "copine", avec deux sachets de friandises et de jus, pour que ma visite paraisse anodine. Mais une fois sur place : obscurité totale. J’ai frappé à la porte, aucune réponse. Je suis allé chez les voisins, et une dame m’a dit que le locataire de la chambre était en déplacement, qu’il faisait de cette "chambre moderne" une sous-location pour subvenir à ses besoins.
Mon cœur a failli lâcher.
J’ai immédiatement appelé le téléphone de ma fille. Ça sonnait, mais elle ne décrochait pas. J’ai contacté ma femme, qui était tout aussi sidérée. Elle m’a dit qu’elle venait d’échanger avec elle sur WhatsApp quelques minutes auparavant. Elle a tenté de la rappeler. Ma fille ne répondait plus. Puis elle a envoyé un simple message disant qu’il n’y avait "pas de réseau". Quand ma femme lui a dit que j’étais devant la maison de sa copine, elle s’est déconnectée. Son téléphone ne passait plus.
J’ai appelé un cousin militaire pour qu’il me rejoigne sur place. J’ai demandé à la voisine si je pouvais avoir le contact du propriétaire de la chambre, mais elle m’a donné le numéro de la bailleresse. Grâce à elle, j’ai pu contacter le véritable propriétaire.
Je lui ai tout expliqué. Quand j’ai enfin eu au téléphone le jeune homme qui avait initialement loué la chambre, je l’ai menacé : qu’il me dise tout, sinon j’amenais la police chez lui. Il m’a supplié et m’a dit qu’il avait sous-loué la chambre à un homme, qui y était venu avec une jeune fille. Il ne connaissait pas ce dernier, mais pouvait me passer son contact.
Je lui ai demandé pour combien de jours il avait cédé sa chambre. Il m’a répondu : une seule journée. Je lui ai ordonné de coopérer et de fixer un rendez-vous à ce garçon, pour qu’on puisse le coincer.
Une trentaine de minutes plus t**d, le jeune me rappelle : il allait rencontrer le garçon au carrefour Yoro Djoss, à Bonamousadi. Il lui avait fait croire qu’il avait perdu un objet de valeur et qu’ils devaient en discuter.
Mon cousin était déjà arrivé. Nous avons pris la route pour Bonamousadi. Quand nous avons garé au niveau du lycée, le jeune m’a envoyé un message : il était avec le garçon, et m’a décrit leurs vêtements. Mon cousin et moi avons sauté de la voiture pour l’intercepter.
Nous lui avons demandé où était ma fille. Il nous a dit qu’elle était "chez lui". Nous avons confisqué son téléphone et l’avons embarqué pour qu’il nous y conduise.
Sur place, il nous a demandé d’attendre dehors : selon lui, ma fille était "sortie de son corps" et si on la bougeait, elle risquait de ne plus revenir. Je l’ai regardé, stupéfait. J’ai appelé ma femme, en larmes. Imaginez un père, perdu, impuissant, devant des inconnus.
Aux environs de minuit, ma fille s’est réveillée, épuisée. Elle était seule dans la chambre. Je lui ai demandé de rassembler ses affaires pour qu’on rentre.
Mais c’est mon cousin qui m’a retenu. Il a saccagé la chambre. À l’intérieur, nous avons trouvé des ingrédients étranges, des seringues, des substances suspectes, des tonnes de livres sur les sciences occultes, avec des couvertures effrayantes.
Nous avons exigé des explications.
Le jeune homme nous a dit que ces objets appartenaient à son groupe d’étude. Il s’est présenté comme le petit ami de ma fille. Ils sortaient ensemble depuis qu’elle était en classe de première, et lui faisait déjà la deuxième année à l’université. C’est lui qui avait eu l’idée de faire passer sa sœur pour une amie, afin de tromper ma vigilance.
Il a avoué pratiquer la magie et les voyages astraux, pour "aller en esprit" dans les cellules informatiques de l’université, lire les épreuves et leurs corrections, ou encore mieux retenir ses cours. Il avait "formé" ma fille.
Elle était là, à côté de moi, le visage baissé, les larmes aux yeux. Elle a confirmé tout ce qu’il disait. J’ai compris alors pourquoi elle mettait sa sœur hors de la chambre : c’était pour ses voyages astraux. Tout s’expliquait.
J’ai voulu douter, mais le jeune homme m’a dit qu’il avait même visité ma maison en esprit, le jour où sa "sœur" est venue me parler. Il m’a décrit des choses que seule ma femme aurait pu savoir. Je n’ai pas voulu en entendre davantage. J’ai pris ma fille et nous sommes partis.
Je lui ai interdit formellement de s’approcher de ma fille, que ce soit physiquement ou en esprit.
J’ai ensuite fait appel à un prêtre exorciste. Il nous a expliqué que le voyage astral, en soi, n’était pas mauvais, mais qu’il nécessitait des sécurités rigoureuses. Sinon, certains esprits pouvaient vous piéger, voire vous capturer. Il ajouta que des voyages trop fréquents pouvaient rendre paresseux, amorphe, voire causer des maladies ou entraîner la mort.
J’ai pris sur moi la décision difficile d’interrompre les études de ma fille pendant deux ans, le temps qu’elle se stabilise. Pendant ces deux années, je ne lui ai pas adressé la parole, malgré ses regrets et les nombreuses lettres qu’elle glissait discrètement dans ma voiture. Cette pression psychologique, je l’imposais dans l’espoir qu’elle change.
Elle a repris ses études en 2020, à l’âge de 19 ans. Jusqu’à présent, tout va bien. Elle est en Master 2. Elle ne manque jamais une occasion de m’appeler pour me donner de ses nouvelles. Je l’ai récemment installée dans un studio moderne, où elle vit avec sa petite sœur.
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Il n’y a aucune exagération à garder un œil attentif sur les moindres faits et gestes de ses enfants. Le monde d’aujourd’hui nous l’impose. Soyons vigilants.
[ndlr : VÉRITÉS CHOCS]