18/09/2024
« Diabète : une insuline injectée une fois par semaine aussi efficace que la quotidienne »
Date de publication : 16 septembre 2024
Le Figaro
« Ces résultats, présentés lors d’un congrès de diabétologie, devraient entraîner une véritable amélioration dans la vie des malades », assure Alissa de Chassey dans Le Figaro.
« Elle s’appelle Insulin efsitora alfa, et la phase 3 de l’étude du Dr Carol Wysham (Centre Rockwood pour le diabète et l’endocrinologie) a confirmé que son injection hebdomadaire était aussi efficace que les injections quotidiennes de la classique Insulin degludec. L’une comme l’autre ont le même objectif : réduire le taux de glucose sanguin chez les patients souffrant de diabète, dont l’organisme n’est plus capable de produire ou d’utiliser sa propre insuline », explique la journaliste.
« Les travaux du Dr Wysham, présentés lors d’un congrès à Madrid et financés par le laboratoire Eli Lilly and Company, qui fabrique le traitement, pourraient donc être une grande avancée pour le quotidien de ces malades », ajoute-t-elle.
« Comme le produit quotidien qu’elle remplace, c’est une insuline dite « lente » : « L’insuline efficace est sous forme de monomère. On va l’injecter sous forme de polymère, elle va se lier à l’albumine, une protéine de transport d’hormones, ce qui va permettre une diffusion progressive» », explique le Dr Olivier Dupuy, chef de service endocrinologie, diabétologie, nutrition à l’hôpital Saint-Joseph, à Paris. « Avec cette nouvelle insuline, « on multiplie la dose par sept, ce qui permet au patient de ne se piquer qu’une fois par semaine » », poursuit-il. « L’étude montre qu’efsitora réduit l’hémoglobine glyquée de façon comparable à degludec. Un résultat suffisant et efficace prouvé sur le long terme », estime le Dr Carol Wysham.
« Cependant, les patients ayant une très forte probabilité d’hypoglycémie doivent être vigilants, selon une étude complémentaire du Dr Richard M. Bergenstal (Centre international du diabète). C’est souvent le cas des diabétiques de type 1 (leur pancréas ne fabriquant plus d’insuline). En effet, les hypoglycémies se sont révélées plus fréquentes avec l’injection d’efsitora (10% des cas) qu’avec l’injection de degludec (3% des cas) », met en garde Le Figaro.
« De plus, les personnes souffrant de diabète de type 1 doivent généralement, en plus de l’insuline « lente », recevoir régulièrement de l’insuline « rapide », selon leurs activités et leur alimentation », note le journal.
« Pour le Dr Bergenstal, il est donc nécessaire de faire preuve de prudence, afin de limiter le risque d’hypoglycémie, tout en maintenant l’efficacité maintenant avérée de l’insuline efsitora », reprend Alissa de Chassey. « On notera que cette nouvelle classe d’insuline est à ce jour réservée aux adultes, les cas de diabète chez les enfants étant majoritairement des diabètes de type 1 », précise-t-elle.
« Les recherches devront être poursuivies, car l’enjeu est de taille pour les malades. Lorsqu’on utilise les injections d’insuline, la précaution est en effet de mise. L’utilisation des seringues et des stylos injecteurs impose de suivre une technique minutieuse. Il faut être parfaitement au point sur les zones d’injection possibles et alterner celles-ci », explique l’article.
« De même, la conservation de l’insuline répond à des exigences strictes : au réfrigérateur avant la première utilisation, puis à température ambiante, mais en évitant les rayons du soleil », complète la journaliste.
« Enfin, une erreur de dose est toujours possible, d’autant que la glycémie est très sensible à l’alimentation, à l’activité physique ou à la consommation d’alcool, notamment », ajoute-t-elle. « Limiter le nombre d’injections permettrait donc de limiter les risques de mauvaise manipulation », résume-t-elle.