21/06/2025
Titre : Magdaline et le Souffle d’Or 🥇
Madrid, Banque nationale d’Espagne🏦. Le cœur de la ville retenait son souffle sous les projecteurs, les hélicoptères tournaient au-dessus du bâtiment, et à l’intérieur, le chaos était parfaitement orchestré. Berlin commandait d’un ton tranchant, Tokyo distribuait les rôles, et les forages pour ouvrir la salle des réserves faisaient vibrer les murs.
Au milieu de ce tumulte, une silhouette avançait lentement, presque en apesanteur. Elle portait une blouse crème tachée de résines végétales, des gants en cuir souple, et à sa ceinture pendaient de petits flacons opaques et mystérieux. Magdaline.
Elle n’était pas braqueuse. Elle était parfumeuse. Alchimiste. Saboteuse des sens.
C’est le Professeur qui avait insisté pour l’intégrer à l’opération.
— Une experte en molécules volatiles, avait-il dit. Elle peut désorienter des gardes avec un parfum, brouiller les détecteurs thermiques, ou recréer l’odeur d’une salle jamais ouverte. Une illusion vivante.
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Dès le deuxième jour du braquage, l’air de la banque commença à changer.
— Ça sent bizarre, non ? demanda Denver.
— Non. Ça sent… vieux bois, dit Nairobi, intriguée.
Magdaline avait vaporisé une composition sur les murs : une senteur antique de myrrhe. Elle l’appelait “Mémoire des coffres”. Elle calmait les otages, troublait les flics.
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Lorsqu’ils durent se déguiser en otages pour une diversion, c’est elle qui appliqua sur chacun un savon sec et invisible à base de lait d’argan, de poudre d’or et de menthe noire — une recette millénaire utilisée dans les palais du Caire.
Berlin, toujours sceptique, fit la moue :
— Tu crois que ton parfum va empêcher les balles de nous viser ?
— Non, dit-elle. Mais il va faire douter le tireur. Assez longtemps pour que tu survives.
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Pendant que les autres manipulaient les lingots, elle, dans une ancienne salle d’archives, faisait fondre silencieusement des blocs de savon précieux. Elle y intégrait de la poussière d’or volée, des éclats de pierre d’ambre, et un concentré de résine de ciste. Elle préparait un savon unique : un souvenir de cette folie dorée.
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Quand la police entra enfin, Magdaline s’était déjà évaporée.
On retrouva simplement une bassine pleine de mousse parfumée, et sur une étagère, des savons soigneusement emballés, marqués d’un sceau en forme de clé.
Les experts olfactifs de la police furent incapables d’en reproduire l’odeur.
Mais ceux qui avaient croisé Magdaline — Tokyo, Rio, Nairobi, même Palerme — eux, se souviennent encore de ce moment précis : quand au milieu d’un braquage, quelque chose d’invisible flottait dans l’air, une chose douce et puissante à la fois.
Un parfum de liberté.
Un souffle de révolte.
Et derrière… l’empreinte d’une femme qui, au lieu de voler l’or, l’avait transformé.
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