16/12/2025
Astuces en cas de saignement après un acte dentaire
Toute intervention dentaire, même mineure, peut être suivie de complications hémorragiques. En règle générale, l’hémostase est obtenue à la fin de l’acte chirurgical. Lorsque le saignement est maîtrisé, il est indispensable de transmettre au patient des consignes simples mais strictes afin de prévenir toute reprise hémorragique. Il est recommandé d’éviter de cracher ou de se rincer la bouche pendant les 48 premières heures, de ne pas consommer d’aliments ou de boissons chaudes, et de privilégier une alimentation molle et tiède. Le respect de ces consignes favorise la stabilisation du caillot sanguin, élément clé de la cicatrisation.
Dans certaines situations, un caillot trop volumineux peut paradoxalement entretenir le saignement. Dans ce cas, il est préférable de l’éliminer délicatement à l’aide d’une compresse stérile, de rincer doucement à l’eau froide, puis de placer une nouvelle compresse stérile en exerçant une pression continue pendant au moins dix minutes. Concernant les patients sous traitement antithrombotique, les extractions dentaires ne nécessitent, dans la majorité des cas, ni arrêt ni modification du traitement, conformément aux recommandations de la Société Française de Chirurgie Orale (SFCO), à condition d’une prise en charge locale rigoureuse.
Plusieurs moyens simples et efficaces permettent de contrôler un saignement post-opératoire. L’utilisation d’une éponge hémostatique associée à une suture résorbable constitue une méthode de référence. Physiologiquement, les plaquettes sanguines sont activées par le collagène exposé lors d’une brèche vasculaire. L’éponge hémostatique, en apportant du collagène exogène, augmente la surface d’adhésion plaquettaire et favorise la formation du clou plaquettaire. Les sutures, quant à elles, renforcent la compression tissulaire et maintiennent le matériau hémostatique en place, optimisant ainsi l’hémostase.
L’empreinte sectorielle compressive représente également une solution très efficace. Réalisée à l’aide d’un élastomère de haute viscosité placé dans un porte-empreinte en occlusion, elle permet de maintenir une pression constante sur le site opératoire immédiatement après l’intervention. Cette empreinte peut être remise au patient, qui pourra la repositionner facilement à domicile en cas de reprise du saignement. Le silicone est particulièrement intéressant car il est bien toléré, n’adhère pas au caillot et limite la formation de caillots volumineux.
L’application d’une compresse vaselinée est une autre astuce utile. La vaseline empêche l’adhérence du caillot à la compresse, évitant ainsi son arrachement lors du retrait et réduisant le risque de reprise hémorragique. Enfin, l’utilisation d’une compresse imbibée d’Exacyl® (acide tranexamique) constitue une option efficace. L’acide tranexamique est un antifibrinolytique qui favorise la stabilisation du caillot en inhibant la transformation du plasminogène en plasmine. Plutôt qu’un bain de bouche, qui peut entraîner l’élimination du caillot lors du crachat, il est souvent préférable de demander au patient de verser le contenu de l’ampoule sur une compresse stérile, de la rouler puis de la maintenir en pression sur la zone concernée pendant 15 à 20 minutes, après élimination préalable d’un caillot proéminent si nécessaire.
Source : 150_trucs_et_astuces_pour_le_chirurgien-dentiste