16/05/2025
🍂 Marche dans la forêt, pieds nus 🍂
Hier matin, j’ai choisi d’aller marcher pieds nus dans la forêt. Ce n’était pas la première fois — j’avais déjà tenté l’expérience il y a quelque temps, sur quelques mètres seulement, avant de m’arrêter.
Au bout du chemin, une véritable porte, un seuil vers un autre monde. C’est là, à cet endroit précis, que j’ai décidé de me déchausser. Comme si cette entrée marquait un passage, une invitation silencieuse à entrer autrement.
Très vite, je ressens l’inconfort : les cailloux me piquent la plante des pieds, c’est désagréable. J’ai l’impression d’avoir froid aux pieds, mais quand je touche ma peau, pas du tout. Chez moi, j'ai pourtant l'habitude de marcher pieds nus sur le carrelage ou dans l'herbe et c’est plutôt agréable… mais là, ce n’est pas pareil. Chaque aspérité du sol se fait sentir. Je ressens une double sensation celle d' avoir les pieds comme engourdis, mort tout en ressentant les milliers de stimulations quand même.
Au bout d' un moment ça me tape sur le système, alors, je décide d’expérimenter. D’abord, je ferme les yeux tout en gardant le même rythme. Comme si mon cerveau, privé de repères visuels, s’adaptait : la douleur diminue, sans disparaître. Ensuite, je ralentis le pas, toujours les yeux clos, et je déroule doucement chaque pas. Là, quelque chose change. C’est plus doux. La terre semble me dire de ralentir.
Je quitte ensuite le sentier — cette trace humaine dans la forêt — pour m’enfoncer plus profondément, là où il n’y a pas de chemin. Je veux sentir ce que la forêt, la vraie, a à offrir. Et je m’amuse à tester différentes textures, différentes aspérités sous mes pieds : des blocs de mousse moelleux, des troncs d’arbres tombés, des tapis de vieilles feuilles, des racines épaisses, des branches sèches. À chaque pas, une sensation nouvelle. C’est une exploration sensorielle, presque ludique, comme un jeu entre la terre et mes pieds.
Ici la terre est plus douce, tendre. Je continue ainsi, sur plusieurs mètres, en pleine nature.
À un moment, je m’allonge sur l’humus. Les yeux tournés vers le ciel, j’observe les branches entremêlées. Elles forment des dessins, des formes vivantes, vibrantes. Je me sens comme sur un matelas naturel, confortable dans lequel j ai la sensation de m enfoncer peu à peu.
Alors je me laisse bercer, dorloter par la terre. Elle m’accueille, sans condition.
Et plus t**d, tout au long de la journée, une chose me frappe : mes pieds sont là. Vivants. Présents. À chaque pas, je les sens. Comme s’ils s’étaient réveillés. Une re-connexion s’est faite entre eux et moi.
Ophélie 💚