
28/08/2025
Les dérives de la spiritualité : Précautions
La quête spirituelle est sacrée.
Voici 7 dérives majeures à connaître pour rester vigilant :
1. La fuite spirituelle (spiritual bypassing)
C’est l’une des dérives les plus fréquentes. On utilise la méditation, les prières ou les rituels comme échappatoires émotionnelles, pour ne pas affronter ses blessures ou son histoire.
Exemple : John Welwood, psychologue et enseignant bouddhiste, a popularisé ce terme en observant des méditants qui semblaient sereins… mais qui évitaient tout conflit, tout ressenti “négatif”.
Concrètement : dire à quelqu’un en souffrance “lâche prise” ou “élève-toi au-dessus de ça” est une manière de fuir la profondeur humaine.
👉 La spiritualité ne doit pas anesthésier la douleur, mais aider à la traverser.
2. Le culte du “guru”
Quand une figure spirituelle devient intouchable, tout peut basculer.
Cas concret : Osho, leader du mouvement Rajneesh, qui a bâti une communauté de milliers de disciples… avant que des scandales d’abus, d’armes et de manipulations éclatent.
Plus récemment, certaines sectes “new age” utilisent le yoga, le ta**ra ou le chamanisme pour abuser psychologiquement, financièrement, voire sexuellement de leurs adeptes.
👉 Une vraie voie spirituelle rend libre, pas dépendant d’une personne.
3. L’ego spirituel
L’ego est malin : il se cache sous des habits de sagesse.
On croit être “plus éveillé” que les autres, on juge ceux qui “dorment encore”.
Exemple : certains maîtres zen avertissent leurs disciples de ne jamais se croire “arrivés”. Comme le dit Shunryu Suzuki :
“Dans l’esprit du débutant, les possibilités sont infinies. Dans l’esprit de l’expert, elles sont peu nombreuses.”
L’ego spirituel enferme dans une supériorité subtile, contraire à l’humilité.
👉 Plus on avance, plus on devrait devenir simple, pas arrogant.
4. La marchandisation de l’âme
Aujourd’hui, le business spirituel explose.
Stages hors de prix, formations express à “l’éveil”, certifications en “chamanisme quantique”…
Exemple : des retraites de “guérison spirituelle” se vendent à plusieurs milliers d’euros sans accompagnement sérieux, laissant parfois les participants en détresse psychologique.
La promesse du sacré devient un produit. Or, comme l’écrivait Krishnamurti :
“La vérité est un pays sans chemin.”
👉 La spiritualité n’est pas à vendre, elle se vit.
5. Le déni du corps et de la matière
Certaines traditions ont longtemps dévalorisé le corps et la chair.
Le “spirituel” serait pur, la matière impure.
Exemple : au Moyen Âge, de nombreux courants religieux prônaient la mortification du corps pour s’approcher de Dieu.
Aujourd’hui encore, certains fuient la sexualité ou la vie matérielle au nom de la “pureté”.
👉 Pourtant, c’est dans le corps que s’expérimente l’esprit. La spiritualité incarnée embrasse la matière comme un lieu d’éveil.
6. Les croyances extrêmes et dogmatiques
Quand la spiritualité se rigidifie, elle devient une prison.
Exemple : certains courants affirment que la maladie est “toujours” une punition karmique ou le signe d’un manque de foi.
Cela culpabilise la personne souffrante au lieu de l’accompagner.
De même, certains mouvements New Age imposent des “règles” de pensée positive qui interdisent d’exprimer sa tristesse ou sa colère.
👉 Le vrai spirituel ne juge pas la douleur humaine, il l’accueille.
7. La perte de discernement
À force de tout interpréter comme des signes, on perd l’ancrage.
Exemple : croire que chaque heure miroir est un message divin, que chaque rencontre est une mission cosmique, peut conduire à une obsession qui coupe de la réalité.
Des psychologues parlent de “dérive mystique” : une forme de confusion mentale où tout devient magique, au point de ne plus savoir distinguer intuition et projection.
👉 L’univers envoie des signes, oui, mais le discernement reste essentiel.
Toutes ces dérives naissent d’un même point :
👉 quand la spiritualité devient une échappatoire plutôt qu’un ancrage.
Une spiritualité saine ne fuit pas la vie : elle l’embrasse.
Elle rend plus libre, plus incarné, plus humain.
Clés de vigilance :
Toujours questionner : “Est-ce que cela me rend plus libre, ou plus dépendant ?”
Garder un esprit critique, même face à un maître ou un enseignement.
Ne pas nier son corps, ses émotions, sa réalité concrète.
Se souvenir que l’humilité est le vrai signe d’évolution spirituelle.
La vraie spiritualité n’est pas un ailleurs. C’est une présence plus profonde au réel.
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