28/03/2025
LE SUPPLICE DE LA GOUTTE D'EAU 💧
Nous sommes tous narcissiques à des degrés divers. Oui, toi aussi. Ça pique un peu l’ego d’admettre que, parfois, tu joues avec la perception des autres ? Que tu exagères tes qualités, que tu minimises tes défauts, que tu cherches à séduire, à impressionner, à convaincre, quitte à tordre un peu la vérité ? Et pourtant, c’est la réalité. Tout le monde manipule. Tout le monde enjolive. Tout le monde veut briller.
Mais alors, pourquoi certains deviennent des prédateurs et d’autres restent simplement humains ?
La différence, c’est la répétition.
Le supplice de la goutte d’eau trouve ses origines dans une ancienne méthode de torture mentale. Le principe est simple mais terriblement efficace : laisser tomber, à intervalles réguliers, une goutte d’eau sur le même point du front d’une personne attachée. Isolée, la goutte ne fait aucun mal. Mais répétée des centaines de fois, elle devient une torture psychologique insupportable. Ce n’est pas la force de l’eau qui détruit, mais la répétition. Exactement comme l’emprise du manipulateur narcissique.
Tu crois que ça arrive d’un coup ? Que les manipulateurs toxiques te tombent dessus avec un panneau lumineux annonçant leurs intentions ? Non. Ils avancent lentement. Subtilement. Un compliment qui flatte ton ego. Un petit reproche caché sous une blague. Une promesse qui brille comme une étoile avant de s’éteindre dans l’indifférence. Rien de violent, rien de flagrant. Juste des gouttes d’eau, une par une. Des petites phrases, des petits gestes, des petites omissions. Mais au fil du temps, ça creuse. Ça use. Ça transforme ta réalité sans même que tu t’en rendes compte. Comme le supplice de la goutte d’eau.
Une goutte d'eau. Pas une vague qui te submerge, pas un tsunami qui détruit tout d’un coup. Juste une goutte. Encore une. Puis une autre. Et une autre. Une critique anodine, une moquerie déguisée, une culpabilisation douce. Rien d’insupportable sur le moment. Juste assez pour te faire douter, juste assez pour que tu t’adaptes, juste assez pour que tu te remettes en question pendant qu’il s’installe confortablement dans le rôle du maître du jeu.
Et toi, dans tout ça ? Tu encaisses. Parce que ce n’est jamais assez grave pour partir. Parce que tu te dis que tu exagères. Que c’est toi qui as un problème, que tu es trop sensible, que tu devrais faire un effort. Après tout, il t’a aussi apporté du bon, non ? Et puis, il t’aime, non ? Il ne peut pas être si mauvais que ça. Et voilà, c’est fait. Tu t’es piégé tout seul. Parce que ce qui détruit, ce n’est pas l’impact, c’est la répétition.
Alors, comment tu fais la différence entre un moment d’égocentrisme et une manipulation calculée ?
Tu observes. Tu regardes si ça se répète, si ça s’intensifie, si ça devient une habitude, un système. Et surtout, tu écoutes tes sensations. Parce qu’au fond, tu le sais. Ton corps le sait. Tes tripes le savent. Mais est-ce que tu es prêt à écouter ? Ou est-ce que tu vas attendre que chaque goutte ait creusé un trou si profond que tu ne sauras plus comment en sortir ?
Francis Machabée
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