11/10/2023
LA NATUROPATHIE : UN SOUTIEN COMPLEMENTAIRE POUR LES MALADES DU CANCER
Bonjour à toutes et à tous,
Nous voici au cœur de la 30ème édition d’Octobre rose. L’occasion pour moi en tant que Naturopathe-Nutritionniste de mettre en lumière les soins complémentaires naturels aux traitements médicaux, encore trop rarement utilisés dans le cadre de maladies graves. Ceux-ci répondent pourtant aux aspirations de nombreux malades et aidants qui sont à la recherche d’un accompagnement et d’un soutien plus holistique
Lorsqu’on se retrouve confronté au cancer du sein, on se sent souvent perdue et désorientée face à l’annonce de la maladie et à l’enchaînement des protocoles. On n’a pas vraiment le temps de comprendre. Souvent, les malades souhaiteraient obtenir une écoute, du temps et des conseils d’hygiène de vie pour mieux gérer leur stress et leur alimentation. Mais les équipes soignantes sont bien souvent débordées dans leurs consultations. De fait, l’observatoire sociétal du cancer déplorait, dans son dernier rapport que les patients aient encore trop peu d’informations et d’accès aux neuf soins de support officiels, pris en charge par la Sécurité sociale, notamment, les aspects diététique, psychologique, sexuel, socio esthétique et activité physique. La naturopathie ne figure pas dans cette liste, et elle est d’ailleurs très peu proposée aux patients atteints du cancer dans les circuits conventionnels. Pourtant, par ses méthodes, elle est à même d’apporter un réconfort et une meilleure qualité de vie aux patients atteints de cancer.
LE NATUROPATHE, EDUCATEUR DE SANTE
Les malades sont d’ailleurs 40% à recourir à des médecines complémentaires dont la naturopathie. Un chiffre qui ne cesse de croître même si il est regrettable que ces patients aient peur d’en parler à leurs oncologues par crainte d’être jugés, prenant ainsi le risque d’interactions néfastes avec leur traitement conventionnel, notamment s’ils prennent des plantes durant leur traitement.
La naturopathie serait-elle disqualifiée de fait face à ce type de maladie grave ? Je pense au contraire que cette approche plus globale est capable d’accompagner le rééquilibrage alimentaire, les changements d’hygiène de vie et de soulager les douleurs et la charge émotionnelle a toute sa place en complément des traitements allopathiques délivrés par les médecins. En tant que naturopathe diplômée et reconnue, je pratique cette discipline avec éthique et responsabilité, en respectant un cadre précis.
UNE VEILLE NECESSAIRE
Pour accompagner des maladies graves telles que le cancer, je tiens à souligner l’importance et la nécessité de se tenir au courant des avancées dans ce domaine. Je suis de très près les dernières études en la matière et m’appuie sur des publications sérieuses pour adapter ma stratégie thérapeutique. Par exemple, plusieurs centaines de travaux ont conclu à l’intérêt majeur de la mycothérapie pour soutenir le système immunitaire des personnes atteintes de cancer. J’intègre ainsi volontiers dans mes préconisations le reishi, le shiitaké ou le maïtaké pour leurs propriétés spécifiques et personnalisent le dosage pour renforcer l’organisme de manière efficace avant, pendant et après les traitements.
LES CHAMPIGNONS MEDICINAUX EN ONCOLOGIE
Voilà pourquoi en tant que thérapeute, je m’appuie beaucoup sur la mycothérapie pour soutenir mes patients atteints de cancer. En effet, les produits médicinaux à base de champignons sont aujourd’hui largement utilisés en oncologie intégrative et sont couramment prescrits aux patients. De nombreuses études établissent un lien entre leur consommation et l’apport de leurs composés bioactifs avec un meilleur pronostic de la maladie et une meilleure qualité de vie chez les patients atteints de cancer.
D’importantes pistes de recherche ont montré que les champignons médicinaux ont une puissante activité anti-néoplasique, comprenant également une activité anti-proliférative et anti-angiogénique. Les quatre champignons médicinaux les plus couramment utilisés en oncologie sont : Coriolus versicolor (Trametes versicolor), Grifola frondosa (Maïtaké), Ganoderma lucidum (Reishi) et Lentinula edodes (Shiitaké).
UN SOUTIEN INDIVIDUALISE
Face au cancer du sein où à d’autres types de cancer, que peuvent apporter concrètement les naturopathes ? Et bien, on offre un espace d'écoute avec une première consultation, d'une heure et demi en moyenne, pour accueillir la personne malade dans l'épreuve qu'elle traverse et définir avec elle un programme individualisé de soutien. J’analyse comment la personne mange, dort, gère son activité physique et son émotion et on trouve un accord pour qu’elle se réajuste. Quand quelqu’un est accro au sucre, on ne lui pas de se priver tout d’un coup mais déjà d’arrêter les produits industriels bourrés de sucre. Notre rôle consiste aussi à rendre les personnes actrices de leur guérison en les guidant selon leurs besoins au fil de leur parcours de soins. En phase de traitement, on se concentre sur la nécessité de renforcer l’organisme en conseillant une alimentation anti-inflammatoire à base de légumes, oméga-3, peu de viande, peu ou pas de produits laitiers, pas de sucre et des jus de légumes à petites doses pour apporter des vitamines et minéraux sans entraver les traitements. On conseille aussi souvent de fractionner les repas en cas de nausées.
Quant à préconiser des plantes pour soulager les organes émonctoires entre les chimio, pour ma part je m’y risque peu, consciente des interactions possibles avec les traitements, surtout dans le cas du cancer du sein hormonodépendant. On peut d’ailleurs regretter le manque de dialogue avec les équipes soignantes, qui répondent rarement à nos sollicitations par manque de temps … ou par scepticisme. Quelques plantes sont tout de même reconnues comme bénéfiques. Entre les séances, on peut recommander du chardon-marie pour aider le foie car ses propriétés hépatoprotectrices, antinauséeuses et antidépressives sont intéressantes et il est démontré qu’il potentialise la chimiothérapie. Notre connaissance en tant que naturopathe en phytothérapie s’avèrent également utiles pour apaiser des effets secondaires loin d’être anodins pour les patients, comme les diarrhées, constipations et nausées (l’huile essentielle de citron ou de gingembre en olfaction, par exemple).
Lorsque les traitements s’arrêtent, que le suivi médical s’espace, la naturopathie peut s’avérer un accompagnement précieux. Des solutions sont préconisées pour assouplir la cicatrice postopératoire avec des huiles végétales adéquates de calendula et calophylle et soulager les douleurs articulaires liées à l’hormonothérapie ou aux rayons, avec de l’argile et de l’huile essentielle de lavande aspic. Quant aux problèmes de circulation lymphatique qui affectent les femmes suite à l’opération des ganglions, on peut proposer des soins en complément de la kinésithérapie comme la réflexologie plantaire, une technique de massage qui aide la lymphe à mieux circuler et à faire remonter l’immunité. On peut aussi utiliser la magnétothérapie (avec des aimants) afin de « réharmoniser le sang, la lymphe et la circulation sanguine. On conseil enfin des techniques de relaxation pour que les femmes puissent reprendre contact avec leurs corps et donner du sens à ce qu’elles traversent.
UNE « COLONNE VERTEBRALE »
Pour les organismes épuisés par les traitements, un bon naturopathe va établir une stratégie antifatigue adaptée des nutriments et des vitamines ciblés, de qualités - et plus biodisponible que les produits classiques - ; en évaluant l’activité physique à pratiquer pou retrouver de l’énergie et en préconisant des plantes sédatives non contre-indiquées pour des nuits apaisées. L’idée est de trouver ensemble les bonnes clés physiques, alimentaires et émotionnelles pour être autonome ensuite. D’ailleurs une consultation tous les mois et demi peut suffire pour être bien suivi. Lors de mes consultations, je donne des conseils pour continuer à adopter une bonne hygiène de vie afin de prévenir la récidive. En tant que Naturopathe, nous savons en effet qu’il est essentiel notamment de s’occuper du système digestif, malmené par les protocoles, et de rétablir la flore intestinale. Enfin, apprendre à gérer le stress avec des techniques de respiration est primordial en matière de prévention.
La naturopathie ne manque pas de ressources pour apporter des bénéfices tangibles aux personnes atteintes de cancer. Reste à dépasser le scepticisme ambiant et à ouvrir un dialogue constructif, entre les médecins conventionnels et les naturopathes, dans l’intérêt supérieur du patient.
Aurélie Brunet, Naturopathe-Nutritionniste à Aix-les-Bains (73) – Diplômée du CERFPA de St Laurent du Var (06).
Tel : 06.70.29.42.39.
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