Anima - Hypnose Angoulême

Anima - Hypnose Angoulême ANIMA - Hypnose Angoulême - est votre cabinet de thérapies brèves en Charente. Hypnose Ericksonnienne

Hypnose Ericksonnienne, PNL, DNR, coaching par Pierre Denier.

Je me sens parfois un peu dépassé. Par la technologie, les nouvelles modes, les polémiques, le flot d'informations, les ...
21/11/2025

Je me sens parfois un peu dépassé. Par la technologie, les nouvelles modes, les polémiques, le flot d'informations, les évènements, l'économie, la société et son évolution. J'essaie de m'accrocher, de m'intéresser aux nouvelles tendances, j'écoute des musiques actuelles, me forme à l'intelligence artificielle, reste attiré par l'économie et ses modèles contemporains, je suis la politique, les mentors, les entrepreneurs, les philosophes, les lanceurs d'alertes, les vulgarisateurs, penseurs, je me tiens au courant des nouveautés culturelles, lis les magazines sociétaux, me passionne pour l'art contemporain, j'écoute les jeunes et suis captivé par leurs idées, j'essaie de sortir de ma grotte, de m'ouvrir au monde, mais, irrésistiblement, je me sens parfois un peu dépassé. Comment faire pour ne pas devenir un vieux con ? Un radoteur, ancien combattant qui ressasse ses exploits d'antan, sa grandeur passée, ses idées figées, ses certitudes d'un temps révolu ? Comment faire pour échapper à l'inconfort, celui du décalage créé par ma compréhension d'un monde qui avance bien plus vite que moi ? 

Je sens bien que dans mon indécrottable mélancolie, se cache un autre univers, celui d'un temps qui n'est plus. Et je lutte de toutes mes forces pour ne pas rester englué dans le cocon de mes souvenirs. C'est vrai, je préfère un cabriolet des années 60 à une Tesla. C'est une question de goût, rien d'autre. Et je sens justement que mes références sont chahutées par l'air du temps. Alors je me forme, je m'ouvre, je m’intéresse comme je peux. Mais que d'efforts ! Mon cerveau ne suit plus la cadence, le plaisir s'efface un peu et la fatigue s'installe sournoisement. 

Je vous assure, je fais de mon mieux ! Je me remets en question, j’expose mes doutes, et ils sont nombreux ! Et puis une évidence s’est imposée. Peut-être me souvenir que dans “vieux con”, "vieux" est avant tout un état d'esprit et que "con", c'est le jugement des autres. Pour le jugement, je ne peux pas faire grand chose mais pour le "vieux", je me promets d'honorer ma curiosité et de continuer de m'intéresser à tout ce qui vit, à tout ce qui est. Ce sera déjà pas mal, vous ne croyez pas ?


Le silence d'une fleur qui pousse est-il le même que celui d'une note de musique ? Le silence d'une plume effleurant le ...
20/11/2025

Le silence d'une fleur qui pousse est-il le même que celui d'une note de musique ? Le silence d'une plume effleurant le sol est-il le même que celui que l'on perçoit la nuit dans la campagne ? Il arrive que l'on fasse silence en se taisant, en limitant la parole. S'agit-il alors du même silence que celui d'une grotte ? Le silence d'une salle d'étude est-il le même que celui d'un appartement occupé par une personne qui se sent seule ? 
Le silence répond au vacarme, au fracas. Bruits et silences sont indissociables, divers et variés. L'un est absence, l'autre est présence. Qu'existe-t'il entre les deux ? 

Certains partent loin pour chercher le silence, une véritable quête. Ils s'enferment des semaines entières sans prononcer le moindre mot, sans entendre le moindre murmure d'une voix ou d'un instrument de musique. Rabelais avait écrit quelques pages savoureuses, décrivant l'Île Sonnante visitée par Pantagruel et ses compagnons où la coutume pousse les hommes, les Ouï-Dire, à rechercher le silence pour mieux écouter et comprendre le monde. Ils s'éclipsent, le plus haut possible sur les montagnes, éloignés de toute agitation humaine. Enfin seuls, dans leur concentration, ils s'agacent néanmoins d'être gênés par le piaillement des oiseaux ou le sifflement du vent. Alors ils s'écartent encore, et dans le silence absolu, perçoivent néanmoins le grondement du ventre criant famine... Quel vacarme ! Comment écouter le monde dans ces conditions ! Comme s’il fallait s’isoler pour se rapprocher…

Parfois, faire silence, c'est aussi poser son smartphone, et laisser le boucan des réseaux sociaux le plus loin possible de son esprit. Dans ce calme, retrouver de l'espace, une dimension du temps plus vaste pour accéder à une pensée plus profonde. En écoutant son estomac gargouiller, prendre le temps d'être, face au monde, face à la nature. Et toujours remarquer que dans le silence se cache le bruit... et inversement. Au fond, écouter le monde, c'est percevoir tous les bruits et tous les silences, l'un ne va pas sans l'autre. Et entre les deux, entre deux souffles, une porte s’ouvre sur le monde et quelque chose en nous, peut-être, se met enfin à entendre…

Savez-vous ne rien faire ? Rien de rien ? Être là sans aucune autre intention que de rester là, à ne rien faire. Pour Pa...
19/11/2025

Savez-vous ne rien faire ? Rien de rien ? Être là sans aucune autre intention que de rester là, à ne rien faire. Pour Pascal, "tout le malheur des hommes vient de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre". Bien sûr, il ne prônait pas l'ennui et la paresse comme buts ultimes de l'existence, mais illustrait par cette fameuse maxime notre course effrénée à la distraction pour tenter, en vain, d'échapper à notre finitude. Oui, s'occuper les mains et l'esprit à tout prix, par n'importe quel moyen pour ne plus penser à la mort, pour la fuir en se réfugiant dans l'occupation à outrance.

Le refuge ne sera qu'une courte expérience, celle de la vie agitée, frénétique pour certains, inconfortable pour d'autres, mais toujours dans une lutte perdue d'avance face à l'issue inéluctable de l'existence. Seule façon d'y remédier, accepter pleinement et entièrement notre sort ainsi que la réalité de ce que nous sommes, pour demeurer dans le repos du corps et de l'esprit, loin de toute vanité et de divertissements superflus. Pascal, évoque ici l'acceptation de l'inéluctable et défend l'apaisement, plutôt que la fuite dans les excès de tout genre nous entraînant dans les remous et turbulences du quotidien. En Pascal se cachait un thérapeute hors pair : fuir l'agitation et les divertissements pour se concentrer sur l'acceptation. Abandonner la fuite pour accueillir le réel. Ne s'agit-il pas d'une façon de devenir soi ? 

Evoquant d'une certaine façon notre propension à occuper l'existence par des postures et vanités bien creuses, Alphonse Allais quant à lui, disait "ne nous prenons pas trop au sérieux, il n'y aura aucun survivant". Pascal et Allais tiennent le même propos et nous appellent à la légèreté de l'instant présent, car probablement dans le repos de l'esprit, réside une vérité : dans l'acceptation de ce que nous tentons de fuir, se cachent l'apaisement et la réalisation de soi.

Il est temps de se poser, intensément. Vous ne croyez pas ?


Vous vous souvenez de la Linea, ce petit bonhomme qui naissait d'une ligne tracée à la craie sur un fond neutre ? Il app...
18/11/2025

Vous vous souvenez de la Linea, ce petit bonhomme qui naissait d'une ligne tracée à la craie sur un fond neutre ? Il apparaissait sous les traits d'un personnage truculent, légèrement colérique et impatient, qui exultait de joie lorsque son monde lui facilitait une progression selon ses humeurs et envies. Il avançait ainsi sur une ligne et l'ennui faisant, exigeait une rencontre, un confort pour adoucir son existence. Parfois confronté à un grain de sable compliquant sa progression, il injuriait son créateur et une main humaine apparaissait pour gommer l'erreur, ou dessiner un objet ou une situation plus satisfaisante.

Une vie en 2 dimensions remplie d'émotions et d'expressions dans la simplicité d'une ligne continue qui se muait en environnements bien distincts. Mais que d'énergie pour obtenir satisfaction ! Que de colères exprimées, d'injures vociférées, de rancœurs trimbalées dans la linéarité de son existence ! Lorsque le chemin se faisait doux, il chantait de joie, et le torse bombé, avançait sereinement, les mains dans les poches jusqu'au prochain grain de sable. Son bonheur ressemblait à une absence de malheur. Parfois, une porte s’ouvrait sur des mondes inconnus et le génie du créateur pouvait inventer tous les univers, les convoquer dans la simplicité d'une ligne tracée à la craie. 

Le petit bonhomme est un dessin, très simple. Un contour, une silhouette approximative. Le prolongement d'une intention, celle de son auteur. Rien de parfait, aucun effet spécial, juste un imaginaire fécond et puis des histoires sans parole, du relief, des émotions puissantes le temps d’une ligne, le temps d’une vie. Dans l'homme-joie, Christian Bobin nous dit que "écrire, c'est dessiner une porte sur un mur infranchissable, et puis l'ouvrir..."

C'est bien là le message de la Linea, apprenons à cultiver l'imaginaire pour le dessiner d'un mot ou d'un trait à la craie et ouvrons de nouveaux espaces sur ce qui semblait impensable, inatteignable, pour dépasser les frontières de nos lignes. Le voyage sera riche en émotions, mais bon sang, quelle aventure !

J'aime conserver une trace des bugs du quotidien. Je les compile dans un carnet. Vous savez, tous ces décalages de la vi...
17/11/2025

J'aime conserver une trace des bugs du quotidien. Je les compile dans un carnet. Vous savez, tous ces décalages de la vie, ceux qui créent la surprise, le léger inconfort d'un changement inopiné. Il en existe une multitude, comme l'impression de déjà vu, une superposition de souvenir sur la réalité, bug de la Matrice selon les sœurs Wachowski. Ou bien une poignée de main du bout des doigts détruisant toutes les théories de leadership. Les synchronicités, chères à Jung, nous heurtent de plein fouet, creusant de doutes nos certitudes. Des rêves puissants laissant un écho entêtant les jours suivants. Un objet retrouvé par miracle, un livre ouvert au hasard sur LA phrase répondant à la situation actuelle, cette chanson qui nous suit partout... Des sensations d’étrangetés si utiles à l’hypnose.

Le bug se mesure à l'écart qui sépare ce que l'on attendait - sans le savoir - et la réalité d'un instant. Chacune de ces distorsions nous rappelle à quel point les choses peuvent être différentes de ce qu'elles sont. Bienvenue dans la 4ème dimension : "Apprêtez-vous à entrer dans une nouvelle dimension, qui ne se conçoit pas seulement en termes d’espace, mais où les portes entrebaillées du temps peuvent se refermer sur vous à tout jamais…"

A bien y regarder, ces dissonances sont nombreuses, elles alignent nos intuitions pour bousculer un quotidien trop attendu. Oui, le bug crée l'inattendu, un saut de côté dans un monde où les choses ne sont plus tout à fait comme avant. Spectaculaires parfois, ces distorsions peuvent aussi se vêtir de révélations plus modestes, d'une compréhension autre de son passé par exemple, permettant de lire sous un nouvel angle des pans entiers de sa vie. Cela créé une déviation immédiate où l'avenir n'aura plus tout à fait le même goût que les années précédentes. Généralement, le bug est associé à un choc, une soudaineté, une surprise fracassante, un coup intérieur. Une fêlure dans les murailles de nos croyances, une brèche ouvrant sur d'autres possibles.

J'aime les bugs parce qu’ils érodent mes certitudes, fissurent la surface du réel et me rappellent que la vie, la nôtre en particulier, ne cesse jamais de se réinventer. Chouette, non ?

"Faut pas perdre de temps !"Un rapport à l'optimisation et l'efficacité qui font de nos quotidiens de véritables entrepr...
14/11/2025

"Faut pas perdre de temps !"
Un rapport à l'optimisation et l'efficacité qui font de nos quotidiens de véritables entreprises structurées. Les process s'appliquent, les si nombreuses offres destinées à nous faire gagner du temps pullulent un peu partout, à commencer par les applications sur nos ordinateurs et smartphones. Je ne sais pas si le temps est extensible mais à force de le gagner, on devrait peut-être pouvoir en mettre de côté, non ? Malheureusement, cela ne fonctionne pas ainsi, le temps ne s'additionne pas comme les sous dans la tirelire, du reste la tirelire est vide chaque matin.

Je me souviens d'un temps où les rencontres se faisaient sur un slow. Une mélodie sirupeuse dans une ambiance tamisée, l'on se tournait autour, se jaugeait et les plus courageux invitaient l'autre à danser. Risque majeur s'il en est. A découvert, devant toute l'assemblée, l'on se lançait pour dévoiler ses appétences. Pas de filet et l'échec s'avérait fort probable (enfin pour moi).

Le slow s'est rapidement transformé en speed dating, des rencontres au cordeau, du one shot, pas le temps pour flirter, tout dans la première impression, le retour sur investissement doit être immédiat, et sans risque. Alors des listes de questions, des réponses attendues, ou non, et parfois la joie de prolonger la soirée, plus rarement le mois.

Comment sommes-nous passés du slow au speed ? C'est une question qui me taraude parce que le temps disponible est toujours le même et celui du loisir a quant à lui progressivement augmenté. Avec l'ensemble des outils censés nous faire gagner du temps, nous pourrions nous offrir des plages de "super slow" dans nos vies. Bah non, c'est tout l'inverse, du super speed. Des vidéos davantage que de la lecture, des émoticônes davantage qu'un mot d'amour, du fast food, du zapping, de la fast fashion, du haut débit, des punchlines plutôt que de l’approfondissement, des pitches... Au secours !
A force, on s'ennuie rapidement, les troubles de l'attention explosent, il faut s'occuper, tout le temps... Peut-être se souvenir que le temps ne manque pas, et qu'à force de vouloir en gagner, c'est juste nous qui nous perdons.

"Quelle fut l'expérience spirituelle la plus puissante de votre vie ?" me demandait une dame. Je ne m'attendais pas à ce...
13/11/2025

"Quelle fut l'expérience spirituelle la plus puissante de votre vie ?" me demandait une dame. Je ne m'attendais pas à cette question, et ressentis bien des difficultés à articuler une réponse intelligible. Bien sûr, j'aurais adoré lui dérouler une liste de miracles, de révélations soudaines et fabuleuses, lui montrer à quel point le spirituel tapisse ma vie mais je crains que rien de grandiose ne me soit arrivé. Rien de "puissant" en tout cas, rien d'évident non plus. Cherchant au plus profond de ma mémoire quelques sublimations et transcendances exceptionnelles, je restais bien incapable d'en établir une hiérarchie et encore moins d'en révéler la teneur. Ce doit être sacrément grisant de se savoir "éveillé", planant à des kilomètres au dessus de la masse, un être éclairant le monde... mais non... la lumière n'est pas tombée sur moi et j'observe avec curiosité et intérêt les "éveilleurs de conscience" qui pullulent sur la toile.

Si l'on en croit les textes sacrés, tout est spirituel. Peut-être que la lumière ne tombe pas ou n'éveille pas, parce qu'elle est déjà là, chez tout le monde sans exception. Et au fond, le caractère spectaculaire d'une telle manifestation révèlerait une forme d'incongruité, comme une anomalie, une bizarrerie. Alors vouloir de la transcendance, de l'esprit et chercher à le débusquer au travers de rituels exotiques, de pratiques renversantes reviendrait à penser qu'il ne se manifeste que dans certaines circonstances... Et moins dans d'autres. Je crains que cela n'enferme dans une quête bien frustrante, et mensongère. J'ai surtout peur que cette recherche ne cache quelque désir de vivre dans une dimension très supérieure à toutes les autres. Au-dessus de la mêlée.

L'une des expériences spirituelles les plus "puissantes" que je peux vivre se niche dans le fait de m'asseoir au soleil, en sirotant un café. J'ai précisé à cette dame qu'une tasse de café peut m'emporter très loin et que pour moi, l'éveil, c’est de ressentir qu’il n’y a rien à révéler… juste à être, là, et respirer, tasse en main. Ce qui est déjà beaucoup.
Je crois, à son regard, que la lumière s'est subitement éteinte, une pointe de déception, sans doute...

Quand on est face au lumineux, on ferme les yeux. Comme trop grand pour soi, on s'en détourne, chassant l'intense pour r...
12/11/2025

Quand on est face au lumineux, on ferme les yeux. Comme trop grand pour soi, on s'en détourne, chassant l'intense pour revenir à l'entendement, au maîtrisé. Et puis face à l'impensable, au miracle, les yeux brillent d'abord de mille éclairs, des éclats de diamants qui disparaissent sous les paupières fermées. Revenons sur terre.
On se détourne trop facilement de ce qui éclaire. Il arrive même qu'on le fuie, tout en tournant autour, il devient l'axe de la vie, sans jamais tout à fait le rencontrer. Un pouvoir magnétique, on le cherche, sans y croire vraiment, ce serait trop beau.

Pourtant, dans l'émerveillement, certains baissent les paupières, comme une prière intérieure, un en-soi pour dire merci, pour se recueillir et écouter l'écho du vertige, de la surprise. Comme si la merveille vivait en soi, une découverte bouleversante des trésors mystérieux qui surgissent en soi. Une musique parfois créé ce repli, un retour au point central où l'extérieur ouvre les portes de l'intime. Le sublime en dehors éveille, révèle le divin secret, confidentiel. Peut-être que le sublime existe pour cela, pour faire briller les yeux et le coeur. Et lorsque le corps et l'âme sont baignés de lumière, alors le merveilleux tout autour apparait. Trop fort et grandiose pour y croire... Il est bien là, caché sous les couches sombres des yeux fermés.

Aujourd'hui, face au merveilleux, on baisse toujours le regard. Pour regarder la vitre d'un téléphone qui enregistre. Pour figer, enfermer et aplatir l'éclat d'un instant dans une boîte. L'image devient simple, en 2D et les yeux presque fermés ne brillent plus tout à fait autant. On s'habitue et on règle l'éclat lumineux, pour observer le miracle sur un écran plat. Sans tout à fait le ressentir. Mais il est bien là, quelque part en soi. Peut-être est-il temps de regarder la lumière bien en face ? je crois que cela nous fera beaucoup de bien.

Dans les prairies, la ville progressait. Des immeubles poussaient haut, les antennes dressées vers la lumière. Beaucoup ...
10/11/2025

Dans les prairies, la ville progressait. Des immeubles poussaient haut, les antennes dressées vers la lumière. Beaucoup de rectangles en béton, de petits points de verre sur le côté, des ronds-points bitumés et une odeur âcre, surtout en été.
La ville envahissait les montagnes, les littoraux, les collines surplombant les lacs. La gangrène se propageait rapidement, aucune armée d'arbres, si puissants soient-ils ne pouvait lutter contre. Le béton proliférait partout, recouvrait la matière, minérale, végétale. Les sols mourraient, asphyxiés, et la vie tout autour fuyait, rattrapée par des hordes de parasites la consommant sans modération. La population locale, acculée par les assauts bétonniers, quittait son environnement, s'installant à la lisière des grains de ciment, entre deux lignes d'asphalte ou de rails métalliques.
Les chants des oiseaux s'étaient tus, un grondement permanent sortait de la bête, le sol tremblait au passage de furieux monstres écrasant sous leurs pattes arrondies des familles entières. Une invasion de fureur, de bruits, d'odeurs qui éteignait toute vie.

La maladie s'était installée depuis deux centaines d'années. Invisible au début puis fulgurante, elle avait tout transformé, surtout ces derniers temps. Portée par de petits microbes, elle avait rongé le vert, la terre, l'univers. Très agressifs, ils se nichaient partout, dans les arbres en construisant des cabanes, puis des villages, puis des villes. Ils laissaient derrière eux des déchets, partout, que même l'océan n'a su avaler. Ils parvenaient à se déplacer très rapidement, des bonds très haut dans le ciel, ils visaient les terres les plus vivantes, même les plus reculées. Consommaient, consommaient et saccageaient les trésors du monde. Ils laissaient derrière eux des étendues dévastées, allant puiser, plus loin, ce que nous avions mis des siècles à créer.

Nous savons qu'ils ont peur. Peur de manquer. Et nos richesses s'amenuisent. Ils manqueront. Dans la panique, ils prolifèrent encore plus, des fous jetant leurs dernières forces dans une orgie de croissance... Ils n'ont plus le temps. Nous, forces de la nature, nous l'avons pour longtemps.

Certaines musiques me chavirent, me secouent, m'emportent dans une dimension de flottement, d'étourdissement. Un rythme,...
07/11/2025

Certaines musiques me chavirent, me secouent, m'emportent dans une dimension de flottement, d'étourdissement. Un rythme, une cadence, un air, une voix et le monde disparaît entièrement, comme soudainement effacé. Les mouvements tout autour ralentissent et les yeux fermés, je devine les couleurs déformées, étalées, qui se fondent dans une autre dimension. J'entre alors dans l'écrin de mon corps, léger, en moi tout danse, de l'intime à l'infiniment petit. Les pensées disparaissent, seule la vérité d'une vibration et d'une agitation lointaine, si lointaine constituent ma réalité. Le temps se dilate, je suis le temps, le battement, du coeur, de la seconde. En transe, la vision sans voir, ça bouge, ça  touche, aux portes du néant, je lâche tout. Toute retenue, toute peur, toute honte. La libération du corps épousant les formes d'une onde sonore et lumineuse, évidente... heureuse. Absence et présence. La transe.

Dans une bulle, des œillères transparentes sur les côtés, aucune maîtrise, le corps danse, décide, l'esprit devient matière, palpable, épais, collé au monde. Des gestes, des spasmes, une pulsion de vie qui agite chaque espace, chaque creux, chaque plein. Autour d'autres bulles, invisibles, elles sautent et pétillent dans une ronde qui gronde, qui rugit, trépigne. Les mains se dressent, dessinent des arabesques, caressant l'air, solide, le vide n'est plus. Aux portes de la mort, dans cet entre-deux, la matière évanescente accueille le poids d'une âme joyeuse. C'est le rythme qui agit, le boum boum, frénétique, accélérant, l'extase d'un "encore plus", d'un no limit, des sirènes hurlantes, un chaos de sons physiques et tremblants qui ébranle les fondations. 

Qui contrôle quoi ? Personne, ni rien. Une secousse archaïque, animale, instinctive, à la fois brutale et éthérée. Le souffle attendra la fin du monde, l'arrêt du son. Alors chacun reprend ses esprits, haletant et groggy par le déchainement libre, la puissance d'un cri, d'un corps, d'un plus grand quee soi. Puis on atterrit en soi.

Il y avait cette chaise en bois. Usée, fendue sur le côté. Des mains l'avaient attrapée, saisie, rangée. Un objet que l'...
06/11/2025

Il y avait cette chaise en bois. Usée, fendue sur le côté. Des mains l'avaient attrapée, saisie, rangée. Un objet que l'on manipulait, quatre pieds et son plateau, et puis son dossier, dressé. Elle attendait je ne sais quel fessier. Et c'est l'absence qui la révèlait, elle naissait de sa solitude.
Alors j'ai fouillé du regard tout autour de moi. Et d'autres objets sont nés, une boîte métallique, une bougie, une loupe, un plumier. Une multitude de choses qui attendaient leur heure.

On dit que les objets ne s'usent que si l'on ne s'en sert pas. Peut-être. Mais je crois au fond que rien ne s'use vraiment, à part mon regard sur le monde, sur ce qui m'entoure. Je donne naissance par la présence de mon attention, et je renais par la même occasion. Heinz Pagels, cosmologiste et physicien quantique disait que "la beauté est indissociable du regard de celui qui voit". C'est l'érosion du regard qui ronge, qui épuise et affadit. Et parfois, l'absence soudaine, criante et béante attire mes yeux, comme un phare dans la nuit. Alors la chaise apparait dans son vide, sa solitude, et nous devenons compagnons, elle et moi, le temps d'un regard. Nous naissons à nous-mêmes.

"Carpe Diem" nous enseigne qu'il faudrait profiter de chaque instant, de chaque jour, comme s'il s'agissait du dernier.
Craignant trop l'habitude ou la paresse du regard, je crois préférable de poser nos yeux sur le monde comme s'il s'agissait de notre premier jour, notre première heure. De cette façon, je le crois, rien ne s'use vraiment et tout émerveille...

Vous vous souvenez du blanco ? Un petit pot de plâtre blanc que l'on collait au pinceau sur un bout de mot, une phrase. ...
05/11/2025

Vous vous souvenez du blanco ? Un petit pot de plâtre blanc que l'on collait au pinceau sur un bout de mot, une phrase. Il m'arrivait de tartiner une page entière puis de réécrire maladroitement à la plume, creusant le blanc de sillons illisibles. Le produit s'est modernisé, devint stylo applicateur puis souris. Mais toujours le même but : recouvrir ce qui n'est plus destiné à être vu ou lu. Évidemment, sous le pâté de matière, tout le monde sait que se cache une erreur. Personne n'est dupe, le subterfuge bien trop connu et visible...

L'effaceur, bleu et blanc, trop grand pour la trousse, avec ses deux bouchons opposés, a constitué une révolution esthétique des copies. Terminée la surcharge cataplasmique, pour entrer dans celle de la transparence, du rétablissement de l’authenticité, de ce que l'on voulait exprimer. Alors à grands coups de feutre, l'on rayait rageusement des paragraphes entiers pour diluer dans une encre plus sombre des pans de sa vérité.

Aujourd'hui, le traitement de texte permet de couper, déplacer, coller, réagencer sans fin et peaufiner toujours sa pensée. L'on sélectionne des phrases, le logiciel pointe nos erreurs d'un trait vague bleu ou rouge. Un jeu de construction, on reste dans la maçonnerie.

Beaucoup de mécanismes permettent de corriger ou d'affiner l'expression des réflexions. Des hésitations, des errements disparaissent pour rendre une copie aboutie. Il est normal d'avoir besoin de correcteurs pour poser des pensées. Si l'on devait s'exprimer comme l'on réfléchit, la copie serait remplie de ratures, de tâtonnements, de choix, d'essais. Et sans doute l'avez-vous remarqué, les effaceurs n'existent pas dans nos vies, on ne peut pas refaire ce qui a été fait. Alors juste se souvenir que nous n'avons aucune copie à rendre, aucune note à espérer, personne pour nous juger, et peut-être admettre que nos tâtonnements et doutes construisent aussi le chemin que nous écrivons chaque jour. Inutile de chercher à effacer quoique ce soit, la copie est blanche chaque matin.

Adresse

24 Bis, Rempart De L'Est
Angoulême
16000

Heures d'ouverture

Lundi 07:00 - 22:00
Mardi 07:00 - 22:00
Mercredi 07:00 - 22:00
Jeudi 07:00 - 22:00
Vendredi 08:00 - 20:00
Samedi 08:00 - 20:00

Téléphone

+33769933318

Notifications

Soyez le premier à savoir et laissez-nous vous envoyer un courriel lorsque Anima - Hypnose Angoulême publie des nouvelles et des promotions. Votre adresse e-mail ne sera pas utilisée à d'autres fins, et vous pouvez vous désabonner à tout moment.

Contacter La Pratique

Envoyer un message à Anima - Hypnose Angoulême:

Partager

Share on Facebook Share on Twitter Share on LinkedIn
Share on Pinterest Share on Reddit Share via Email
Share on WhatsApp Share on Instagram Share on Telegram