
12/07/2025
Freud — L'INCONSCIENT
L’inconscient est la partie de notre psyché qui échappe à notre conscience. C’est le lieu souterrain où s’entassent nos désirs refoulés, nos pensées inavouables, nos passions jugées immorales ou socialement inacceptables. Freud affirme que « le moi n’est pas maître dans sa propre maison », soulignant ainsi que nos actes, nos pensées, et nos émotions sont largement influencés par des forces inconscientes.
Ces désirs refoulés prennent racine dans le Ça, la structure la plus primitive de notre appareil psychique. Le Ça est animé par le principe de plaisir : il cherche la satisfaction immédiate de nos pulsions, sans se soucier ni de la réalité ni de la morale.
Face à lui se dresse le Surmoi, véritable gendarme intérieur. Héritier des interdits parentaux et des normes sociales, il incarne notre conscience morale. Le Surmoi juge, condamne, et réprime les désirs du Ça qu’il considère immoraux ou inacceptables. Il agit selon le principe de moralité, et sa puissance peut être tyrannique.
Entre ces deux pôles antagonistes, le Moi tente de maintenir l’équilibre. Le Moi, partie rationnelle de notre esprit, obéit au principe de réalité : il cherche des compromis entre les pulsions du Ça et les interdictions du Surmoi. Pour préserver l’intégrité psychique, le Moi mobilise des mécanismes de défense, comme la sublimation, qui permet de réorienter les pulsions vers des formes acceptables et socialement valorisées.
Prenons un exemple concret : vous marchez dans la rue et rencontrez une femme qui vous plaît intensément.
– Le Ça vous pousse à satisfaire votre désir immédiatement.
– Le Surmoi vous réprime : “c’est immoral, illégal, et condamnable.”
– Le Moi propose une solution socialement acceptable : vous entamez une conversation, vous l’invitez à dîner, vous demandez son contact.
Mais cette harmonie est précaire. Certains désirs du Ça sont si impérieux, et le Surmoi si sévère, que le Moi ne parvient plus à gérer le conflit. Il se retrouve submergé, écrasé entre deux forces opposées. Ce déséquilibre engendre alors une tension intérieure appelée névrose. Comme le disait Freud : « la névrose est le prix que nous payons pour notre civilisation. »
Ainsi, puisque chaque être humain doit refouler ses désirs pulsionnels pour se conformer aux exigences de la société, nous sommes tous névrosés à des degrés divers. La civilisation impose la répression, et la répression engendre la souffrance psychique.