11/05/2023
Tiens…des fraises, c’est bientôt la saison!
Et pour beaucoup, celles des allergies est revenue! On pense souvent au “rhume des foins” quand on évoque les allergies, mais le côté alimentaire est bien souvent passé sous silence alors qu’il peut tout à fait y être lié.
Une allergie est une réaction immunitaire, donc détectable et mesurable par des marqueurs sanguins tels que les immunoglobulines. Elle ne se produit que lorsque l’organisme a déjà été en contact avec l’allergène et qu’il a fabriqué des anticorps contre lui. La véritable allergie est donc bien plus rare que l’intolérance. Quant à elle, elle signifie que l’organisme a du mal à assimiler un aliment. Soit en raison de sa teneur en lactose (dans ce cas la personne souffre d’un déficit enzymatique en lactase et ne peut donc digérer le lactose) soit par sa teneur en histamine (comme les fraises ou les tomates, mais rappelons que le stress aussi nous fait produire de l’histamine!) et là encore c’est le même phénomène, une insuffisance en DAO, son enzyme de dégradation, ou encore en fructose (mais là on parle plutôt d’un gène défectueux qui empêche de le métaboliser).
Le phénomène d’intolérance alimentaire est donc beaucoup plus difficile à diagnostiquer, et repose souvent sur une élimination des aliments supposés coupables. Élimination qui doit être très sélective et progressive si l’on veut identifier avec précision l’intolérance.
Les intolérances vont amener des troubles digestifs divers, gaz,ballonnements, diarrhées ou constipation, problèmes cutanés…
Les intolérances ne sont pas dues aux seuls aliments mais aussi à la présence d’additifs chimiques dans notre nourriture ou à celles de produits phyto sanitaires utilisés dans le traitement de l’aliment.
Les intolérances peuvent être à effet retardé ce qui rend leur diagnostic encore plus complexe. La mesure des IgA dans le sang peut fournir des indications précieuses. Certaines personnes sont même atteintes d’un déficit sélectif en IgA qui les rend encore plus sensibles au niveau cutaneo-muqueux.
Les allergies proprement dites sont souvent héréditaires. Il faut aussi savoir qu’une allergie au bouleau par exemple, peut déboucher sur une sensibilité à une bonne vingtaine d’aliments, d’où le lien entre allergies saisonnières et alimentaires.
Chez le nourrisson allaité, les anticorps maternels passent dans le lait, il peut donc être utile de tester la mère avant le bébé.
Quid du gluten maintenant? Chez tout le monde, le gluten favorise la montée d’une protéine appelée zonuline, qui gère l’écartement des jonctions serrées de l’intestin. Nous sommes ainsi tous plus ou moins “réactifs” au gluten, mais sur un intestin fragile, on débouche sur une porosité intestinale ne permettant plus à l’intestin d’effectuer son rôle de barrière face aux allergènes, pathogènes ou toxines. Il favorise donc les terrains atomiques/allergiques.
Rappelons enfin le rôle de la mastication, de la salivation, qui ont entre autres pour but de dégrader une bonne partie des allergènes.
Ainsi, diversifier trop tôt la nourriture d’un bébé, dont le système immunitaire n’est pas prêt (il le sera vers deux ans) qui n’a pas la capacité de mastiquer et de bien insaliver ses aliments (les lui donner mixés ne resoud pas le problème!) peut être une cause des allergies alimentaires. La nature n’a pas de mixeur! Aurions nous donné de la viande ou des carottes à un enfant sans dent avant l’arrivée du fameux mixeur? L’introduction du lait de vache, dont les protéines et autres composants sont adaptés à la croissance d’un veau (et non d’un humain!) n’est pas toujours un bon calcul non plus sur un terrain encore immature.
Que faire donc pour diminuer ses sensibilités alimentaires ou autres? S’intéresser à notre système digestif: de la mastication à l’excretion! Tout ce qui s’y passe va conditionner notre réactivité. Un intestin poreux est une porte ouverte au terrain allergique…prenons donc soin de notre système digestif en faisant preuve de bon sens: mastication complète plutôt que mixage, cuisson des aliments, apport de pré et probiotiques, limitation voire exclusion du gluten (et sachant que nous sommes faits de ce que l’on mange, le gluten peut prendre jusqu’à trois mois pour être éliminé de notre organisme), gestion du stress (et oui, aussi!) qui impactera notre réaction à l’histamine et, en dernier recours: les tests sanguins si rien ne fait effet pour trouver les coupables.