17/10/2024
Le patient et le thérapeute quantique ou roustanien. (Inspiré de Roustang)
Le patient est là, Un, tendu, proposant son masque et s’y accrochant. Souvent il voudrait qu’on lui enlève sa peine sans toucher à son masque. Le masque le tient : sans lui, il pourrait s’effondrer. Or il est déjà effondré, sinon pourquoi viendrait-il.
Le champ de l’hypnose est particulier. Il s’agit de vibrer pour déplacer quelque chose, ce quelque chose étant de l’ordre du masque. Souvent il a peur de l’hypnose bien qu’il vienne.
Ce patient qui s’accroche à son masque fait tout pour ne pas vibrer. Sa parole est précipitée ou bloquée, c’est pareil, elle ne laisse pas place à la respiration. Il est sérieux. Sa douleur est sérieuse, il rêve sans y croire à une guérison sérieuse.
Le thérapeute est souriant et jovial. Moi-même, pas plus g*i que ça dans la vie, me voilà ouvert et jovial. C’est reposant. L’air entre à plein. Le plaignant me soigne.
Nous sommes dans des fréquences dysharmoniques. Il voudrait m’entraîner dans son tempo, que je le plaigne, que je le réassure sur sa gravité, qu’il soit face à un psychologue qui le comprenne. Comme son mal est « dur », il est prêt à prendre son temps, revenir cinquante fois.
- Combien de temps voulez-vous être encore « malade » ?
- Le temps qu’il faudra.
- Vous voulez donc rester malade. Vous n’êtes pas au bon endroit. Ici, on « guérit », souvent en une fois. Vous feriez mieux d’aller ailleurs.
- Ah ?
Il s’est arrêté. Le voilà dans une position d’incertitude. C’est-à-dire qu’il est moins certain du masque qu’il propose et de vouloir le garder.
J’invite, au passage, mon lecteur à lire Le travail d’une vie de Thierry Janssen qui parle magnifiquement de ces masques.
Comme toujours, j’ai bifurqué. Je reprends.
Le patient et le thérapeute ont chacun leur carte du monde, un schéma interprétatif qui permet d’appréhender la réalité. Il existe bien avant le langage et même la naissance qui sont les artefacts d’une préparole mise en acte.
Le travail du thérapeute est d’amener le patient dans sa respiration calme, ce qui est pour l’autre un trou dans la respiration. Sans ce vide, impossible de respirer. Je fais plonger le patient dans un trou là où il voulait sortir du trou.
Quand je disais que le paient est Un, il tient à sa ligne. D’une certaine façon, le thérapeute cligne des yeux et la ligne en face se démultiplie, en âges, en connaissances, en espaces, en temps...
Faites tournoyer une corde rapidement et vous verrez comme dix cordes superposées avec un petit écart entre chaque. Ce Un devient un champ des possibles. En physique la théorie des cordes a plus de dix dimensions dont certaines repliées sur elles-mêmes.
Par ton regard, tu fais tourner la corde et le patient entre dans un état étrange vibratoire que certains appellent transe. Là il peut rejoindre des autres univers, communiquer avec des morts, vivre une mécanique végétale ou animale…
Mon propos est seulement de le réharmoniser, d’élargir le champ des possibles sans en déterminer aucun.
Dans la séance le masque change comme change la voix. Petit garçon ou petite fille, ado… adultes… mimiques adressées aux parents, passage du vieillard dans la posture, sur le visage… Il voyage dans le temps. On sait, avec Étienne Klein, que le temps ne change pas et que l’homme voyage dedans.
Le levier de travail est minime, toucher un peu au vide, celui-là même qui contient le Tout, en libérant sa respiration, son tempo, sa fréquence, son rythme… Voilà que se réajuste une saine posture qui est le fait d’une nouvelle parole juste, et claire. Il participe au divin et le propage.
D’une certaine façon, on pourrait dire qu’il a sorti Satan de lui, ou qu’il a pactisé avec lui.
Le patient sait pertinemment quand il est dans cette nouvelle justesse. Je pourrais dire qu’il sent quand il y est : je préfère dire qu’il sait.
Ce savoir le rend visionnaire quand il regarde les autres. Il a pris la place du thérapeute, qu’il avait depuis le début car patient et thérapeute sont frères, sont Un.
Quand il se sent guéri, c’est-à-dire qu’il reconnaît n’avoir jamais été malade, ils sont réunis.
Réharmoniser des fréquences est réharmoniser les fréquences du monde.
Dans cette thérapie, il n’y a jamais domination de l’un sur l’autre même si l’approche peut paraître autoritaire. Ce n’est pas une hypnose privative, « dormez je le veux » ou « oubliez un chiffre ou votre prénom ». C’est une hypnose sur l’amour et la lumière. Sur l’ouverture. Sur la défocalisation. C’est une antihypnose, un réveil.
Thierry Zalic, livres sur l'hypnose quantique, formations, thérapies.
Image : Julia Lillard Art