21/04/2023
[ ] Jour 28/30
[💬 Témoignage] Je me suis mis à déclencher des crises.
[TW : ]
« Après des années à fumer autant de cannabis que je pouvais je me suis mis à déclencher des crises. Réveillé au petit matin avec une douleur à l’arrière du sternum très prononcée, transpirant, traversé d’une sensation de faiblesse, de malaise.
Une envie, une intuition, vite aller prendre une do**he, chaude la plus chaude possible et laisser l’eau couler le long de ma colonne vertébrale pour limiter ces sensations désagréables.
Puis l’envie de vomir, mais pas nauséeuse comme si d’un coup mon cerveau commandait à mon corps de vomir de toutes ses forces alors que je n’ai rien mangé depuis la veille.
Vomir plusieurs fois d’affilé sentir son estomac se rétracter, son œsophage brûlé par la bile. Transpirer abondamment, tremper des serviettes de bain pour se sécher mais continuer de transpirer, avoir froid, trembler, allumer un gros joint et trouver quelques minutes de répit puis recommencer.
Revomir, repasser sous la do**he, transpirer, vomir, transpirer, avoir froid, trembler, ne pas comprendre ce qu’on a.
Vomir du matin au soir jusqu'à la confusion, l’épuisement, la déshydratation et finir par s’endormir dans un état second sans avoir rien pu avaler de la journée, n’ayant trouvé que peu de répit sur les quelques minutes agréables par do**he jusqu’à épuisement de l’eau chaude. Dans les quelques minutes ou je fumais entre quelques vomis je retrouvais un peu d’apaisement physique de courte durée.
La première crise a duré 24h, puis chaque mois environ une nouvelle crise de ce type que ni moi ni les médecins ne parvenions à expliquer. Le cannabis me soulageait tant sur le moment, comment penser que c’en était la cause ? Puis les crises se sont intensifiées, je pouvais en faire 10 à 15 dans l’année. Certaines durent 24h, d’autres 48h, puis quelques crises de 3 jours, une de 5 qui finit par m’envoyer à l'hôpital pour déshydratation. Je me sentais partir.
Cette hospitalisation m’a laissé sans diagnostic, ni solution, RAS sur les nombreux examens que j’ai dû subir. Après plusieurs années comme ça, à me sentir de plus en plus handicapé par ce que je pensais être une maladie difficile à diagnostiquer, ou bien encore des troubles psychosomatiques j’ai fini par rencontrer une psy, qui avait entendu parler du syndrome de la do**he chaude, aka syndrome d'hyperémèse cannabique.
C’était ma consommation démesurée qui était la cause de mes maux.
Je me suis senti soulagé, de savoir ce que j’avais, que ce n’était pas une maladie rare mais un phénomène à l’époque trop méconnu lié à des consommations de cannabis massives et prolongées. En même temps très stressé, la solution je l’avais pour éviter le syndrome il suffisait d’arrêter de consommer du cannabis. Mais comment y renoncer ? Impossible pour moi à l’époque et encore difficile aujourd’hui.
J’ai encore fait pas mal de crises après ça. Moins intenses, plus espacées, j'adapte ma consommation de cannabis à la baisse, puis avec le temps étais capable de sentir un seuil au-delà duquel je savais que je m'exposais.
Aujourd’hui je ne peux plus consommer au quotidien, je ne me permets plus de fumer chaque jour de la semaine, chaque semaine du mois et chaque mois de l’année. Je fais des pauses variables et régulières dans mes consos, cela maintient le SHC loin de moi.
Petit bilan, ça m'a coûté bcp de stress, de peur, quelques hospitalisations, des doutes, de la colère, de la haine, surtout avant le diagnostic.
Les consos de cannabis peuvent paraître anodines, heureusement que tous les fumeurs de cannabis ne sont pas concernés. Mais f**k, je me suis niqué une belle tranche de vie avec ça. Donc je laisse ça là, un truc qui m’aurait beaucoup aidé si je l’avais lu il y a 15 ans. »
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