22/08/2025
CONTE : Le poids de la jalousie
Un serpent venimeux rampait discrètement entre les feuilles mortes de la forêt. Depuis plusieurs jours, il observait un jeune cerf traverser la clairière avec grâce et sérénité. Il l’enviait en silence. Il ne supportait pas sa démarche assurée, son regard paisible, cette lumière qui l’entourait, alors que lui vivait dans l’ombre, consumé par l’amertume.
Aveuglé par la jalousie, une nuit, il se glissa vers le cerf endormi sous un arbre. Sans un bruit, il le mordit à la patte, libérant tout son venin, toute sa haine. Il voulait le voir tomber, briser sa paix, souiller sa lumière.
Le cerf vacilla. Il sentit le feu du poison s’insinuer dans ses veines, sa patte devenir lourde, son corps vulnérable. Mais il ne s'effondra pas. Au lieu de céder, il se retira dans les profondeurs de la forêt, trouva un ruisseau, but l’eau fraîche, se coucha sous la lune… et laissa le temps et la nature le guérir.
Le serpent savait que ce cerf n’était pas fragile. Son corps était endurant, son âme forgée par les hivers, les silences et les fuites. Il n’avait pas besoin de riposter. Il avait juste besoin de guérir.
Quelques jours plus t**d, le cerf revint dans la clairière. Il ne boitait plus. Sa plaie avait cicatrisé, et son esprit, lui, semblait encore plus fort, plus libre.
Le serpent, caché dans l’ombre, le regardait. Il s’agita, tourmenté.
Pourquoi ne s’est-il pas effondré ?
Pourquoi est-il encore debout ?
Pourquoi ose-t-il sourire au soleil ?
Et alors, il comprit une vérité cruelle :
Le poison qui n’avait pas tué le cerf… avait commencé à le ronger, lui.
Sa haine, sa jalousie, ses ténèbres… étaient devenues sa propre punition.
LEÇON DE VIE :
Ne crains pas ceux qui t’attaquent par jalousie. S’ils te blessent, prends de la distance, guéris, mais ne t’arrête jamais. Car il y a en toi une force que d’autres ne comprennent pas.
Et souvent, le poison qui ne te tue pas… finit par détruire celui qui l’a versé.