28/05/2025
Le mot émotion peut faire peur pour plusieurs raisons, souvent liées à la culture, à l’éducation ou à des expériences personnelles.
🧠 1. Parce que l’émotion est perçue comme irrationnelle
Dans de nombreuses cultures, notamment occidentales, on valorise beaucoup la raison, le contrôle, la logique. Les émotions, parce qu’elles sont imprévisibles, intenses, parfois envahissantes, peuvent sembler dangereuses ou déstabilisantes. On les associe à une perte de maîtrise.
👉 "Si je ressens trop, je vais perdre le contrôle."
💬 2. Parce que l’on ne nous apprend pas à les nommer
Beaucoup d’enfants (et d’adultes !) n’ont jamais appris à identifier ou exprimer ce qu’ils ressentent. L’émotion devient alors une sensation confuse, vague, presque menaçante. Ce qui est flou fait peur.
👉 "Je sens que ça bouillonne, mais je ne sais pas ce que c’est."
👶 3. Parce que certaines émotions ont été interdites
Dans l’enfance, il n’est pas rare d’entendre :
« Ne pleure pas ! »
« Arrête de te mettre en colère ! »
« Tu fais des caprices ! »
Résultat : on apprend que certaines émotions sont mauvaises ou dangereuses, alors qu’en réalité, elles sont naturelles et utiles.
👉 "Si je ressens ça, c’est que je suis faible, méchant, ou pas normal."
🧱 4. Parce que l’émotion peut révéler une vulnérabilité
Parler d’émotion, c’est parfois se mettre à nu. C’est montrer qu’on est triste, qu’on a peur, qu’on se sent rejeté… Et cela demande du courage. Dans un monde où la force est souvent survalorisée, la vulnérabilité peut être vécue comme un risque.
👉 "Et si on se moquait de moi ? Et si on ne me comprenait pas ?"
🔁 5. Parce que les émotions des autres nous confrontent à nous-mêmes
Face à la tristesse ou à la colère d’autrui, on peut se sentir mal à l’aise, impuissant, ou même coupable. Pour éviter cela, on préfère fuir ou nier l’émotion.
👉 "Je ne veux pas entendre ce que tu ressens, parce que je ne sais pas quoi en faire."
🌱 Et pourtant…
L’émotion est un langage vivant, une boussole intérieure. Elle nous aide à comprendre nos besoins, à poser des limites, à aimer, à nous défendre, à créer, à nous relier aux autres.
Apprendre à l’écouter et la décoder, c’est une forme de liberté.
Apprendre à avoir de la compassion pour soi est source de richesse et un remède à la non-violence.