art-chignaned

art-chignaned C'est une petite flaque crée au départ pour la Grenouille, un peu en sommeil aujourd'hui mais le

La page de la grenouille qui sommeille et que veille à entretenir le dit Serge Mathurin THEBAULT en attendant son réveil

14 septembre 2025Je l’évoquais dimanche, je l’ai vu lundi. Au marché dense, pas folichon, Biniou traînait savates, le co...
14/09/2025

14 septembre 2025

Je l’évoquais dimanche, je l’ai vu lundi. Au marché dense, pas folichon, Biniou traînait savates, le coude appuyé sur une béquille, vieillard cacochyme.

Certes, la dernière fois que je le vis, ce trompe-la-mort n’était pas bien fringant. Mais là, version squelette, la chair collée à l’os, Alain (son prénom) peinait à avancer. Au bistrot, le valétudinaire vint, péniblement, se joindre à notre table.

J’eus l’impression que l’Ankou, symbole mythique de la mort dans les légendes bretonnes, asseyait ses breloques sur une banquette, bleue, skaï, d’un bistrot populaire. Lourdement, le goéland famélique y affala son reste de fessier. On eut remplacé sa canne orthopédique par une faulx, y eut motif à confusion.

C’est toujours éprouvant de voir la mort chez le vivant. On cale devant une telle scène. Lui, l’ancien souffleur de cornemuse, s’amuse. Un pétillant dans l’œil, un rictus presque coquin au coin des lèvres, le blafard fait rigoler la galerie, en commandant un diabolo violette, ajoutant qu’il aime cette fleur-là, en particulier..

Il rassure, pas de crabe dans les bronches, ni ailleurs. Je demande nouvelles de son inséparable. Son collègue s’est mis, lui aussi, à l’eau mais hormis d’aller voir notre énergumène, ne sort plus de chez lui. Le cancer n’est pas la cause de son affaiblissement.

Par contre, L, un lourdaud que j’ai fréquenté un peu, en a un et sérieux, pancréas. Notre Agecanonix (qui n’a que soixante quinze ans) se prépare aux funérailles. A-t-il conscience que la gueuse aiguise sa lame juste au-dessus de sa tête ? A priori, non, l’émacié, encore volubile, parle de ses cuites comme un militaire de ses anciennes batailles.

Il me plaît le bonhomme. La rumeur dit qu’il fût fortuné, qu’il eût femme jolie à ses côtés. L’épousée lui donna une fille. Le fêt**d aurait tout perdu à cause de son appétence pour la bibine. Je l’eus connu à l’époque, je lui aurais donné conseil : « on ne perd rien quand on ne possède rien ». Ce fut l’intangible maxime de ma démarche à la recherche du solaire.

Je ne jetterai pas la pierre. L’ange n’occupe pas ma maison et la déraison fut couvent (souvent, oups, lapsus...) moteur pour sortir de mes tripes, le chant en moi, celé. D’ailleurs, depuis, toujours, je m’en moque des réputations et les mauvaises m’attirent plus que les autres. La mienne chez les fâcheux et les assis ne fut guère, reluisante. Mes refus de me soumettre aux pas de leur danse de pacotille n’encouragea pas l’affaire.

Je ne mesurais pas la vie à l’aune des valeurs mercantiles ou sentimentales. La notoriété me laissait de marbre. Je fuyais les micros. J’osais la tentative du vol au milieu de la basse-cour, en évitant les coups bas de la volaille.. L’insolence déplaît..
J’écris, cela, cœur léger. J’y suis parvenu, à l’instinct, sur mon promontoire. Je rédige sans la pression des passions humaines. Je collecte et interprète sensations et émotions à portée du larron.

Pour m’illusionner une place parmi les autres, je concède , seulement dimanche, de partager, poèmes et proses, fruits de ma singulière recherche que les parangons de la raison trouveront, incongrue voire idiote.

Je plie mon bras droit, tordu. Je frappe de l’aplat de la main gauche, le creux de sa courbe. J’adresse, aux melons du sérail, le plus rapide des bras d’honneur. Le jean-foutre marque son total rejet de leur matérialisme sans âme, ni grâce....

Le geste bravache effectué, j’essaime ma moisson hebdomadaire sur vos murs.

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JE ME JAUGE

J’ai en tête une chanson qui ne pense pas, qui n’aime pas, qui joue facile. Une populaire, ils disent. Je ne crois pas, enfin, pas son meilleur. Un air bête aux paroles niaises encrassent ma cafetière. C’est un rap répétitif. Le muscle mémoire, l’a enregistré, contre son gré, harcelé par la propagande marchande.

Je râle, je maugrée, je peste. Je suis tout déboussolé par cette intrusion du médiocre dominant dans mon monde sensible. Je n’ai rien à y opposer à ce lavage du cerveau.

Il me suffirait de sortir, de humer dans la rue une odeur chassant l’importune reng*ine, de l’exorciser par la fine sensation du vrai sur la peau. Je ne m’y résous pas. Je tente de faire acte de résistance, en ne m’aidant pas de l’’extérieur. Je me jauge.

Suis-je vraiment capable, par la volonté, de me débarrasser des parasites, inhérents à tout système, générant des maîtres et des esclaves ?

***

ELLES MENTENT D’ELLES-MÊMES

Pantalon rose, tee-short jaune, veste bleu marine, une femme, un peu forte,, avance à petits pas sur le trottoir. En face, le geste ample, l’air résolu, un jeune couple, que suit une petite fille, dévore l’espace, avec la gourmandise de la confiance.

Je glane sujet dans la rue, sans savoir qu’en faire. Je relate, c’est tout. Je n’interprète pas. Je n’en rajoute pas sur l’opposition des images. Elles mentent d’elles mêmes.

***

POMME NOMADE

Ne dis pas du mal des gens
ils cancanent autant sur toi

Non, mets ton doigt
dans l’interstice
entre le verbe
et son complément
nourris-les de virgule
ou autres ponctuations
si musique le demande et soit
celui qui reçoit
plus que celui qui dirige

Jambes, épaules et murs
toit tout cornu
sous les solives
feront de ta pomme
une nomade rêveuse

*****

MOTS FOUS

L’un d’eux
posa son oreille
sur le ventre
de la violoncelliste

L’autre plus hardi
prit entre ses mains
une nuée de notes sauvages
échappées de sa bouche
et les malaxa
kinésithérapeute
sourcilleux jusqu’à
ce qu’elles furent sages

Lorsque
mes mots s’expriment
je les laisse délirer
quand ils ont pris
en chemin
un verre d’absinthe

Serge Mathurin THÉBVAULT

7 septembre  2025Il y a du doigté dans le paysage.  Quatre de septembre, face à mes yeux, dans le carré de la fenêtre, à...
07/09/2025

7 septembre 2025

Il y a du doigté dans le paysage.

Quatre de septembre, face à mes yeux, dans le carré de la fenêtre, à l’angle du toit, l’antenne, la cheminée et ses tétons d’argile, en-dessous, la lucarne fondue dans les ardoises, au-dessus, la tour imposante sur laquelle est posée, pointe sur le haut d’un casque teuton, la flèche du clocher.

Je n’oublie pas le flottement des feuilles, dans l’air, vertes qui deviendront jaunes, , cause saison, scotchées aux branches de l’albizzia.

C’est le décor journalier lorsque j’affrète mon vaisseau vermoulu, calé sur le ponton de mon fauteuil à roulettes d’où je m’apprête à explorer terres et mers inconnues logées dans mon cerveau, fou. Les formes sont immuables mais les humeurs changeantes. Aujourd’hui, le gris sert de chapeau. Hier, un bleu étincelant rayonnait dans le ciel

Je m’adonne à l’exercice du peintre, capter l’essentiel, lui donner forme sur la toile.
L’inapte, au jeu du pinceau, utilise les mots. Je croque avec les volutes de leurs ondes, les lignes du tableau, et m’en contrecarre, habitude, du résultat, de son accueil, du moment que je le fais dans l’exigence du partage.

Je ne vois plus Mike, mon double libertaire, le basque, et n’ai aucun élément à transmettre sur sa santé, désolé. Je ne vois plus Biniou, non plus, et son inséparable (gravement malade, m’a-t-on dit). Ces trois-là passent, en béquilles, sur le papier fin du rouleau sensible de mes neurones. J’en parle vu, qu’eux aussi, sont partenaires, sans le savoir, des dominicaux.

Par contre, je vois une foule de gens avec lesquels je communique tant bien que mal. La sociabilité s’avère nécessaire pour l’acte d’écrire, pas autant mais presque aussi nécessaire, que la solitude. Lors de ces rencontres, souvent, sans intérêts voire navrantes, je pêche mon fretin. Je le remets, illico, séance finie, dans son eau verdâtre.

Mais avant, je ramasse, sélectionne et collecte les impressions d’âmes qu’essaiment, à leur insu, ces tout contents d’eux, avec leurs chimères matérialistes et leurs inévitables cancans et carcans. Les conversations ne volent pas haut. Il n’est pas facile d’imiter l’oiseau.

Vu ce mercredi, un jeune couple de tourtereaux. C’était leur jour de congé. Rendez-vous fut pris dans une arrière salle de bistrot. Les colombes travaillent dans la restauration, elle en cuisine, lui, en service. Une affection est né entre moi et le garçon, cinq ou six ans, déjà.. La fille suit.

L’énamourée est née l’année d’un hier qu me semble proche, juste derrière une porte à peine refermée, deux mille quatre.

Lui, fan de foot, n’était pas né lorsque je pris cuite pour fêter la première victoire en coupe du monde de l’équipe de France. Il vit le jour, un an plus t**d.

Le football fut, donc, l’objet de notre rencontre. Je lui ai raconté, menu-menu, le jour de cette grâce populaire. J’y ai accroché miel à ma façon. Ça a donné deux copains.

Là, sans illusions, je les interroge sur leurs rêves. Simple, leur avenir se repose sur la sécurité, un pavillon, un jardin, un bon salaire et tout ira bien.

En attendant, les amoureux provoquent le hasard au jeux d’argent, paris sportifs, foot, surtout, en évitant de tomber dans l’addiction. « T’es joueur, toi, poète », m’interroge l’ami, avec sa bouille où sourit l’enfant qu’il fût. Il s’attend au négatif de la réponse. Je ne le déçois pas.

Mais à vous, je peux dire. Je suis un joueur invétéré. Je parie ma peau sur le triomphe du beau sur le médiocre. Je bouscule les normes en tenant un discours en opposition avec le matérialisme ambiant. Je refuse toute compromission avec la possession. Je persévère à dire non alors qu’un oui servile m’eut enlevé bien de mes soucis..

A l’écart, peinard, je me réinvente comme je suis et pas comme celui qu’on voulait que je sois.. Je vous tiens crachoir pour prouver la possibilité d’une autre vie que celle de l’avoir.. Rien à écrire d’autre que de continuer à vivre ainsi, de tenter l’impossible, proposer dimanche comme un jour qui chante.

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UN BESOIN VISCÉRAL

Irrévocable, je ne suis pas là, uniquement, pour acheter ou vendre. Je m’échine à ne pas me soumettre aux sirènes du mercantile. J‘aspire à autre chose que la petitesse et la fausseté, sous prétexte d’être heureux. Je confie aux mots envoûtant mes phalanges, la mission de donner et de ne rien recevoir qui soit sonnant et trébuchant. Je réclame à ces dealers, la drogue pure, dont ils sont fournisseurs, de me faire priser jusqu’au coma des ivresses, le suc de l’existence.. Tout sincérité tue. Je suis une victime expiatoire.

**

D’UN GISANT

Quand tu vois dans le gisant
l’ombre de ton œil
c’est que tu as aiguisé
suffisamment ton don de voyant
et que tu peux qu’importe
le bruit et la clameur
en silence
rejoindre un vol d’étourneaux.

***

JUSTIFICATION

Une seule personne non touchée, non flattée, mais bouleversée par un écrit justifie l’audace de son auteur..

***

AU CAFÉ

Au plafond
jaune poire
deux ampoules nues
exposent leur rotondité

Dessous
assises sur chaises
deux femmes jeunes
aux décolletés las
dégustent leur tasse de thé

Une table marron vernis
les sépare

Le plancher grince
sous les petits pas souris
de la serveuse

Au zinc
havresac sur le dos
une jeune fille châtain
aux yeux de chats
commande sa consommation

Une voix fluette mellifluente
jaillit geyser de sa gorge

Eau limpide de l’enfance

***

VRAI DE VRAI

En fait, on s’en fout de la critique, qu’elle soit positive ou négative, lorsqu’on vit pleinement en poésie, de tout ce qui rabaisse (la liste est longue), aussi, d’ailleurs.

Serge Mathurin THÉBAULT

31 août 2025Et hop et hop ! Ouistiti  sautille, un peu, pas trop, sur son fauteuil à roulettes. Enfin, il lui  semble. L...
31/08/2025

31 août 2025

Et hop et hop ! Ouistiti sautille, un peu, pas trop, sur son fauteuil à roulettes. Enfin, il lui semble. Les yeux embêtés par les rais, qu’importe un soleil aoûtien au centre de sa cellule monacale, le drôlet fait du charme à sa copine.

Je flagorne, donc, avec l’inspiration afin qu’elle mette au service du rite, sa capricieuse mécanique. La versatile ne sait fait pas prier. Du moins, je crois.

Je chiffonne quelques mots. Je pose décor. Le corps se sent bœuf, l’esprit, cabri.

Toute la vie du zozo fut ainsi. L’asticot ne va pas s’en plaindre. Y a pas à gémir .
Le choix fut le bon, suivre l’intuition, filer anguille sans s’appesantir sur le lourdingue et le crasseux, éviter soumission sous quelque forme qu’elle se présente, tutoyer, pépère, une voix qui venue d’enfance, ne fut pas étouffée par les nécessités de tenir place en société, en abandonnant la grâce sur l’autel de la compétition.

Je répète. Je ne me réinvente pas. J’ai cheminé, alléluia, plume au dessus d’un étang plomb et glauque de surcroît.

Je raconte, sans plus, dimanche, tout ce que j’ai vu et entendu, en qualité de puce ayant sauté de cases en cases sur l’échiquier social. J’appuie sur le sensible. Je n’agis pas dans la manière alambiquée, celle du plaire, sincère. J’essaie de faire parvenir jusqu’à vous le parfum des gobelets d’étoiles avalés tout au long du chemin.

Je ne minimise pas les difficultés. Les garces furent de la parure, y mirent du noir sur la nappe aventure. Du bras tordu à l’inaptitude de suivre les règles édictées par Dieu profit, sans omettre les graves pépins santé, ce ne fut pas la rose tous les jours, hormis, épines.

Hélène Cadou, sérieuse, sentencieuse, évoquant son René, affirmait que tout poète paye un lourd tribut pour ce don de voir à travers l’épais. Son mari l’acquitta en quittant (jolie l’allitération, non ?), jeune (31 ans), la ronde surface de la terre. Des escarbilles pétillaient dans ses prunelles lorsqu’elle s’exprimait ainsi. N’avait-il pas écrit, à seize ans, interpellant la mort (Brancardiers de l’aube) « Et mon front est promis à tes mains fraternelles ».

Ai-je réglé le mien ? Je ne sais pas. Mais, j’assure, genoux grinçants, carcasse usée, tout lapereau encore, que j’assouplis, toujours, mes neurones à la réception du beau et du Sacré.

Je m’éveille tous les matins, avec la joie de pouvoir capter le merveilleux dans la brèche d’un sourire, la lézarde d’une maison, partout où le paraître le bâillonne. L’élixir certifie l’authentique.

Je ne fouillerai pas, aujourd’hui, la bouche de ma malle. Vous savez, celle, toute encombrée des gigues du perdreau.

Évoquer Hélène, c’est la voir, là devant moi, ressuscitée en son habit de dame, de l’avoir juste au-dessus de mon épaule, comme au temps où je lisais, à Orléans, sous sa bienveillance, la correspondance du foudroyé de Louisfert. Je m’entortille dans la pelote de l’émotion.

Aussi, je préfère envoyer, de suite, les poèmes et prose qui rythmèrent la semaine.

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DROGUE

J’apprends à mesurer des oiseaux presque bleus aux ailles géantes. Et comme je n’ai point de compte à rendre à un quelconque contremaître, j’effectue la tâche inutile, cœur g*i, falots fixés sur le sujet. Je me perds dans les chiffres. Les boules de plumes se multiplient, leurs espèces, aussi. Je m’enivre de mes calculs saugrenus.

Pour créer, je n’ai pas fait grand-chose. J’ai sniffé une dose de couleurs multicolores , prise à la couette d’aurore. La drogue, chez moi, n’est pas artificielle. Elle se nourrit, gratuit, du réel, le distille dans mes neurones, m’envoie, après une macération de son vibrant, une brassée d’ondes.

Je les restitue, libre, dans une version que je crois la plus précise, collé à l’évanescent de leur passage au milieu de mes tripes. Je m’agrippe à ce miracle de propager, sans commettre le crime, d’être centre, moi, qui le cherche tant.

***

EN ÉCOUTANT FRANCE-CUL

Il y a les femmes publiques et les personnalités qui le ont aussi.. Je préfère les premières. Elles n’assomment jamais le client du plomb de leurs vanités.

Gribouillé, ceci, alors que mes oreilles écoutaient l’autosatisfaction d’un écrivain sur les ondes à travers l’œuvre d’un autre, défunt..

***

VINGT SEPT DU MOIS D’AOÛT

Des ennuis qu’on peut avoir
à croire en Dieu
version religion
ou en un idéal
politisé jusqu’au trognon
je m’en suis sorti
-merci-

Je me flatte d’être fainéant
d’être parvenu sans me corrompre
dans le bleu d’une bulle
d’où je vous écris mon poème

La paresse engendre
dans sa contemplation
l’outil qui infiltre l’émotion
jusqu’à la bulbe des poils

Et l’’homme qui croyait
à défaut de refaire le monde
s’adapter à la compétition sauvage
n’a plus l’esprit à cette secousse
ayant trouvé par chance
ou providence ici couvent
un toit et l’argent suffisant
pour pratiquer sa gigue extraordinaire

Je m’assieds léger
sur mon fauteuil à roulettes

J’accroche sur ma branche
de lunettes la vue qui me manque

Dans le creux
de mon ancien couvent
je pianote Chopin ringard
la musique qui flotte ouate
au milieu du cotonneux
de mes neurones

Et je m’abstiens ainsi
de me mêler petit
aux vaines discussions
politiques ou philosophiques
d’y mettre mon bec
dans la salade de la certitude
si gourmande de haine .

Vingt sept
du mois d’août
je vis poète
- non plus que çà-
je vis en poésie.

Serge Mathurin THÉBAULT

24 Août 2025Ombrelle de trois couleurs, quand, le crépuscule s’affaire à recréer la palette du pastelliste, doué. Un  ja...
24/08/2025

24 Août 2025

Ombrelle de trois couleurs, quand, le crépuscule s’affaire à recréer la palette du pastelliste, doué. Un jaune ocre, niche ses maigres lamelles de soleil sombre, juste au-dessus du clocher orphelin, droit comme un pic, en face de ma fenêtre entrebâillée.

Un orangé et un rouge vif dominent l’intrus, l’entourent, l’étouffent presque, lui empêchent l’explosion, le cantonnent au rôle supplétif... C’est magique ! Ça ne réclame aucun prix. Ça offre gratuit ses merveilles. La nature est ainsi. L’homme, devant une telle générosité, n’est qu’un minable fabricant de tours de passe-passe.

Le carrousel des étoiles devra attendre. Cela durera ce que cela durera, pas longtemps, hélas Moi, yeux et nez collés aux nuances du spectacle grandiose, je me les lèche, les babines. Je me rince l’œil . Je transporte tout mon attirail sensible, vers cette éphémère beauté dans le ciel.

J’en tirerai peut-être quelques écrits. J’ignore. Traduiront-ils le ressenti de la sensation le juteux de l’émotion ? Qu’importe, là, je me dédouane d’y être englué dans la hiérarchie de la farce sociale, cette avaleuse de vraie vie. Là, je contemple et j’existe.

C’est le moment chouette, presque divin. Je ne m’embarrasse ni du passé, ni du futur. Je m’en contrecarre de toutes les agitations du présent. L’instant les englobe, les trois, les passe à la moulinette du merveilleux et conduit, droit, le blaireau vers une félicité, incroyable.
Je titille la transe. Je persécute le médiocre. Je l’expulse manu-militari de mon territoire. J’ingurgite du « sent bon » jusqu’au tréfonds de ma glotte. Je suis papillon, volutes ariennes. Je plane, locataire du ciel, fou de bassan, pourquoi pas.

Le plein plumes déploie ses ailes au-dessus de l’écume marine. Je suis ce que vous ressentirez par ses lignes. Je ne retournerai pas en arrière. J’ai fini, de crapahuter pour survivance, dans le monde hypocrite du dit travail. Je brasse, bouffon, souverain, au milieu des vagues de la béatitude.

Malgré tout, je descends de mon nuage. Rite oblige. J’ennuie, peut-être, voire agace un peu avec mes escapades inexpliquées, inexplicables..

Malou a mal aux dents. Je l’ai su, mardi, en sirotant, seul, préférence, un expresso sur la banquette d’un café cossu de la ville. Elle ne geint pas. Elle n’adopte pas l’air renfrogné. Non, elle sourirait presque s’y n’y avait pas ce léger désagrément.

La gamine, fine, six sept ans, cheveux bruns, raides bambous, ne pipe mot. Ses parents commentent pour elle. Table d’à côté, les géniteurs informent de l’évènement, l’assemblée autour d’eux, uniquement féminine Les voisines, dans le désagréable des voix aiguës , s’esbaudissent sur la bravoure de la poupée. Le sujet des gosses meuble souvent les conversations superficielles, stériles.

Mais Malou est-il son vrai prénom ou un diminutif ? J’ai connu une Emmanuelle qui se faisait appeler ainsi.. Je tends l’oreille. Je n’en saurai pas plus. Les darons s’entêtent à la nommer, Malou, leur progéniture. Le curieux en sera pour ses frais.

Je règle ma boisson et quitte l’établissement. J’emmène ma carcasse secouée, à pas menus, jusqu’au « Parc Jean Royère ».. A l’entrée, j’entends un homme héler son chien, « Malou ». Un labrador blanc revient japper auprès de son maître.

Je note la coïncidence entre le quatre pattes et la môme. Je l’inscris sur mon carnet. L’anecdote fera peut-être dimanche. Elle fait.

Ce n’est rien. Je ne discute pas. Mais, moi, c’est avec des riens que je nourris ma bête dans mon cerveau. C’est notre deal pour qu’elle me permette d’écrire et de fournir dernier jour de la semaine, la matière de mes fredaines.

******************************

EXPLIQUER EST MOURIR

Je suis muet langage. J’ai peut-être accompli ce que je souhaite ardemment. Écrire et finalement, ne transmettre, sans être maître du jeu, que ce qui me dépasse et rend ma vie, vivable, sans chercher une quelconque reconnaissance que celle de l’enfant qui m’y amena jusqu’à cet état, libre, du corps à l’esprit, malgré les épreuves endurées, subies..

Pas clair la paragraphe précédent, je loge dans l’abscons. On me croirait initié..

Non, il n’y a rien de semblable dans cette marche où l’appétit du sensible perdure. Je tapote avec le même entrain que je lisais les poèmes anciens. Je lorgne avec un enthousiasme identique le détail insolite qui rend à une image, le profond de son superficiel.

La méchanceté, la petitesse, les milles tares qui font l’humain, ne troublent toujours pas le fleuve qui coule entre mes doigts. Il a acquis cet art de les absorber, sans quitter des yeux, ce haut, où expliquer est mourir.

***

REMARQUE IDIOTE

Un cul bombé de fille annonce des seins noisettes. Constaté, ce matin, librairie, lorsque une belle plante consultant une rangée de livres se retourna et opposa à son fessier rebondi, des œufs sur le plat.

L’idiot n’a pas cherché à voir les yeux. C’eut été indécent, il eut, peut-être, violé l’âme que cèle un corps..

***
EN ROUTE

Tuez l’or et vous verrez
le clown barbouillé
de couleurs criardes
remplacer votre Eldorado
par une rivière fluide
jonchée de troncs d’arbres

Quel bruit étrange fait
le roulement de la vague
sous la coque du bateau !

Je rame contre courant
avec aux poignets
des verges d’argent
que je jette munificent
aux poissons passants
des divinités marines.

L’océan me dit

« Continue ainsi
tu es en route
pour souffleter l’infini ».

****

Lys se ferme sur sa corolle
début d’incendie ?

Fougères frétille sur sa tige
est-ce aussi un signe ?

Le bec de l’engoulevent
dégueule du printemps

Ici le feu ne flambe
qu’au ciel crépusculaire.

***

L’AMANT DE LA FLEUR

Le soleil dépose du ciel sur les pétales de la fleur afin qu’elle se sente plus belle.

Serge Mathurin THÉBAULT

17 août 2025M***e à queue, bo**el de cul, je l’avais mitonné, moi, le liminaire,trois heures, je crois. Il n’y avait plu...
20/08/2025

17 août 2025

M***e à queue, bo**el de cul, je l’avais mitonné, moi, le liminaire,trois heures, je crois. Il n’y avait plus qu’à utiliser le copier/ coller et de vous l’envoyer avec les créations de la semaine sur les écrans de chez vous.

Hors, ce matin, disparu, pulvérisé, le dit texte, au moment d’effectuer l’opération hebdomadaire... Coquille vide, le fichier ! A son insu, le corniaud a commis une mauvaise manipulation, effacer le larron. Je suis tout con. Je râle, déconfit.

Heureusement, trait de ma nature, je minimise les dégâts. Le document contenant les textes, voués à illustrer le rite, demeure intact. L’essentiel est sauvé. Il n’y a plus qu’à improviser pour remplacer le manquant. Je meuble.… Je sais faire, pas manchot m’a-t-on dit, à ce jeu-là… J’ai appris, çà aussi, dans la farce professionnelle.

De quoi causait-il le loustic ? Je ne change pas de cap. Je cause liminaire.. Je navigue dans le flou. Il y avait un laïus parlant d’ivresse d’écrire.. Flotte qu’une impression sur son contenu, je ne m’y att**de pas…

Il y avait aussi des escaliers vermoulus et des rampes grinçantes, une odeur vieillotte de poussières. J’évoque les marches qui menaient à la chambrette, située au sixième étage d’un immeuble parisien, sans ascenseur, que me prêtait, gracieusement, une comédienne, V.

Je narre aussi la pièce de 9 m², avec la particularité des ch****es et des douches sur le palier. Elle s’obstinait à la louer, chère, au cas où la gloire vint frapper à sa porte.

En attendant, son physique, de boulotte presque rousse, la confinait aux seconds rôles, surtout ceux de servantes. C’est dans les tournées Baret qu’elle la gagnait, sa croûte. Elle cheminait à travers France.

Aussi, me proposa-t-elle, obstinée, de l’occuper sa piaule quand je venais à Paris et qu’elle était absente. « C’est pour ton indépendance », insistait-elle. J’acceptai.

A chaque séjour en son lieu bohème, j’allais chercher, le double des clefs, dans un estaminet, où le patron à la mine patibulaire, me les confiait, en grognant. Il a « un cœur d’or », disait-elle, pas vu, pas sûr.

En fait, en rédigeant l’introduction, je prolongeais la sensation ressentie lors de la venue du poème « Chambre de bonne ».au menu du jour.

C’est tout, comme entrée aujourd’hui. Je fis effort pour réparer erreur. Veuillez excuser, temps manque pour fignoler. Je passe au plat de résistance, poème et proses. Les vernis ont échappé au massacre perpétué par ma distraction ou ma négligence..

**********************************************

CHAMBRE DE BONNE

Petit caraco mignon
cintré sur un dos de chaise
-toujours là quand j’y couchais-

Lucarne minuscule coquine
y introduit la lune dans la pièce

Un pierrot et sa colombine
constitue l’unique tableau du lieu

Autrement affiches de théâtre
couvrent lézardes et moisissures

Facile d’y rêver sans dormir

Sur la table de chevet
une photo d’elle

Narcisse s’admire

A côté de la porte
une bibliothèque métallique pleine
de livres de poésie et de théâtre

Chambre de bonne
un lit canapé
qui déplié occupe
les trois quarts de la pièce

Paris beaux quartiers
sixième étage
sans ascenseur
la comédienne
me prêtait son nid
absente ou pas

J’y allais surtout
quand elle n’était pas là

J’y sucrais mes poèmes
de son âme
restée sur place.

***

MADEMOISELLE A

A n’aime pas son prénom. A est demoiselle. A a du style, un corps sexy, cachant par les caractéristiques des oreilles qu’elle a, petites, ou par son nez légèrement retroussé, les imperfections de sa mâture. Ses courbes ne lui permettent pas d’accéder au canon de l’idéal féminin..

Ce que l’on voit chez A, ce sont surtout ses yeux. Elle les a, gris verts, sous un auvent de cils. Alors qu’importe sa poitrine noisette, son fessier plat, le charme y est tout entier dans ses falots.

Pour trouver place sur le ring, il faut savoir séduire pour survivre. La coquette le sait, instinctivement. Elle minaude avec son atout, s’affermit avec lui. Elle se fait câline, presque ch**te lorsque la situation le demande, mais quand son intégrité d’âme est en danger, les phares envoient des signaux qui paralysent l’agresseur.

A fut costumière, intermittente dans le monde du spectacle, ce producteur de mirages. Je ne fus pas son amant. On ne mélange pas les lignes disgracieuses.
Mais, moi, je l’aimais son prénom singulier. Il lui fut attribué à cause d’un grand-père, mort, quelques jours avant sa naissance.

Signe, après notre brève amitié, la mairie me proposa de loger dans un ancien couvent. J’y suis encore vingt trois ans plus t**d. J’y pétris mes rêves. Comme elle, Augustine, mon lieu de création se nomme. La différence, il babille le prénom au pluriel.

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UN CONSTAT

Femmes au volant, la quarantaine, s’engueulent. Cris de mouettes couvrent leurs injures. L’une a-elle coupé la priorité à l’autre ? Je n’en saurai pas plus sur le motif de l’algarade. Je ne fais que passer et constater que la connerie n’est pas l’apanage d’un genre.

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PHRASES DU MATIN

Saisir, l’imperceptible mouvement de la graine dans le coquelicot. Accéder à l’émotion pure, en se défaisant des parasites que génère le superficiel, en son apologie du mensonge.

Créer donc et absorber cette part de Sacré que toute vie offre.. Faire l’amour, non pitoyablement avec l’autre, mais avec l’univers.

Phrases couchées, matin sur papier, au moment où, le jour empruntait dans sa garde robe, une tunique bleue.

Serge Mathurin THÉBAULT

10 Août 2025Ça sue sous le maigre tapis des cheveux de ma nuque. J’écris,vaseux, légèrement fiévreux. L’allant n’est pas...
10/08/2025

10 Août 2025

Ça sue sous le maigre tapis des cheveux de ma nuque. J’écris,vaseux, légèrement fiévreux. L’allant n’est pas dans mon camp. Des remugles aigres de bouffe raclent ma gorge et remontent régulièrement jusqu’à ma bouche. Parfois, n’en pouvant plus, dans les ch****es, je glaviotte ce surplus de nourriture.

Hep ! Arrête ! L’entrée en matière ne luit pas dans le bon goût. Ce n’est pas ainsi que tu vas capter l’attention du lecteur. Il veut du bleu, lui, une douceur, faut pas l’embarquer dans tes gargouillements.

OK,OK .. C’est peccadille mon affaire, je reconnais. Mais, cela fait cinq jours que je mijote dans le pas frais, patraque, que je m’échine à retrouver, sans résultats probants, l’entrée menant au jardin où cabriolent les lutins de ma fée, inspiration. Ne glissent plus les mots, comme semaine dernière, sur le grain de la page. Les appelés grincent en sortant du cerveau.

L’intoxication n’est peut-être pas la cause du désagrément. Un spécialiste bistrot, du médical sur Wikipédia, m’assure une gastro. J’en saurai plus dans une heure puisque je me rends, ce lundi, chez ma généraliste comme chaque début de mois, depuis mon accident vasculaire et cérébral. Je tape la touche et la quitte, fatigué. Je reviendrai, demain, meilleur état, j’espère

**/**

Mon médecin était absente, malade. Les anciens carabins ont aussi des soucis de santé ! Une collègue, affable, répondant au patronyme de « Paillard » me reçut, ausculta le cotonneux et rendit son diagnostic : une gastro-entérite. La feignasse prend son temps à quitter les boyaux de sa prédilection. Bicarbonate, provisoirement, s’ajoute à la liste des médicaments que le caillou m’oblige à prendre.

Le ventre ne grogne plus. La digestion n’opère plus dans le désagrément. Il y a encore un peu de coton diffus entre les neurones. Mais, pour l’essentiel, il me semble retrouver l’insolence de l’isolé, communiquer à travers mots, l’intime accord entre lui et la vibration. Je ne suis pas sûr. Je tente. L’essai s’avère infructueux. J’y reviendrai plus t**d

**/**

Je me relis et je souris. Ma complainte « Tamalou » m’amuse, diffuse une ondée de normalité au sein d’une existence qui n’en a aucune.. Je suis bien un être humain, tout petit, riquiqui comme les autres. Au premier vent contraire, malgré les tempêtes, déjà affrontées, le faraud couine gosse devant une futile contrariété…

Je m’ausculte. Pour rester dans l’élan de créer, il faut être lucide pour dessiner les contours de sa médiocrité.

Autre esprit, ce matin, je suspends, pourtant, dernière fois, mon introduction. Je n’ai pas encore rédigé la moindre ligne de l’envoi dominical, hormis celles, écrites, ici..

**/**

C’est fait. J’ai devant moi, la matière. Je vous envoie, donc, les dernières tribulations du poète en son domaine. Je doute, comme toujours de ne pas avoir été à la hauteur de l’exigence de la voix intérieure qui me les chuchotait.

Mais comme je n’ai autre intention que poser sur les nappes de votre table, les rayons qui éclairent la mienne, je m’exécute.

***********

UNE JOIE PROVISOIRE

Et chaque fois, lorsque, que je me lève du fauteuil, que les os grincent, qu’une larme de sueur suinte sur mon front, c’est que, indubitablement, un frisson traversa ma couenne.

Et je me dis, à ce moment là, que débarrassé de toutes connaissances fabriquées, j’ai puisé en mon ignorance, une infime grâce que j’ai cru répandre sur le grain de la page.

Je viens de vivre l’instant, ainsi.

Suis-je bien ce que je rêve ? Je ne relis pas les lignes accouchées. J’attendrai, plus t**d, pour avaler l’amère liqueur de la déception, vestale de l’exigence. A cette dernière, il faut du recul pour qu’elle agisse avec impartialité.

Pour l’instant, neuneu, je me repais d’une joie que je sais provisoire.

***

LE MOI SOCIAL

Le monde du soir augmente un faisceau de lumières jusqu’à la rétine. Écrire devient aisé, une respiration. La tête collée à un bout de chandelle du jour défunt, reprend, sans fin, la litanie du disparu.

Je rédige, sous poussée et ne cherche pas à expliquer. Se justifier ôte toute possibilité d’entrer, dans l’interstice entre le faux du vrai. C’est là, en cet espace, qu’il est possible de capter une transe. Tout mon existence fut cette recherche.

Le moi social ne m’a jamais intéressé.

***
PRÉSENCE D’HORLOGE

Du bien
le ciel est désespoir

ou bien
c’est moi qui crée
ce passage de gris
devant les yeux

Peu importe
la raison de ce voile
puisqu’il entretient encore
l’horloge vivante
et ses battements

***

BOUSSOLE D’ÉCRITURE

Avez-vous retenu
la flexibilité des mots
dans l’entrelacement
des lignes qui conduisent
au verbe ?

***

UN ÉCHANTILLON

Tout est bleu pour qui peut échapper au plomb des activités et de leur stupide compétitivité. Il convient, instinctivement, de se coller, béat, à une crête de fleurs embaumant un jardin, de s’imprégner d’une image et entrer dans le plus profond d’une extase. Il suffit de ne plus être aimanté par le message mercantile. On contemple. On vit. On reçoit, ahuri, un échantillon de la grâce..

***

NUIT D’AOÛT

La lune ostensoir
nacrée en son velours noir
ne repaît l’œil
en sa recherche d’’or

Trop d’art dans la nuit d’août..

Adresse

Auray
56400ET75006

Téléphone

0618092100

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