
20/08/2025
17 août 2025
M***e à queue, bo**el de cul, je l’avais mitonné, moi, le liminaire,trois heures, je crois. Il n’y avait plus qu’à utiliser le copier/ coller et de vous l’envoyer avec les créations de la semaine sur les écrans de chez vous.
Hors, ce matin, disparu, pulvérisé, le dit texte, au moment d’effectuer l’opération hebdomadaire... Coquille vide, le fichier ! A son insu, le corniaud a commis une mauvaise manipulation, effacer le larron. Je suis tout con. Je râle, déconfit.
Heureusement, trait de ma nature, je minimise les dégâts. Le document contenant les textes, voués à illustrer le rite, demeure intact. L’essentiel est sauvé. Il n’y a plus qu’à improviser pour remplacer le manquant. Je meuble.… Je sais faire, pas manchot m’a-t-on dit, à ce jeu-là… J’ai appris, çà aussi, dans la farce professionnelle.
De quoi causait-il le loustic ? Je ne change pas de cap. Je cause liminaire.. Je navigue dans le flou. Il y avait un laïus parlant d’ivresse d’écrire.. Flotte qu’une impression sur son contenu, je ne m’y att**de pas…
Il y avait aussi des escaliers vermoulus et des rampes grinçantes, une odeur vieillotte de poussières. J’évoque les marches qui menaient à la chambrette, située au sixième étage d’un immeuble parisien, sans ascenseur, que me prêtait, gracieusement, une comédienne, V.
Je narre aussi la pièce de 9 m², avec la particularité des ch****es et des douches sur le palier. Elle s’obstinait à la louer, chère, au cas où la gloire vint frapper à sa porte.
En attendant, son physique, de boulotte presque rousse, la confinait aux seconds rôles, surtout ceux de servantes. C’est dans les tournées Baret qu’elle la gagnait, sa croûte. Elle cheminait à travers France.
Aussi, me proposa-t-elle, obstinée, de l’occuper sa piaule quand je venais à Paris et qu’elle était absente. « C’est pour ton indépendance », insistait-elle. J’acceptai.
A chaque séjour en son lieu bohème, j’allais chercher, le double des clefs, dans un estaminet, où le patron à la mine patibulaire, me les confiait, en grognant. Il a « un cœur d’or », disait-elle, pas vu, pas sûr.
En fait, en rédigeant l’introduction, je prolongeais la sensation ressentie lors de la venue du poème « Chambre de bonne ».au menu du jour.
C’est tout, comme entrée aujourd’hui. Je fis effort pour réparer erreur. Veuillez excuser, temps manque pour fignoler. Je passe au plat de résistance, poème et proses. Les vernis ont échappé au massacre perpétué par ma distraction ou ma négligence..
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CHAMBRE DE BONNE
Petit caraco mignon
cintré sur un dos de chaise
-toujours là quand j’y couchais-
Lucarne minuscule coquine
y introduit la lune dans la pièce
Un pierrot et sa colombine
constitue l’unique tableau du lieu
Autrement affiches de théâtre
couvrent lézardes et moisissures
Facile d’y rêver sans dormir
Sur la table de chevet
une photo d’elle
Narcisse s’admire
A côté de la porte
une bibliothèque métallique pleine
de livres de poésie et de théâtre
Chambre de bonne
un lit canapé
qui déplié occupe
les trois quarts de la pièce
Paris beaux quartiers
sixième étage
sans ascenseur
la comédienne
me prêtait son nid
absente ou pas
J’y allais surtout
quand elle n’était pas là
J’y sucrais mes poèmes
de son âme
restée sur place.
***
MADEMOISELLE A
A n’aime pas son prénom. A est demoiselle. A a du style, un corps sexy, cachant par les caractéristiques des oreilles qu’elle a, petites, ou par son nez légèrement retroussé, les imperfections de sa mâture. Ses courbes ne lui permettent pas d’accéder au canon de l’idéal féminin..
Ce que l’on voit chez A, ce sont surtout ses yeux. Elle les a, gris verts, sous un auvent de cils. Alors qu’importe sa poitrine noisette, son fessier plat, le charme y est tout entier dans ses falots.
Pour trouver place sur le ring, il faut savoir séduire pour survivre. La coquette le sait, instinctivement. Elle minaude avec son atout, s’affermit avec lui. Elle se fait câline, presque ch**te lorsque la situation le demande, mais quand son intégrité d’âme est en danger, les phares envoient des signaux qui paralysent l’agresseur.
A fut costumière, intermittente dans le monde du spectacle, ce producteur de mirages. Je ne fus pas son amant. On ne mélange pas les lignes disgracieuses.
Mais, moi, je l’aimais son prénom singulier. Il lui fut attribué à cause d’un grand-père, mort, quelques jours avant sa naissance.
Signe, après notre brève amitié, la mairie me proposa de loger dans un ancien couvent. J’y suis encore vingt trois ans plus t**d. J’y pétris mes rêves. Comme elle, Augustine, mon lieu de création se nomme. La différence, il babille le prénom au pluriel.
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UN CONSTAT
Femmes au volant, la quarantaine, s’engu**lent. Cris de mouettes couvrent leurs injures. L’une a-elle coupé la priorité à l’autre ? Je n’en saurai pas plus sur le motif de l’algarade. Je ne fais que passer et constater que la connerie n’est pas l’apanage d’un genre.
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PHRASES DU MATIN
Saisir, l’imperceptible mouvement de la graine dans le coquelicot. Accéder à l’émotion pure, en se défaisant des parasites que génère le superficiel, en son apologie du mensonge.
Créer donc et absorber cette part de Sacré que toute vie offre.. Faire l’amour, non pitoyablement avec l’autre, mais avec l’univers.
Phrases couchées, matin sur papier, au moment où, le jour empruntait dans sa garde robe, une tunique bleue.
Serge Mathurin THÉBAULT