25/09/2023
Les étiquettes… attention danger pour votre santé mentale !
Ah, … ces fameuses étiquettes du style : « Elle est comme moi ; elle est timide », « Il est difficile à vivre », « Oh la laaa ! Elle est perchée », « Comme il est paresseux » ou encore « nul en maths »… On les colle sur un ami, un conjoint, un membre de la famille, un collègue… un enfant !
Si on y regarde de plus près, une étiquette c’est quoi ?
Ce sont de mots qui semblent qualifier et définir un comportement. On vous la colle un peu rapidement en plein milieu du front, surtout à un jeune âge. Et votre sort peut en être scellé car cette étiquette adhère à la peau et il est difficile de s’en défaire. Elle a tendance à enfermer dans une case et vous prive ainsi de liberté car elle a une sérieuse influence sur l’image et même l’estime de soi ! Elle vous donne l’illusion de vous connaître vous-même…
Or quelqu’un qui vous dit « Tu es vraiment paumé.e » ne vous fait part que de son interprétation de la situation. Ces mots assassins ne reflètent qu’une vision, une perception et ne sont en aucun cas LA réalité mais seulement UNE réalité de quelqu’un qui, à un moment donné, a posé un regard sur vous pour expliquer ce dont il a été témoin. Mais il n’est question que d’une pensée, une opinion, une grille de lecture, une réalité biaisée et complètement subjective et restrictive, voire réductrice !
On vous voit comme « paumé », inadapté.e, perdu.e. Vous êtes juste quelqu’un traversé par le doute, qui a besoin de vivre certaine.s expérience.s pour cheminer à un moment de sa vie, qui a peut-être besoin de tester les choses pour grandir. Et ce n’est pas mal de se poser des questions et de douter, c’est même sain ! Mais si vous donnez du crédit à cette étiquette et donc à cette personne, vous allez vous en auto-persuader, vous classer dans cette catégorie d’individus indécis, faire taire vos ressentis et vos besoins, remettre systématiquement en question vos envies et vos aspirations… pour être au final cet être « vraiment paumé », instable, incapable de prendre place, d’avancer, de tenir ses résolutions et de faire des choix.
Le problème, c’est qu’à force de l’entendre et de vous le répéter (vous savez ? Cette petite voix qui vous juge et vous critique), comment faire autrement que d’y donner du crédit ? Vous l’intériorisez au plus profond de votre être et vous commencez à croire en ce qui a été projeté sur vous pour le devenir ! Petit à petit, cette pensée s’infuse, s’enkyste, s’imprègne et devient VOTRE réalité, c’est-à-dire une croyance et plus précisément une croyance limitante. Comme son nom l’indique, elle vous "limite" ainsi dans votre expansion, votre évolution et votre bien-être. Vous soutenez mordicus cette opinion, vous vous l’appropriez, vous fusionnez avec elle. Vous l’incarnez et y restez loyal.e et fidèle. Bravo ! On vous a pensé.e « paumée », vous êtes devenue.e cette personne et vous le restez ! La preuve, c’est que vous vous comportez en tant que tel.le., comme si c’était un trait de votre personnalité. Vous continuez à le travailler, l’induire, le provoquer, l’attirer à vous inconsciemment…
C’est ce que l’on appelle une prophétie auto-réalisatrice. Trop t**d, vous en avez fait votre destin. Pour toujours et à jamais, vous demeurez cette personne « pénible » ou « égoïste » et vous (vous !) en donnez la preuve, et vous le nourrissez jour après jour. Vous êtes, sans le savoir, victime du sort jeté, vous subissez tragiquement votre avenir, surtout si par le passé vous avez été victime de harcèlement, de violences et / ou d’abus…
Enfermé.e dans un cercle vicieux tel Sisyphe dans la mythologie grecque condamné à rouler indéfiniment un rocher en haut de la montagne qui retombe inexorablement, vous rejouez ce scénario répétitif inlassablement…
Mais si c'est malsain, pourquoi collons-nous des étiquettes ?
« On colle des étiquettes sur les hommes non pour les reconnaître mais pour se dispenser de les regarder. » écrit le philosophe Gustave Tibon.
Oui, ces étiquettes permettent d’expliquer le comportement de quelqu’un. Elles ont pour fonction de rassurer et ce, même inconsciemment, certaines de nos peurs. Elles sont de projections de ce que nous redoutons parfois de nous-même ! Ici, on pose sur l’autre quelque chose qui finalement, nous appartient. On pose l’étiquette. Le verdict tombe, sans appel et c’est plus facile, plus confortable et plus rapide que de prendre le temps de réfléchir, de questionner réellement ce qui se présente à nous.
N’oublions pas que derrière un comportement se cache un besoin. Un besoin inassouvi qui mérite d’être entendu. Ainsi, une personne « têtue » a-t-elle besoin de se sentir compris.e ? ... une « turbulent.e » d’être en mouvement et de bouger… ?
Tu « es » peut « tuer » donc il est important d’accompagner l’état sans en faire une généralité. Prendre conscience que le besoin peut évoluer et être passager. A la place de: « Tu es timide », on peut dire: « Je vois que tu as besoin de temps en ce moment pour t’adapter à une nouvelle situation ».
Le cerveau a cette malléabilité, possède cette merveilleuse plasticité neuronale qui induit cette capacité à pouvoir progresser.
Le cerveau peut évoluer comme vous le pouvez.
Je finirai ce propos en vous disant : « Posez-vous les questions :
« A qui voulez-vous donner ce pouvoir de vous dicter qui vous êtes ? » et
«Etes-vous prêt.e à éprouver votre force à nouveau ? » ».
Si la réponse à la première question est « Moi » et « Oui » à la deuxième, je me ferai un plaisir de vous accompagner pour déceler ces croyances limitantes, pour vous re-questionner et vous aider à sortir de ces schémas répétitifs, ces prophéties auto-réalisatrices.
Bien à vous.
Virginie RAPHOSE
Cabinet de Psychothérapie
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